Pour la 2ème fois, Jason Pierce aka J. Spacemen utilise le visuel du packaging d’une boite de médicament pour illustrer la pochette extérieur et intérieur d’un album. Il l’avait déjà fait en 1997 pour l’album Ladies And Gentleman We Are Floating In Space, avec en prime la notice d’utilisation du médicament. En fait, les médocs et le médical sont des éléments récurant dans son travail artistique. Le plus direct était les visuels de l’album Songs In A&E (2008) et des EP’s/single extraient de l’album, ou l’on voit des photos de perfusions lors de son séjour à l’Hôpital. Sur une photo à l’intérieur de la pochette de l’album Sweet Hearts, Sweet Light (2012), on voit le visage de Jason bien amoché. Après, pour positiver cet attrait au médical, les médicaments et l’Hôpital sont là pour nous soigner, nous guérir, et vu les deux derniers albums au son très solaire, soit And Nothing Hurt (2018) et ce petit nouveau titré Everything Was Beautiful, il est clair que Jason parait être en bonne santé et heureux de composer des nouvelles chansons.
Tout comme son ex acolyte de Spacemen 3, Sonic Boom, -également très solaire depuis qu’il s’est installé au Portugal dans le coin de Lisbonne-, Jason Pierce aura eu raison des drogues et excès en tout genre (malgré tout il faut reconnaitre que ses excès ont vu éclore au moins trois albums culte pour Spacemen 3, et tout autant pour Spiritualized) pour rendre sa musique de plus en plus belle, même s’il faut reconnaitre que niveau chant, niveau phrasé, intonation, l’ami Jason fait parfois dans le pépère mélancolique sous prozac. Mais qu’importe, ce style donne la couleur reconnaissable à Spiritualized. Côté musique, Jason est accompagné d’une pléthore de musiciens (il y en a 20 !), de chanteurs et chœurs, dont sa fille Poppy sur le morceau Always Together With You. Au verso de la pochette, il y a le détail des instruments utilisés par Jason (à rendre jaloux les musiciens amateurs, tant l’ami Spacemen possède une pléthore d’instruments en tout genre) et les 20 musiciens. On peut dire qu’on est plus proche d’un orchestre près à jouer au Royal Albert Hall de Londres que d’un duo folk lo-fi pour un concert à la maison. Oui, il y a beaucoup de matos et cela s’entend dans les harmonies, mélodies et arrangements des sept morceaux de l’album. Comme pour les disques enregistrés dans les années 60 et 70 (à écouter sur les pressages vinyles d’époque), ici l’acoustique est exemplaire, ainsi pour profiter pleinement des morceaux, il est conseillé d’écouter l’album sur une bonne chaine Hi-Fi et non pas en streaming sur un téléphone portable avec des écouteurs ridicules. D’autant qu’ici les chœurs teintés de gospel, les arrangements divins, amples et charnels ont du coffre et de l’espace, tout ici est l’inverse du confiné, tant on respire à haute volé, les bras ouverts, le cœur qui bas la chamane. Avant de m’égarer dans des superlatifs trop démonstratif, je ne peux que vous convier à écouter ce nouvel album dans les conditions acoustique qu’il mérite. Merci Jason d’être encore si créatif !
Petit nota pour les collectionneurs : Il existe une version vinyle avec les textes de la pochette écrits en français.
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