Depuis son départ en 2015 pour San Pedro en Californie, l’ex parisien David-Ivar Herman Düne est le seul membre original du groupe Herman Dune. Formé en 1997 avec les deux frères David-Ivar et André Herman Düne, puis en 2001 l’arrivé de "Cosmic" Néman à la batterie, Herman Düne est devenue rapidement une référence mondiale dans la musique indie folk rock, notamment grâce à la validation de John Peel, qui les a invité à plusieurs reprises à ces BBC Peel Sessions. En 2013, "Cosmic" Néman quitte le groupe pour se consacrer pleinement à son deuxième groupe qui devient de plus en plus important, Zombie Zombie. A noter que Zombie Zombie va publier en mars prochain sur Born Bad Records son 6ème album studio (+ deux B.O. de film) titré Vae Vobis.
Avant son envol pour les États-Unis, je croisais de temps à autre David-Ivar dans le 20ème arrondissement côté secteur de La Maroquinerie (une des meilleures salles de concert de Paris). A l’écoute de Santa Cruz Gold, il est clair que le son americana des States est plus dans ses gènes (= la source avec Johnny Cash et Bob Dylan), que la musique française d’Édith Piaf et Maurice Chevalier, deux figures du 20ème populaire de Paris.
Santa Cruz Gold a été composé en 2018 dans une période où David-Ivar n’a plus de label, qu’il a arrêté de tourner, sauf pour quelques concerts à San Pedro, Long Beach et la région de Los Angeles. Sans pression, il compose seul dans son home-studio des morceaux en jouant de tous les instruments (guitares, basse, batterie, harmonica). Il fait écouter ses créations à l’ex Silver Jews David Berman (1967-2019) qui l’encourage à les enregistrer. David Berman lui dit que se sont ses meilleurs chansons, ainsi il va lui donner un petit coup de main sur l’orientation/la couleur musicale de l’album. Avec de nombreux invités, Mayon pour les voix et Spencer Cullum’s, -qui a publié en 2021 le magnifique album Spencer Cullum’s Coin Collection- à la pedale steel guitar, on y rajoute des voix (Jolie Holland, Dani Fine et Jordan Wainer), du violon (Jolie Holland), du saxophone (Jon Natchez de War On Drugs) et on entre instantanément dans une ambiance boisée, folk, avec des accents country et une touche de sunshine pop. La voix de David-Ivar est magnifique. A la fois posée et rayonnante, on sent qu’il est heureux, qu’il a du plaisir à interpréter ses nouvelles chansons en bonne compagnie. Il y a une certaine décontraction (l’effet pedale steel guitar), qui traverse tout l’album. On sent une proximité qui nous installe dans un certain confort d’écoute. C’est clair, composer un album sans la pression d’un label, sans la pression du tourneur qui désire que le groupe traverse divers continents pour le bien de la petite entreprise, permet à l’artiste, au groupe de prendre son temps pour trouver de nouvelles inspirations. Ce qui est le cas sur Santa Cruz Gold. A noter que la pochette est un auto portrait réalisé par Yaya, le côté peintre, graphiste de David-Ivar qui a plusieurs cordes à sa gratte sèche.
Santa Cruz Gold a donc été composé en 2018 et devait sortir le 2 décembre 2018 pour la fête juive Hanoucca, mais n'a finalement été publié qu’en MP3 en auto production. Ainsi il a fallu attendre janvier 2022 pour une publication en vinyle et en CD sur le label allemand BB*Island. A noter qu’en CD, il y a une version limité avec en bonus le CD Gold Nuggets qui contient 13 morceaux inédits échappés des sessions de l’album.
https://bbisland.bandcamp.com/album/santa-cruz-gold?from=hp
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