Le nouvel album des Warlocks titré In Between Sad (le précédent The Chain remonte à 2020) est dédié au frère du leader Bobby Hecksher. Son frère Robert est mort du cancer, une maladie qui ronge petit à petit jusqu’à la mort. Une tristesse en apportant une autre, sa mère est également décédée durant cette période mortuaire, In Between Sad est un album de deuil, de recueillement, une façon à Bobby de dire au revoir à son frère, en laissant une trace artistique. Ce disque est plus proche d’un album solo, que l’album d’un groupe. D’ailleurs, sur la pochette on ne voit que le visage en gros plan de Bobby Hecksher, au regard songeur. Mélancolique, intimiste, sacrée, une voix posée, émotive, triste, parfois hésitante, tremblante, les 8 compos gravées sur In Between Say ont une atmosphère très lourde, tel le chemin de croix, tout vêtu de noir, en direction du cimetière pour un adieu fraternel. On est plus proche de Pornography des Cure (à noter le titre In Between Say proche de In Between Day) que Party Mix des B-52’s ou Q : Are we not men ? A : We are Devo ! de Devo. Sur la page Bandcamp du groupe, Bobby conseille d’écouter l’album par jour de pluie. Bonne recommandation. Les guitares grésillent des riffs cristallins, dans une ambiance shoegaze, avec balade à la tombée de la nuit. Il y a aussi de la cold wave aérienne (Ambien Hotline), du gothic 80 sur Toxic Years soutenue par une boite à rythme enivrante. In Between Sad est un album à part dans la discographie (11 albums à ce jour) du groupe, mais un passage essentiel pour Bobby Hecksher, seul membre original du groupe- pour faire le deuil de son frère, auquel il était très proche. Sa découverte du rock indé (Sonic Youth, Melvins) pour échapper du country envahissant (Kenny Rodgers and co), c’est grâce à son frère Robert. Ainsi sans lui, peut-être que la création de The Warlocks n’aurait jamais vu le jour. Paix à son âme.
The Warlocks formation 2023 pour la tournée européenne
Pour soutenir le nouvel album, The Warlocks est actuellement en tournée européenne. Ils ont joué le 29 octobre à La Maroquinerie à Paris (attention, en novembre il y a de nombreuses dates françaises), devant un public très enthousiaste. Les premiers morceaux de la setlist sont celles qui ont une ambiance mélancolique, posée dans la voix (Isolation, We Need Star Power, The Midnight Sun et seulement deux extraits du nouvel album, Broken Bridges, The Last Road) avec un bourdonnement électrique brumeux et shoegaze, puis au bout de 20 minutes, le psyché rock électrique légèrement sixties stonnien fait monter l’ambiance dans le public, pour s’intensifier au fil du concert. C’est sûr, quatre guitaristes, un bassiste, un batteur, sa donne du volume sonore, d’autant que le son des guitares est magnifique, tel le ballet de ballerines aussi légères qu’une bulle de savon. De par leur belle prestation qui sait envelopper le public, c’est étonnant que The Warlocks -en activité depuis 1999- n’ai pas reçu le même succès que The Black Angels et The Brian Jonestown Massacre (à noter que Anton Newcombe a joué de la batterie sur Rise and Fall, premier album des Warlocks -2001-). Ils sont restés en seconde division, mais le talent lui, il a toujours été en première division. A la fin du set, Bobby et ses musiciens sont heureux de l’accueil du public parisien, venu en nombre. La Maroq est presque complet. Il y a eu une communion à la fois mélancolique et électrique entre les musiciens et le public. Amen.
The Warlocks à La Maroquinerie – Paris le 29/10/2023 @ Paskal Larsen
https://thewarlocks.bandcamp.com/album/in-between-sad-2
https://www.facebook.com/thewarlocksband/?locale=fr_FR
👍
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