lundi 3 janvier 2022

THE JESUS LIZARD "Goat" (Touch & Go) – 21 février 1991


 

MES DISQUES A EMPORTER SUR UNE ILE DÉSERTE: Chronique n°21

Dans la catégorie groupe de noise HC scénique, le nom de Jesus Lizard vient immédiatement en premier. Avec au centre de la scène et dans le public, le performer David Yow, toutes les personnes qui ont assisté au moins une fois à un show de Jesus Lizard, ont encore quelque part dans le coin de la mémoire des images de ce groupe unique (1). Aujourd’hui à cause de la pandémie Covid-19 et de ses variants, on a l’impression que les concerts façon Jesus Lizard, égale un chanteur au contact direct avec le public, sans gestes barrières, sans masques, sans chaises, sans pass sanitaire et avec de l’alcool dans le bide et dans les cheveux, on a l’impression que cela appartient à une époque lointaine, très lointaine. Espérons que cette belle époque reviendra intact !

Si Jesus Lizard est un groupe live, c’est aussi un excellent groupe à écouter sur disque. Les quatre premiers albums aux titres cours, Head (1990), Goat (1991), Liar (1992), Down (1994) publiés sur le label de référence Touch And Go, sont des must dans le style « bruit blanc » sous acide ! De plus avec aux manettes des deux premiers albums, le mécano musicien producteur Steve Albini, qui s’habille avec un bleu de travail, autant dire que le SON n’est pas au régime. David Yow (chant) et David Sims (basse), ayant fait partis du groupe noise indus Scratch Acid, proche de Big Black (avec Steve Albini), de plus, David Sims connait bien Steve Albini, car tous les deux ont fait parti du trio Rapeman, dont l’EP Budd (1988) est un must à réévaluer. Autant dire que les bases côté SON qui perforent les oreilles avec style, étaient bien en place pour que Jesus Lizard soit les leaders du genre. Mais leader ne veut pas dire en haut de l’affiche, ça c’est pour Nirvana et Sonic Youth. Non, Jesus Lizard, malgré son talent, son style unique, restera cantonné (confiné ?) aux salles de 500 personnes et aux ventes de disques qui permettent seulement au groupe de survivre et de faire de longues tournées pour mettre du beurre dans les épinards.

Pochette du 7’"Monthbreather" (1990)

Comme la place dans ma valise est limité pour aller vivre sur l’île déserte, j'ai choisi l’album Goat qui contient tous les ingrédients qui vont faire la renommée de Jesus Lizard : la rythmique entêtante de la basse (David Sims), les riffs chaotiques de la guitare (Duane Denison), la batterie au tempo métallique (Mac McNeilly) et la voix habitée et baveuse de l’illuminé David Yow. L’alliance entre les quatre membres de Jesus Lizard et Steve Albini est ici au sommet de son art. Le SON qui provient de cet album est hallucinant et fera école dans la sphère noise rock HC. Avec cet album, Steve Albini signe sa carte de visite pour les jeunes groupes noise du globe, qui vont vouloir être produit par le boss dans son célèbre studio Electrical Audio à Chicago. 

En 1996, Jesus Lizard aura la mauvaise idée de signer sur la major Capitol Records, ce sera le début de la descente jusqu’à la séparation en 1998. Depuis il n’y a pas eu de nouveau disque, mais le groupe c’est reformé le temps d’un concert ici et là. Leur dernier passage à Paris date du 27 mai 2009 au festival Villette Sonique. Autant dire qu’en live, le groupe était en 2009 encore en pleine forme et ça, pour le bonheur des spectateurs !


(1) : Ici ma chronique concerts de Jesus Lizard avec des photos, histoire de bien montrer l’ambiance : https://paskallarsen.blogspot.com/2020/11/jesus-lizard-au-boardwalk-manchester-le.html

https://www.discogs.com/fr/artist/282081-The-Jesus-Lizard





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