lundi 28 septembre 2020

GREGORIO GARCIA SEGURA "Harlem Pop" (Quartet Records) – Septembre 2020

 

Le label espagnol installé à Madrid Quartet Records (spécialisé dans la BO de films) vient de réédition le single Harlem Pop (augmenté de 12 morceaux pour le jolie format album) de Gregorio Garcia Segura. Sortie initialement en 1976, ce single est un pur trésor sonore pour tous les amateurs de musique easy listening/lounge (esprit BO films nudies époque Shulmadchen Report), d’exotica, de jazz/funk/soul époque seventies à la fois sexy et groovy comme échappé d’une BO qui nous évoque le générique d’une série TV à la Mannix. Si vous êtes fan de Quincy Jones, Lalo Schifrin et Isaac Hayes époque blaxploitation, c’est clair cette compilation de 14 titres ne doit pas vous échapper, d’autant que la pochette, réalisé par Nacho B. Govantes est magnifique. Sortie initialement au format 45t, la pochette prend toute sa dimension artistique au format 33t.

Entre les années 60 et 70, ce compositeur, arrangeur et chef d’orchestre espagnol a réalisé plus de 200 BO de films, composé pour les stars espagnol de la pop. Dans les années 70 il crée son propre label nommé Gregor pour publier une série de single et d’EP (mais le single Harlem Pop est par contre édité sur le label Beverly Records). C’est ce travail qu’on trouve compilé sur l’album Harlem Pop. Cette compilation vinyle (avec en bonus la version CD) c’est juste du caviar pour tous les amateurs de zique funky lounge qui groove dans le cuir chevelu afro. Merci à Quartet Records pour cette belle découverte !

https://www.quartetrecords.com/product/harlem-pop-lp-cd/

https://www.facebook.com/QuartetRecords/

https://www.discogs.com/fr/Gregorio-Garc%C3%ADa-Segura-Harlem-Pop/release/15761624







ELYSIAN FIELDS "Transience of Life" (Microcultures Records/Kuroneko) – 4 septembre 2020


Avec les contraintes sanitaires actuelles, le secteur le plus touché économiquement (voir abandonné et livré à lui-même) est celui des concerts, et plus particulièrement des concerts de rock. Les groupes et artistes ne peuvent plus partir en tournée (le gros de leurs revenus) et presque toutes les petites et moyennes salles de concerts ont fait porte close depuis la mi-mars. Et, surtout ne me parler pas de livestream, cette invention du live post Covid. On en viendrait à regretter les gros videurs qui vérifiaient nos sacs suites aux attentats. Le live, notamment la fosse, la proximité avec le groupe, le chanteur qui aime tant le contact (parfois frontal, quand la scène et l’espace de la salle sont minuscules – Le Zorba et La Pointe Lafayette = 50 places maxi en étant bien serré) sont les ennemis du fléau virus nommé Covid-19 qui exige des gestes barrières de 1 mètre mini et le port du masque, soit deux éléments difficile à mettre en place quand on va voir un concert de rock. Ah le bon temps des soirées Gonzai à La Maroquinerie (à Paris) avec une belle affiche de 3 artistes/groupes pour 10 euros et les cocktails offerts par une célèbre marque de whisky, histoire de rendre le public encore plus ivre de joie.

Heureusement pour les artistes, que l’édition discographique peut malgré tout continuer, même si ce support n’est qu’une petite partie de leurs revenues, surtout sans tournée et donc sans merchandising. Les disquaires tenus par des passionnés de musiques, les grandes enseignes (Fnac, Cultures, Gibert Joseph) et Bandcamp (+ assimilé du net) ont pignon sur rue pour accueillir les clients, prêts à débourser 20 euros pour s’acheter le nouvel album vinyle des artistes qu’il aime.

Il est fort à parier que "le client" ne va pas hésiter à acheter le tout nouvel album, nommé Transience of Love d’Elysian Fields. Déjà la pochette est magnifique, elle est réalisée par Michael Keum.

Transience of Life est le 10ème album studio de ce duo new-yorkais (ville aujourd’hui presque morte -sauf pour les zonards qui portent une arme- suite au méfait contagieux du Covid, fléau qui a fait plus de mal que l’effondrement des tours jumelles le 11 septembre 2001 -l’année prochaine, se sera un bien triste anniversaire-), avec Jennifer Charles au chant et Oren Bloedow à la guitare et à la basse. Mais le duo est aussi accompagné avec de nombreux musiciens et voix pour donner du volume et un grain gracieux aux morceaux, notamment pour la voix de velours mais aussi par moment pimentée de Jennifer.

Transience of Life est un album concept, inspiré du roman chinois Dream of the Red Chamber écrit par Cao Xueqin au 18ème siècle. La bio nous informe : « Les morceaux dépeignent les scènes hantées d’un conte de fée abordant le destin et la perte ». Le roman de Cao Xueqin est peu connu en France, mais en Chine, l’auteur est aussi respecté que Shakespeare.

Avant de réaliser l’album, le duo a collaboré avec le metteur en scène Jim Findlay. Ce pré travail a servi de matière de base pour finaliser en studio les 11 morceaux du LP. Alors que nous venons à peine d’entrer dans la période automnale, qui vient de succéder à une semaine caniculaire, écouter la musique d’Elysian Fields donne encore plus de grâce, de mélancolie et de profondeur aux compos. Les mélodies et harmonies prennent en cet instant tout leur relief, notamment quand on trouve le moment de regarder la pluie tomber sous un ciel gris à travers la fenêtre de notre salon, le tout confortablement installé au chaud dans un canapé douillet. On a envie de ne rien faire, juste de se laisser porter par la musique et la douce voix de Jennifer qui flirte avec des tonalités chinoises et l’Asie. Par instant, le style vocal m’évoque la voix de Hope Sandoval et Maria McKee de Lone Justice. Bref, ce nouvel album est une belle réussite. N’hésitez pas à dépenser vos euros !

https://elysianfields.bandcamp.com/album/transience-of-life

https://www.facebook.com/elysianfieldsnyc/

http://www.elysianmusic.com/




Chronique du concert d’Elysian Fields le 21 mai 2011 au Café de la Danse à Paris dans le lien ci-dessous :

https://paskallarsen.blogspot.com/search?q=elysian+fields