Le public se déplace en
nombre au 5 bis rue de Verneuil pour un dernier hommage à Jane Birkin qui
nous a quittés dimanche (1). Si cela faisais plus de 30 ans qu’elle n’y vivait
plus (son dernier et seul passage remonte à deux ans pour le tournage du
documentaire Jane par Charlotte
réalisée en 2021 par sa fille Charlotte Gainsbourg), ce lieu situé dans
le quartier de Saint-Germain des Prés reste tout un symbole pour l’union du
couple iconique des années 70’s Serge Gainsbourg-Jane Birkin. A
noter que cette maison devenue musée ouvrira ses portes au public à partir du
20 septembre 2023 (2).
Le public dépose quelques
fleurs, un petit mot, une photo. Les médiats sont aussi présents, notamment les
chaines d’info en continu. Sur l’un des mots déposés sur un bouquet de fleurs, il est écrit : "Merci pour vos chansons Jane, votre humour,
votre cœur."
Les
obsèques de Jane Birkin, auront lieu avec la famille, les proches, le lundi 24 juillet, à Paris, en l'église
Saint-Roch, la paroisse des artistes du spectacle.
5bis rue de Verneuil - Paris – 17/07/2023 @ Photos Paskal Larsen
Nota du 25 juillet 2023 : La
cérémonie des obsèques de Jane Birkin a eu lieu le 24 juillet à 10h à l’Eglise
Saint-Roch à Paris, avec la famille et l’entourage proche. Le public a pu
assister à la représentation la cérémonie sur un écran géant à l’angle de la
rue des Pyramides et de la rue Saint-Honoré. Plus de 1500 personnes se sont
déplacé, pour ce dernier adieu à l’artiste. Pendant la cérémonie, on a pu
entendre des témoignages émouvant de Charlotte Gainsbourg, Lou
Doillon, Catherine Deneuve, l’écrivain Olivier Rolin -dernier
compagnon de Jane Birkin-, son producteur Olivier Gluzman, un des
médecins qui la soignait du cancer à Bobigny, son petit-fils.
Rue des Pyramides - Paris – 24/07/2023@ Paskal Larsen
Nota du 28 juillet
2023 : Tombe de Jane Birkin auprès de sa fille Kate Barry dans le
cimetière de Montparnasse à Paris. Sa tombe est à côté de celle de Serge
Gainsbourg qui se trouve à côté de celle de… Jacques Chirac.
Tombe de Jane Birkin et Kate Barry - Paris – 28/07/2023@ Paskal Larsen
Tombe de serge Gainsbourg- Paris – 28/07/2023@ Paskal Larsen
Entre deux confinements, le
duo belge La Jungle a eu de la réserve pour divers projet d’albums, dont
celui-ci nommé Blurry Landscapes.
Pour s’échapper de sa zone de confort, et en bon défricheurs de thèmes pour
mettre sur orbite leurs nouvelles compos, Jim et Roxie de La Jungle ont
eu l’heureuse idée de s’associer avec le musée Art en Marge (situé à Bruxelles). Depuis 1983, Art en Marge est un musée consacré à l’art outsider, art brut, art
singulier. Les œuvres sont réalisées par des autodidactes, certains sont des
pensionnaires dans des hôpitaux psychiatriques, d’autres sont ouvriers,
retraités, voyageurs de commerces, cuisiniers, détenu ou autres métiers divers
où l’art n’est pas présent, ou à peine effleuré. Parmi les nombreux artistes
autodidactes présents dans la collection du musée, Jim et Roxie en
en choisi 11 : André Robillard (célèbre pour ses fusils en bois
entouré d’objets de récup et ses dessins de spoutnik, également joueur
d’harmonica, d’accordéon, de batterie fait maison avec des cartouches de fusils
au bout des doigts), Lien Anckaert, Laurence Halleux, Hideki
Oki (la pochette de l’album), Juliette Zanon, Inès Reddah, Samuel
Trenquier, Kostia Botkine, Dominique Théate,Pascal Leyder, Serge Delaunay
(mort en décembre 2021 à l’âge de 67 ans, il ne verra pas le résultat de Blurry Landscapes), et en bonus pour des
portraits de La Jungle : François Peeters et Géraldine
Vink. Jim et Roxie ont rencontrés tous les artistes, une
grande partie à leurs domiciles, et d’autres par correspondance, époque entre
deuxpandémies oblige. La jungle leur a
fait écouter une composition, et leur a demandé de trouver un titre et de faire
un dessin qui illustre pour eux ce qu’ils viennent d’écouter. Ils avaient carte
blanche pour s’exprimer, seul contrainte, le format carré, pour les
reproductions dans le livret du CD, du vinyle. Le résultat donne un album à la
fois musical et visuel.
Inès Reddah, "Panther’s Rib Reddah", poscas et acrylique
sur papier
L’association La Jungle
et les artistes autodidactes commence avec le morceau industriel et brutal Tomorrow. La rythmique indus a inspiré à
Lien Anckaert, une série de lignes noires à l’encre sur fond blanc, qui
semble former une cartographie imaginaire. Etonnant. Le rythme s’accélère avec The Marvelous Forest Of Our Dreams, qui
mélange noise HC et café-crème-calva pour le réveil. Ce joli vacarme donne un dessin
qui se rapproche d’un tas de détritus, ou d’un bloc de feu. Faudrait poser la
question à Laurence Halleux. La
Compagnie De La Chanson sonne dans le style électro rock, teinté de world.
C’est marrant d’avoir fait écouter ce style de musique à André Robillard,
plus habituer à écouter l’accordéoniste André Verchuren. En tout cas, il
a entendu une chanson, c’est dans le titre, et vu un dinosaure, c’est dans le
dessin réalisé au crayon et aux feutres. C’est le dessin de Hideki Oki qui
a été choisi pour illustrer la pochette. Son graphisme primitif correspond bien
au nom La Jungle. Il illustre le morceau prog rock Hatching The Light avec style. Avec 1 minute et 38 secondes, Stop est le morceau le plus court de l’album.
Cet instrumental est comme le générique d’un film. Juliette Zamon a
représenté à l’encre de chine, une situation urbaine, avec une voiture et une
flopée de personnages de tous âges, des animaux et un lot d’inscriptions sous le
titre "Identifiant". On y trouve des séries de lettres : EU, HLM, OM, PMU,
CV, WC…et tout en bas à droite, STOP. Ce dessin est digne d'un scénario, d’un story-board. On retrouve un dessin au style primitif
(normal pour La Jungle) avec Inès Reddah qui illustre le morceau Panther’s Rib Cage. Justement dans ce
morceau on entend un beat électro tribal, près à pousser ses décibels dans une
rave party. Dans ce morceau, on trouve aussi une patine after punk indus qui n’aurait
pas déplu à Cabaret Voltaire. Ce morceau ferait un bon single. Samuel
Trenquier a utilisé des papiers à cigarette pour réaliser son œuvre à la
gouache. Le morceau a pour titre Le
Chemin Rapide. La peinture de Samuel Trenquier est psychédélique (la
musique est tribale et art rock), ainsi pas sûr que le chemin soit si rapide,
car avec toute ses visions colorées, on risque de s’y perdre, et ne pas être à
l’heure pour le RDV. Le Tigre en Bottes
Vertes, voilà un excellent titre pour un film Bis. C’est Kostia Botkine
qui a trouvé le titre, mais pas de tigre dans son dessin, ou alors il est caché
dans une des trois maisons qu’il a dessinées au feutre sur un papier. Tigre ou pas, ici l’électro est à son poste. Bass
From Funky Jachy possède en effet un beat groove. Dominique Théate a
l’oreille. Son dessin au feutre représente un soldat futuriste digne d’un film
SF avec Arnold Schwarzennegger. On retourne en rave party avec le
morceau aciiid The Growl And The Relief.
Ce titre qui pulse pour les teuffeurs a donné l’idée à Pascal Leyder, un
dessin à la gouache et au feutre qui montre un personnage avec son chien qui sont un peu
effrayés par le son du morceau qui pulse des décibels. Tout est dans le titre : Voyage Vers le Cosmos En Vaisseau d’Argent.
La musique cosmique et le dessin psyché pop de Serge Delaunay illustre
bien le titre. Dans le dessin en noir et blanc, réalisé à l’encre, on voit des
planètes, des satellites, dont un satellite avec un cosmonaute qui joue de la
guitare avec à côté de lui un robot qui écoute. Ce magnifique dessin entre naïf
et BD, aurait également fait une belle pochette pour le disque. Au final, l’association
Art en Marge et La Jungle est
à la fois une belle idée et une réussite. La Jungle continue de nous
surprendre, on aime ça !
Géraldine Vink, "La Jungle", stylo bille sur papier