TEMPLES "Exotico" (ATO/[PIAS]) – 14 avril 2023

Temples, toujours en beauté et en forme avec leurs nouvel et 4^ème album titré Exotico. Un album rempli comme un œuf, avec 16 morceaux et près d’une heure de musique. A l’heure, ou de nombreux disques se revendique album avec 6-8 morceaux pour à peine 20 minutes de musique, c’est salutaire de la part de Temples. Certes ce n’est pas durée qui compte, mais la qualité, mais quand on peut avoir les deux..., ce qui est le cas sur Exotico, c’est encore mieux. Si on suit la carrière de Temples, Exotico reste dans le style sonore du groupe anglais (à part une touche d’exotica, world musique Turc en plus). On est dans la sunshine pop glam psychédélique, joliment enveloppé, stylé (jusqu’aux vêtements, décontraction et belles gueules des quatre membres du groupe), tellement agréable à écouter, devenant encore plus attachant au fil des écoutes. Temples à un savoir-faire pour composer des mélodies solaires, où le sable fin sous un ciel bleu n’est pas loin. Il y a un côté vacance au bord d’une plage, qu’on retrouve sur l’illustration de la pochette d’Exotica, complété par les cartes postales du livret réalisé par Tom Furse (ex The Horrors). L’album a été mixé par Dave Fridmann (ex bassiste de Mercury Rev, producteur des Flaming Lips) et produit par Sean Ono Lennon, qui avait déjà produit le single Paraphernalia (2020).

Temples a rencontré Sean Lennon en octobre 2019 au Desert Daze Festival (à Perris, conté de Riverside en Californie), tous deux à l’affiche. Une belle rencontre où les fines voix de Sean Lennon et James Bagshaw se sont retrouvés, tant il y a des ressemblances dans leur timbre vocal. La complicité entres eux est si forte, que la préparation d’un album simple, est devenu un double album. Sean Lennon, en plus de la production, est également aux instruments (guitare, steel guitar, basse, synthétiseurs). Les compos ont été enregistrées à New York dans le studio de Sean Lennon et chez le groupe. Il y a de nombreux morceaux qui ont l’allure d’un tube, Cicada en tête avec sa mélodie orientale turc à la Altin Gün qui donne des ailes. Quant à Oval Stones, c’est le pur tube pop typé Temples. Là, on reconnait instantanément leur son chatoyant aux couleurs de l’arc en ciel. Idem pour Gamma Rays, avec une texture plus rock. Chaque morceau est comme une carte postale avec l’indication « By air mail - par avion », car le courrier vient de loin. Écouter Exotica, c’est le dépaysement, pour ceux qui habitent dans une région humide, sombre et l’assurance de voir les couleurs chaudes apparaitre.

Au final, sur les quatre albums de Temples, il n’y a que le deuxième, Volcano (2017), avec un son trop produit, qui soit une déception de pars sa luxure prog. qui donne le tournis, les solos de synthé grandiloquents dignes d’un passage à l’Eurovision et ses orchestrations très luxueuses qui recouvrent trop les mélodies et la voix. Heureusement qu’en 2019, Temples retrouve sur Hot Motion, le son du premier album Sun structures (2014) remplit de promesses, qui se confirme 9 ans plus tard sur Exotico.

 Temples à Ground Control, Arte concert, le 26 avril 2023  @ Paskal Larsen

https://templesofficialuk.bandcamp.com/album/exotico

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HAYDEN BESSWOOD "Colors & Vows" (Requiem Pour Un Twister/Modulor) – 28 avril 2023

 

J’ai découvert Hayden Besswood en concert au Supersonic en première partie de Black Market Karma (le 31 mars 2023 à Paris). Si les premières chansons au style sunshine pop m’on séduits, ensuite cela s’est corsé avec une musique pop FM 80’s, qui rappelle Christopher Cross, Toto, Genesis, Supertramp, Alan Parson Froject, Foreigner… bref, dur-dur, si on n’est pas porté sur ce type de son « rock californien ». Autant dire que c’est avec méfiance (malgré qu’il soit publié sur l’excellent label Requiem Pour Un Twister) que j’aborde le premier album, d’autant que le dessin de la pochette n’est pas exceptionnel. Et bien ouf, même s’il y a du sirop 80’s californien avec une avalanche de synthétiseurs, quelques guimauves fondantes dans la voix, les 10 morceaux de Colors & Vows s’écoutent avec plaisir. Si en concert, j’ai vu un groupe, Hayden Besswood est le projet du compositeur, chanteur et multi instrumentiste Quentin Le Gorrec. Malgré le son très cristallin, velouté, avec des arrangements solaires, les compos ont pris naissance dans le grenier familial nantais de Quentin, bien loin d’un studio à l’acoustique réputé (par exemple le studio CBE créé en 1966 par Bernard Estardy et Georges Chatelin ou les studios Ferber créé en 1973 par l’ingénieur du son René Ameline qui venait de quitter les studios Davout). Tout comme Forever Pavot, Quentin Le Gorrec est passionné par les instruments et le matériel vintage, ainsi, il possède de nombreux synthétiseurs analogiques et du matos échappé d’un épisode de Star Strek, qui lui permet de créer des sons veloutés. On est ici dans le style pop à tiroirs de  Tame Impala, Temples, Foxygen, Jacco Garner, Flaming Lips, Jonathan Wilson, (donc bien loin de Christopher Cross -ouf-). Coté instrumentation, il n’y a pas que des synthétiseurs, la guitare folk arrive aussi à montrer le bout de son nez pour quelques instants indie folk (But Not You Anymore). L’album fini même avec All is Perfection,  un morceau assez perché, avec une touche de psyché acid. Au final Colors and Vows est une belle surprise, au style différent de la version live, plus FM que psyché pop.

https://requiempouruntwister.bandcamp.com/album/colors-vows

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AÏTONE Follow (Musigamy/Inouïe Distribution) – 21 avril 2023

Aïtone est un quatuor pop rock qui s’est formé en 2015 avec Antoine Cathala (chant, instruments divers, textes, composition), le jazzman François Poitou (basse, compositions), Augustin Viard (guitares) et Aurélien Dentinger (batterie). En février 2018, le groupe publie son premier album éponyme. En 2023, voici le deuxième album titré Follow, avec en avant-poste, le leader Antoine Cathala qui occupe toute les fonctions : compositions (textes et musique, arrangements), chanteur, musicien et pose sur la pochette. Oui, Follow est son bébé. Quant à Aurélien Dentinger, il a laissé sa place. En parallèle à sa carrière solo, le bassiste de jazz François Poitou c’est de nouveau joint à la réalisation de Follow. Antoine Cathala le précise sur la page Facebook, Follow « est une grande partie de moi que je vous dévoile à travers ces 11 titres et ce voyage entre enfance, espoir, doutes, cauchemars et rêves éveillés ».  Pour mettre ce voyage en musique, notre compositeur chanteur, a mis le doigt non pas dans la prise électrique, mais dans de la soie haute qualité, pour un grand couturier ou les « petites » mains agiles. Aïtone compose une musique pop rock, où la flamboyance, le lyrisme, les grands espaces sont au programme. Ici, on n’est pas dans la pop lo-fi bricolée sur un coin de table, et enregistré dans une chambre d’étudiant. Non Aïtone aime la démesure, avec des mélodies, arrangements qui brillent avec ardeur, sans timidité. La voix d’Antoine Cathala est proche du religieux, d’une personne en prise avec les anges, les étoiles pour nous envoyer sa belle parole. Il y a aussi de la délicatesse, de la mélancolie qui se faufile entre deux respirations. On est ici dans l’esprit de groupes tels que, Arcade Five, The National, Sigur Rós. Soit une musique pour les âmes perdues, qui ont besoin d’une présence, de réconfort, se sentir protéger, pour ensuite rebondir et prendre la vie à plein poumon, le cœur qui fait boum. -I WILL FOLLOW (titre de U2) - je suivrai mon destin en compagnie de la musique d’Aïtone.

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