samedi 3 octobre 2020

INDOCHINE : Clip "Nos Célébrations" réalisé par High Scream


 

Je suis loin d’être un fan du groupe Indochine. Ma première et dernière expérience musicale c’est arrêté en 1982 avec le morceau L’Aventurier extrait du mini LP du même titre. A l’époque L’Aventurier avait fait danser tous les ados de France, le morceau était largement diffusé à la radio, notamment les radios libres (la bande FM) qui avait vu le jour un an avant suite à l’élection de François Mitterrand et à son ministre de la culture Jack Lang, ainsi qu’à la TV, notamment dans l’émission Platine 45 présenté par Jacky (ex présentateur de Chorus et futurs clown du Club Dorothée), et évidemment sur la piste de danse de tous les discothèques, même les plus pourris, les plus has been de France. Si je n’ai pas suivi la carrière discographique d’Indochine, je dois reconnaitre que leur longévité, leur dévouement envers leurs fans, notamment en mettant le prix de leurs gros concerts à des tarifs corrects, mérite le respect.

Alors pourquoi cette news sur ce groupe qui ne fait pas tourner sa musique sur ma platine ?

Je voulais attirer votre attention sur leur nouveau clip Nos Célébrations que j’ai découverts un soir que je n’arrivais pas à dormir. Me voici à 4h du matin en train de zapper sur les chaines du câble (entre 5 infos sur le Covid-19 et 10 pubs pour une voiture hybride, mon choix c’est porté sur la marque Jeep pour la pub la plus débile), mon regard s’arrête sur les images animées en noir et blanc de ce clip réalisé par High Scream. J’ai été bluffé par la qualité de l’animation qui montre le chanteur leader Nicola Sirkis, seul dans un train qui nous évoque le film Snowpiercer de Bong Joon Ho. Pendant son trajet Nicola Sirkis, le casque d’un walkman à K7 entre les oreilles, voit défiler les 40 dernières années à travers les évènements (la chute du mur de Berlin, le communisme, les guerres, la pollution, la marée noire, le drame du 11 septembre 2001, le mouvement LGBT, le sida, le drame terroriste du Bataclan), les politiques ( Margaret Thatcher, Simone Veil, Jacques Chirac, Ronald Reagan, François Mitterrand, Barack Obama, Nelson Mandela), les héros de la musique, de la littérature du chanteur (David Bowie, Serge Gainsbourg, Jacques Higelin, Marguerite Duras) et le symbole de l’art contemporain dominé par le fric (la sculpture Le bouquet de tulipe de Jeff Koos). Le clip est tellement bien réalisé qu’on se prend à aimer le morceau, comme quoi tout est possible ! 1982-2020, il y a seulement 38 ans de passé, le temps nécessaire de fonder une famille uni avec un ou deux enfants. Bon sur ce sujet, j’en suis resté à continuer d’acheter des disques vinyles chez mes dealeurs (Born Bad Shop, Pop Culture, Plus de Bruit, Le Rideau de Fer, Ballades Sonores, Gibert Joseph, Hands On Arms, Souffle Continu…).

 

 


vendredi 2 octobre 2020

ROLLINS BAND à l’Espace Ornano (Paris) le vendredi 14 septembre 1990


 

Cela fait un petit moment que je n’ai pas fouillé dans mes albums photos de concerts en tirage argentique, pour évoquer un concert vécu au siècle dernier. Pour cette chronique j’ai choisi le charismatique Henry Rollins. Si j’ai découverts le groupe Black Flag sur le tard, j’ai adhéré dès le départ au projet Rollins Band avec le premier album Life Time (sortie en 1988). Je ne sais plus quel a été le déclic pour apprécier ce chanteur hors norme, tant à l’époque j’étais plus dans la sphère Test Dept, Minimal Compact, Young Gods et Spacemen 3. Peut- être ma passion pour les premiers albums de Swans, car Henry Rollins est un ami de Michael Gira, le leader gourou de Swans

 


J’ai vu à trois reprises Henry Rollins avec son groupe en live (26/08/1990 au festival Pukkelpop en Belgique, 14/09/1990 à l’Espace Ornano et le 09/06/1992 avec L7 en première partie à l’Elysée Montmartre à Paris), et à chaque rendez-vous, c’était un grand moment de live intense. Campé au milieu de la scène, Henry Rollins seulement vêtue d’un short noir informe, pose ses pieds nus sur un tapi (qui deviendra peu à peu une éponge), le mâle Rollins transpire comme une vache en chaleur. Heureusement qu’il n’y a pas de mouches dans la salle ! Ainsi chargé de testostérone, avec tous les muscles en action (pour le bonheur des homos mateurs), on en profite pour apprécier ses tatouages, dont celui qui représente le logo du groupe indus Einsturzende Neubauten, le spectateur est hypnotisé par la présence féline de cet acteur central qui monopolise toute l’attention. Mieu vaut ne pas pas être à la place du micro, tant le Henry (qui n’a le "portrait d'un sérial killer") le maltraite à coup de dents, de poings et de pieds. Autour de lui, les musiciens vont au charbon, pour nous concocter une musique hardcore sans concessions. En constante ébullition, toujours prêt à faire siffler la cocote minute, Henry Rollins est épaulé par un mur du son heavy (qui n'est pas pour autant bourrin: les musicos ont malgré tout de la tenue et de la classe) qui plonge le public dans la marmite hardcore. Oui, assister à un concert d’Henry Rollins, c’était une expérience à vivre, filles et garçons main dans la main et à l’aise dans leurs Converse. Une belle époque pour apprécier la musique rock avec en prime tous ses attributs physiques, que je vous laisse apprécier sur mes photos prise entre deux slams et quelques gobelets de bière.











Photos: @ Paskal Larsen

GAEL ROUIHAC "Waterworks" (Laborie Jazz) – 25 septembre 2020


Gaël Rouilhac est un guitariste et compositeur de jazz français qui a poussé ses premières gammes à Saint Léonard de Noblat dans le Limousin, la région de sa naissance en 1982. Il débute sa carrière en 2001 dans le milieu du jazz manouche, en 2008 il travaille avec Jérôme Deschamps pour la série humoristique qui va révéler au grand public de Canal +, Les Deschiens. Cette aventure qui sort du club feutré du jazz va durer 3 ans. Après 6 mois à New-York, où il donnera de nombreux concerts, il revient en 2015 en France et créé son trio avec la violoniste Caroline Bugala (qui a partagé  la scène avec Didier Lockwood et Roberto Gervasi) et l’accordéoniste Roberto Gervasi. C’est cette formation trio que l’on trouve sur ce premier album nommé Waterworks. Si on sent l’esprit manouche dans les compos, c’est surtout la proximité, l’intimité, de convivialité, le plaisir d’être juste trois personnes qui jouent ensemble avec complicité sous le regard du curieux qui domine l’atmosphère des 10 compos instrumentales. On imaginerait bien les croiser au hasard d’une ballade sur une rue pavée d’un petit village de province qui nous emmènerait sur la place de la mairie. Chaque instrument se répond sans prendre le dessus sur l’autre, mais en laissant à son partenaire la liberté de répondre avec sensibilité et douceur. Waterworks est un album attachant, posé, mais attention pas zen qui surprendra à la fois l’amateur de jazz manouche et de jazz en formation classique. Cet album tient beaucoup au cœur de Gaël Rouilhac et cela se comprend, vu qu’il a réussi à nous transmettre son amour/vision personnel d’une certaine idée du jazz.

https://www.gaelrouilhac.com/

https://www.facebook.com/gael.rouilhac






jeudi 1 octobre 2020

GRAHAM REYNOLDS "The Lodger" (Fire Records) – 02 octobre 2020

 

Le label anglais Fire Records poursuit son programme BO de film/ciné concert avec la parution de The Lodger interprété par Graham Reynolds. Cet album vient compléter les parutions de The Tenant et Vampyr interprété par le groupe Death And Vanilla.

Graham Reynolds est un compositeur, chef d’orchestre et improvisation d’Austin (Texas). Il a un CV très épais (avec de nombreux prix et distinctions) coter projets, collaborations, commandes, pour le théâtre, la danse, l’opéra, la TV, le cinéma muet, mais aussi des symphonies, quatuor à cordes, en groupe sous le nom de Golden Arm Trio et toute cette production est réalisé depuis le début des années 1990. Soit à Austin on s’ennuie ferme, soit Graham Reynold est un hyper actif.

Pour le compte de Fire Records, Graham Reynold nous propose ici son interprétation pour illustrer la bande son du film muet The Lodger (Les Cheveux d’Or) qu’Alfred Hitchcock a réalisé en 1926 et sortie sur les écrans en 1927. Ce film raconte l’histoire d’un tueur en série qui assassine des jeunes filles blondes. Ce film serait-il l’origine du genre italien le Giallo, qui a tranché avec sa fine lame blanche ensanglantée plus d’un spectateur dans les cinémas de quartiers des années 70 ?

Il est clair, la partition de Graham Reynolds est une merveille à la fois moderne (le côté électro, bruitiste), classique (la musique minimaliste, répétitive), parfois traditionnel/folklore et inquiétante pour coller au sujet du tueur/l’éventreur. Il y a de l’espace, de l’atmosphère, des envolés, la touche symphonique, on est bien dans une BO qui emploie les grands moyens pour satisfaire notre écoute et nous faire sortir de notre petit studio pas encore confiné. Les amateurs du genre illustration cinématographique ne seront pas déçu du travail d’orfèvre (certains compositeurs sont aussi appelés « mastro ») de Graham Reynolds, et pour les curieux, n’hésitez pas à ouvrir la porte ou la fenêtre pour découvrir ce qu’est une belle BO de film muet.

https://grahamreynolds.bandcamp.com/

https://www.grahamreynolds.com/

https://www.firerecords.com/artists/graham-reynolds/