mercredi 13 avril 2022

WET LEG "Wet Leg" (Domino Recording) – 08 avril 2022


J’ai découverts le groupe Wet Leg le 30 novembre 2021, lors de l’enregistrement de l’émission Echoes d’Arte Concerts, présentée au Yoyo/Palais de Tokyo à Paris par Jehnny Beth de Savages. (NDLR : merci à Carole et Cédric pour l’invite). A la même affiche, il devait y avoir le groupe australien Amyl And The Sniffers, mais remplacé à la dernière minute par Geese. Obligé d’annuler leur passage (ainsi qu’aux Transmusicales de Rennes), car la chanteuse Amy Taylor et le bassiste Gus Romer avaient le Covid, ce qui n’est pas étonnant vu que ce groupe est tout sauf « masques et  gestes barrières ». Ainsi par de punk rock avec l’énergique Amy Taylor, mais un grand moment live malgré tout avec Wet Leg. Ce nouveau groupe qui vient de l’Ile de Wight est porté par les fortes personnalités Rhian Teasdale et Hester Chambers qui ont du charisme et du talent. En ce mois de novembre 2021, elles n’ont publiées que deux singles dont le tube Chaise Longue et déjà on sent que ce groupe très à l’aise sur scène, a un fort potentiel. L’enregistrement de ce live est visible sur le site internet d’Arte. 

Wet Leg à l’émission "Echoes" sur Arte @ Photos Paskal Larsen

 

Wet Leg est en couverture de Rock & Folk n° 656 du mois d’avril 2022. C’est rare de voir un jeune groupe mené par des filles, encore plus un groupe qui vient à peine de publier son premier album, en couv. de ce mensuel créé en 1966. On est plus habitué à voir David Bowie, les Rolling Stones, Beatles et autres figures -en grande partie masculine- classique du rock. Ainsi sur 6 pages, Rhian Teasdale (voix guitare) et Hester Chambers (guitare, chœur) « racontent leur drôle d’histoire ». Exemple : "Quand on a décroché ce concert il a fallu écrire des chansons en vitesse pour pouvoir jouer assez longtemps" (Hester Chambers, page 66). La lecture de cette interview réalisée par Basile Farkas m’a permis d’avoir des éléments pour présenter la belle histoire humaine de Wet Leg.

Rhian et Hester se connaissent depuis la fac, mais ce sera des années plus tard, après avoir fait séparément divers petits boulots et apprentissage de la musique au seins de divers projets en groupe ou en solo, que l’idée après la participation au collectif Plastic Mermaids de faire ensemble un groupe prend forme. Le nom sera Wet Leg (jambe mouillée en VF), deux mots que va inscrire Hester sur deux pendentifs (ses parents tiennent une boutique de bijoux). Dans un premier temps pour sortir du quotidien et plus sérieusement quand elles se retrouvent à jouer en 2018 au festival de l’Ile de Wight (où sont passé les plus grand de la pop music). Pour y jouer, elles se redent comptes qu’il leur faut une section rythmique pour donner plus de coffre, plus de confort aux morceaux. Là elles recrutent deux potes de la fac, Ellies Durand (basse) et Joshua Omeas Mobaraki (guitare, clavier), le prof de surf Henry Holmes (batterie). Après ce concert motivant, Rhian et Hester continuent de composer de nouveaux morceaux, mais c’est lors du confinement en 2020 que Wet Leg trouve sa personnalité. Pour passer le temps "confiné", elles composent des maquettes, de nouveaux morceaux, mais aussi des clips. Un ami du bassiste envoie ses morceaux a trois maisons de disques, dont Domino qui leur donne le feu vert. Le morceau Chaise Longue sort en single et devient un des  tubes indé de 2021. Le plus dur reste à faire, réaliser un album, même si se format à notre époque du streaming n’a plus le même impact que par le passée, le retour au vinyle permet de réévaluer le format album 33 tours, du moins pour la jeune génération. Comme Domino a les moyens, c’est Dan Carey qui est choisi pour produire l’album. Bon choix, car ce producteur a un bon palmarès côté musique indé : Franz Ferdinand, The Kills, Toy, Kate Tempest, Baxter Dury, Squid, Goat Girl, Black Midi, Fontaine D.C.

On en arrive à l’album. Il n’a pas de titre, mais il a 12 morceaux. Après une première écoute, on va allez droit au but, l’album est une tuerie, du moins si on est amateur d’indie rock aux couleurs des années 90’s. Wet Leg a du chien, de l’énergie, du fun, des tubes en pagaille qui se fredonnent instantanément. La production est monstrueuse, les compos sont efficaces à 100%, tant leurs mélodies sont de belles trouvailles sonores. Ici on n’est pas dans la face B d’un 45 tours, il n’y rien à jeter, les 12 morceaux sont des petits bijoux d’indie rock qui pulsent comme le champagne. On est quelques pars dans l’esprit de groupes tels que The Breeders, Lush, Blonde Redhead, CSS et PJ Harvey. Wet Leg a autant de classe que Dry Cleaning et écrase le pétard mouillé de Los Bitchos, qui ne tient pas la route sur la longueur avec ses instrumentaux surf qui manquent cruellement de voix et de structure. Autant Wet Leg a des morceaux bien construit, autant Los Bitchos ne composent que des ébauches, intros qui tournent en rond. En prime, au fur et à mesure des écoutes, l’album de Wet Leg dégage de plus en plus de charme viral. Bref, ce premier long format est tellement jouissif, qu’il me tarde de les revoir en concert, car là j’aurai bien en tête leurs imparables mélodies additives, tant l'album tourne à plein régime sur la platine disque.

https://wetleg.bandcamp.com/album/wet-leg

https://www.facebook.com/wetlegit/









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire