Cela fait une semaine que j’ai créé mon blog. L’image
que j’ai utilisée pour la page de présentation du blog est extraite de la
pochette du premier album solo de Peter Kember aka Sonic Boom,
nommé Spectrum, sortie en 1989. Cette
pochette en version disque vinyle est magnifique. Proche d’une œuvre d’art
cinétique, un plastique rond transparent recouvre un dessin représentant une
spirale, et quand on tourne le plastique, la spirale prend vie en devenant un
kaléidoscope.
Hasard, du calendrier, le deuxième album solo de Sonic
Boom sort au début du mois de juin.
Sonic Boom est une référence majeure dans la musique noise, psyché, cosmique,
minimaliste et répétitive. Il a fait partie des groupes cultes Spacemen 3
et Spectrum. Il a expérimenté la matière sonore dans le groupe Experimental Audio Research. Il est tellement apprécié dans le milieu
rock indé, que de nombreux artistes ont fait appel à lui pour produire ou mixer
leurs disques. Juste quelques noms : Moon Duo, Dean & Britta,
Cheval Sombre, MGMT, Panda Bear, Beach House, The Vacant Lots, Yeti Lane.
On en arrive a son nouvel
album nommé All Things Being Equal. Dans la bio il est écrit que
le morceau Just Imagine qui ouvre l’album
est « basé sur une histoire qu’il a lue sur un garçon qui a guéri son
cancer en se présentant comme un nuage orageux et qui a fait pleuvoir sa
maladie ». Belle métaphore qui permet à Sonic Boom de justement faire pleuvoir des belles mélodies pop et lunaires,
enveloppées d’effets psychédélique. La voix de Peter, passé sous divers effets du Vocoder sonne divinement bien. L’album
n’est pas expérimental, prise de tête, mais pas non plus totalement pop. C’est
un entre deux juste parfais, auquel Sonic
Boom, connait le bon dosage. Car il peut très bien composer un morceau de
20 minutes avec une ou deux notes répétitives (nommé drone), tout comme
composer le single parfait de 3 minutes.All Things Being Equal
est du côté single lumineux. C’est peut-être le fait d’habiter au Portugal, qui
lui donne autant d’inspiration pour exploiter la lumière divine et clair présente
tout au long des 10 morceaux. Maitre dans l’art d’utiliser des vieux synthétiseurs
pour en faire jaillir de la matière électronique moderne et excitant, Sonic Boom est un créateur qui mérite
son statut de « référent ». Enfin, notons sur l’album la présence de Panda Bear sur Just a Little Piece Of Me et Britta
Philips (Luna) sur I Feel a Change Coming On. Bref, c’est avec
plaisir que l’on trouve en pleine forme (et non pas fatigué par trop d’effets
toxiques non maitrisés) Sonic Boom
en solo. .
Sonic Boom sera en concert au Petit Bain à Paris le 7 octobre 2020
Je profite de cette chronique disque pour sortir de mes archives, ma chronique du concert de Spectrum le 10 novembre 2010 au Nouveau Casino à Paris.
Dans
l’univers du rock, il y a 4 catégories de groupes :
1- Ceux qui inventent un son, un style.
2- Ceux qui s’inspirent du passé pour le réutiliser, le digérer, le réinventer
et créer une nouvelle musique, un nouveau style.
3- Ceux qui s’inspirent du passé pour recopier à l’identique un son, un style.
4- Et ceux qui profitent d’un mouvement pour s’infiltrer dans le wagon. Spectrum fait partie de la deuxième catégorie. Au sein de Spectrum se
trouve Sonic Boom, ex. Spacemen 3. Ce groupe psyché en activité
entre 1982 et 1991 a bien écouté les Stooges, le Velvet Underground et
Suicide, pour au final créer une musique bien personnelle. Ils ont sorti
quatre albums incontournables (surtout les 3 premiers aux titres évocateur : Sound
Of Confusion, The Perfect Prescription et Playing With Fire) pour
tous les amateurs de noise sous effet illuminé. Leurs albums sont de purs
joyaux remplient de morceaux acid et d’ambiances fumigènes. Dans Spacemen 3,
il y avait deux fortes têtes : Jason Pierce qui formera après le split
du groupe, Spiritualized et Sonic Boom qui formera Spectrum (son
groupe le plus proche du son de Spacemen 3), EAR (son projet
expérimental) et quelque disques solo (dont l’excellent Spectrum à
posséder absolument en version vinyle avec sa pochette psyché que l’on peut
faire tourner avec ses doigts). Pour être complet, n’oublions pas The
Darkside formé par Peter Bain alias Bassman, logique pour un
bassiste. Voilà pour l’historique rapide.
Si les concerts de Sonic Boom en solo ne sont pas toujours convaincants
(il joue dos au public en triturant des boutons pour y extraire des sons
répétitifs et minimal), par contre, en formation Spectrum, c’est le
pied. Accompagné de trois musiciens (guitare/basse/batterie), Sonic Boom (voix/synthé/guitare/thérémin)
a gardé toute la force de Spacemen 3. Malgré les diverses substances
qu’il a dû faire descendre dans son corps depuis les 30 dernières années, Sonic
Boom est resté très présentable. On n’a pas à faire à un junkie. En
plus sa voix est toujours intacte. Certes il ne bouge pas beaucoup, mais il est
bien présent, attentif au son et envers ses camarades. Si un jeu de lumière
adéquat a fait défaut dans ce concert pour illustrer les morceaux psyché
répétitifs jusqu’à user (dans le bon sens du terme) nos neurones, la musique,
heureusement, se suffit à elle-même pour bien nous faire décoller. Les trois
musiciens jouent en mode "habité", le pied à fond sur les pédales
d’effets. Sonic Boom est le seul à communiquer avec le public. Le
concert contient de nombreux moments forts, notamment les reprises de Spacemen
3, dont le titre Revolution qui n’a pas pris une ride. Avec eux,
c’est une cure de jouvence, un voyage hors du temps. Sommes-nous en 1967 ? en
1974 ? en 1987 ? en 2010 ? en 2133 ? Qu’importe, avec Spectrum, la
musique est un régal sonore qui n’a plus d’âge. Et quand il faut revenir sur
terre après seulement 60 minutes de live, c’est la chute libre ! Fort
heureusement, ils reviennent pour 20 minutes de rappel dont un titre à rallonge
qui ne va plus nous quitter, tant sa mélodie répétitive est des plus
captivantes. Ce groupe joue avec la sorcellerie pour nous hypnotiser. Bien
entendu, on en redemande. Et à 22h30, notre appel sera sans voix, on rallume
les lumières pour préparer la soirée Discodrone qui débute à minuit.
Alors
qu’actuellement il faut se faire à l’idée « de se réinventer » (sic),
voici Figures, le nouvel album d’Aksak Maboul, avec 22 morceaux et
interludes libres pour 75 minutes de découvertes sonores. En fait ce projet
créé en 1977, est surtout le bébé de Marc
Hollander, artiste « indiscipliné » qui a fondé en 1981 le
merveilleux label Crammed Discs (Tuxedomoon, Minimal Compact, Colin Newman, Karl
Biscuit, John Lurie, The Honeymoon Killers, Bebel Gilberto, Nova Materia,
les compilations sans frontières, Made To
Measure).
La carrière
d’Aksak Maboul est justement maboul.
L’album Onze Danses pour Combattre la
Migraine sort en 1977, l’album Un Peu
de l’âme des bandits sort en 1980, le 3ème album reste en état
de maquette jusqu’à prendre vit en 2014 sous le nom Ex-Futur Album, et on arrive à 2020 avec Figures, 4ème long, très long format avec une nouvelle
formation qui s’est apprivoisé lors de concerts entre 2015 et 2017. Aux avants
postes, Marc Hollander (musicien,
compositeur, arrangeur, producteur) et l’ex Honeymoon Killer, Véronique
Vincent (textes -en français-, voix et dessins de la pochette et du livret),
les musiciens et de nombreux invités (Fred
Frith, StevenBrown -Tuxedomoon-, Julien Gasc -Aquaserge-),
ont composés un double album qui porte la musique vers le sommet. Proche d’une
fresque, la variété de styles et de couleurs, tout en gardant une unité donne
le bourdon. Ainsi, pop, jazz, no-wave, électro, chanson, BO de film, exotica, musique
contemporaine et minimaliste, rock, new wave, lo-fi n’en font QU’UN. Le tout
guidé par la voix fragile, parfois approximative, du coup touchante et sans
filtre de Véronique Vincent. Sa voix
nous évoque par moment Lætitia Sadier de Stereolab pour le côté chanson bossa
fragile. Bref, du velours pop exigent et sans prise de tête. L’album s’achève
avec un morceau qui a pour titre Tout a
une Fin. Espérons que non, car cet album est comme une porte ouverte que l’on
n’a pas envie de voir se fermer. Justement, la dernière phrase du morceau est :
Ou que tout recommence…
Je profite de la chronique de ce nouvel album pour sortir de mes
archives une interview que j’avais réalisé en octobre 2014, au moment de la
sortie de l’album Ex-Futur Album. L’interview a été publiée dans le
fanzine Abus Dangereux face 134 (Janvier 2015) et sur le site
foutraque.com.
Il arrive
parfois des miracles. Au début des années 80 le groupe bruxellois Les Tueurs
de la Lune de Miel (ou Honeymoon Killers) réalise avec la reprise de
Charles Trenet, « Route National 7» un tube non identifié qui traversera la
manche jusqu’à faire la une de l’hebdomadaire NME. La chanteuse des Killers
s’appelle Véronique Vincent. Le jeune label qui édite ce groupe est
Crammed Disc. Ce label est dirigé par Marc Hollander, également membre
du groupe Aksak Maboul. Marc et Véronique vont travailler
ensemble sur le projet d’un album, mais qui ne verra pas le jour. Jusqu’à
octobre 2014, soit 30 ans plus tard. Véronique et Marc nous racontes
cette étrange histoire.
Pour nos jeunes lecteurs, vous pouvez en quelques mots vous présenter, et
leurs donner « deux » accroches qui résument votre travail artistique ? Marc: Véronique était la chanteuse des Tueurs de la Lune de
Miel (aussi connus sous le nom de Honeymoon Killers), le groupe
bruxellois qui a défrayé la chronique au début des années 80 en devenant les
chouchous de la presse musicale britannique (le NME nous a consacré sa
couverture) tout en écumant les émission de variétés de la TV française grâce à
notre mini-tube "Route Nationale 7". Le groupe avait été fondé par le
regretté Yvon Vromman (chanteur/guitariste/compositeur), et avait
fusionné avec Aksak Maboul en 1980. Véronique : Aksak Maboul est le projet personnel de Marc
Hollander, inauguré en 1977 -en compagnie de Vincent Kenis- par
l'album "Onze Danses Pour Combattre la Migraine". Album toujours
culte qui, rétrospectivement, semble bien avoir posé les bases de l'esthétique
du label Crammed (fondé par Marc en 1980), par sa façon de jouer à
saute-mouton avec les genres musicaux et les frontières culturelles et
stylistiques. Marc :Entre 1980 et 1984, nous, ainsi que Vincent Kenis faisions
donc partie des Honeymoon Killers, mais travaillions en parallèle à un
album qui devait devenir le 3e Aksak Maboul. Nous voulions faire un
album résolument pop et électronique, tout en y incorporant les fantaisies
musicales caractéristiques d'Aksak Maboul. Dans notre grande candeur,
nous étions persuadés que nous accouchions d'un album archi-accessible, mais
nous sommes aperçus au bout d'un moment, que le résultat était à la fois trop
étrange pour pouvoir être considéré comme de la pop (du moins en 1983), et trop
pop pour plaire aux amateurs de musiques plus pointues.
Voilà pourquoi nous avons graduellement mis le projet au placard jusqu'en 2014
! Et les réactions actuelles semblent nous donner raison, puisque l'album est
accueilli comme s'il venait d'avoir été enregistré. Il semble définitivement
plus en phase avec ce que le public écoute actuellement: ces pop songs à base
électronique, truffées de digressions africaines ou orientales, avec des
touches de dub et d'expérimentation, c'est "pile dans l'air du temps"
(pour citer plusieurs chroniques récentes).
Le fait d'être en avance sur ce qui se fait peut être à double tranchant. Ne
pas vouloir se figer dans des moules formatés et vouloir créer une pièce/œuvre
unique et qui reste, peut entraîner 30 ans de réflexion.
Malgré
votre label Crammed discs (+ 575 références, dont 325 albums), vous avez mis 30
ans pour sortir l’album Ex Futur Album. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
Vous auriez (peut-être) pu le sortir en 2003 au moment de la réédition en cd de
l’album des Honeymoon Killers ? Marc : Et bien, parce que c'est maintenant le bon moment pour le sortir.
Cela s'est imposé comme une évidence: en entendant certaines productions parues
ces dernières années, nous avons eu envie de nous replonger dans cet album
inachevé, et nous sommes aperçus qu'il serait probablement enfin lisible
maintenant, vu les évolutions récentes de diverses scènes musicales. Et nous ne
pensons pas spécialement aux groupes qui piochent dans la musique des années
80: il y a un aspect 80s dans cet album, mais nous y entendons aussi bien des
éléments 60s, 70s, pre-90s (avec des rythmiques pré-techno), 00s et 10s.
Sur l’album il y a de nombreux invités. J’imagine qu’ils étaient déçus de ne
pas voir l’album disponible. Ce n’était pas dur à gérer quand vous croisiez les
invités présent sur le disque durant ses 30 années, au hasard d’un vernissage
ou d’un concert (ou autre)? Véronique: Non non: en réalité, il y a très peu d'invités: Alig
de Family Fodder (qui a écrit et réalisé un morceau), plus l'un ou
l'autre musicien qui a joué une petite partie de violon (Blaine Reininger
de Tuxedomoon) ou de basson (Michel Berckmans), ainsi que le
reste des Honeymoon Killers, qui figurent sur les 2 titres bonus live.
Ceux-là mis à part, la totalité de l'album a été enregistrée par nous deux,
avec le soutien de Vincent Kenis (Aksak Maboul, Honeymoon Killers). Donc
nous étions les seuls à avoir été déçus.
Quels sont les différences entre la version de 1983 et celle d’aujourd’hui ?
Quels étaient les matériaux de base qui vous ont servi à l’édition 2014 ? Marc: L'album était réellement inachevé, aucun titre n'était mixé de
façon définitive. Il n'y avait donc pas de "version de 1983",
uniquement des titres en chantier. Pour créer un album à partir de ces éléments
épars, nous avons utilisé des techniques différentes. Lorsque ça a été
possible, nous sommes repartis des multipistes, et avons mixé les morceaux en
respectant les idées d'époque, sans ajouter de programmations, mais en leur
donnant simplement un meilleur son. Pour certains titres, nous avons utilisé
les mixes temporaires d'époque, tels quels (en faisant néanmoins un travail de
mastering). Dans d'autres cas encore, nous ne disposions ni des multipistes ni
de mixes temporaires, mais uniquement de versions existant sur des cassettes
audio ! Nous les avons récupérés, et avons même fait du travail de montage. Le
titre "Luxurious Dub", par exemple, a été créé en alternant des
sections extraites de 2 cassettes différentes. Idem pour "Le troisième
personnage", dans lequel la partie finale provient d'une mise à plat un
peu dingue, retrouvée sur une cassette. Le titre live "Mit die
Eingeborenen" contient des parties extraites de deux enregistrements (sur
cassettes), effectués à un an et demi d'écart.
Nous avons fait quelques rares overdubs: dans un des titres, certaines pistes
de claviers avaient été effacées. Je les ai donc rejouées à l'identique, sur le
même petit clavier utilisé à l'époque. Dans un autre (le n°10), nous avons
voulu ajouter de la voix sur une longue partie instrumentale. Véronique
a rajoutée de nouvelles prises de voix parlées, dans lesquelles j'égrène des
phrases extraites de toutes les autres chansons de l'album, dans leur ordre
d'apparition.
A votre
avis, pourquoi votre musique en 1983 n’a pas séduit un label ? Marc: Crammed était à ses débuts, c'était encore un tout petit label
(malgré le succès des Honeymoon Killers) et, vu que nous étions
persuadés que nous faisons un album de pop qui nécessiterait de gros moyens de
promotion, nous sommes allées voir des filiales françaises de majors. Mais nous
rêvions, car ils nous ont regardés avec des airs incrédules: ces morceaux
étaient bien trop étranges pour l'époque (il faut dire qu'on était encore dans
le vieux système de la variété française, avant l'arrivée d'artistes comme Rita
Mitsouko ou Elli Medeiros, qui ont fait entrer un courant d'air
frais dans les hit parades). Véronique: Cette association entre Marc et moi était assez
insolite : La musique de Marc, extrêmement foisonnante et cultivée
rencontrait mon amour de la poésie, des textes à double et triple fonds, mais
aussi de Gainsbourg, Dutronc, Vian, etc... Il fallait faire un disque
pop, avec une consistance en béton. Ca n'a pas été compris alors par les
majors. Alors ce n'est pas un album achevé, mais restitué.
Dans votre son il y a plein de sources : pop, punk, variété, new wave,
world, groove/funk. Comment c’est créé cette recette magique, avec tant de
sonorités aussi diverses ? Marc: Ces mélanges se retrouvaient déjà (dans des dosages et avec des
ingrédients différents) dans les albums d'Aksak Maboul, et continueront
à former la colonne vertébrale du label Crammed, qui met depuis toujours un
point d'honneur à ne pas rester en place, à ne pas rester confiné dans une
case. A quoi est-ce dû ? Probablement un mélange de curiosité personnelle,
combinée avec l'aspect "no man's land" de Bruxelles, ville ouverte à
toutes les influences.
Vous pouvez nous parler des textes, notamment le titre loufoque Chez Les
Aborigènes. Comment venaient la construction de vos textes ? La
signification, le sens des mots, c’est pour le fun, pour le rythme ? Véronique: J'étais alors encore très imprégnée par mon cours
d'anthropologie sociale donné par Serge Moscovici, qui vient de
disparaître. Or, j'avais autour de moi des exemples de gens qui partaient à
l'autre bout du monde, et qui en revenaient comme s'ils avaient intégré, ingéré
même une culture "primitive", vite fait bien fait. Je me suis donc
mise dans la peau d'une fille qui croit que oui, ça y est, elle a tout compris,
elle va se rouler dans la boue pour faire authentique, mais dans une robe à
paillettes. Ce phénomène n'a fait que s'accentuer depuis: certes, les échanges
culturels sont enrichissants, et c'est passionnant de comprendre comment vivent
et pensent les gens à l'autre bout du monde. Mais croire qu'on va s'extirper de
notre condition d'occidentaux en allant s'immerger dans un ailleurs que l'on
pare de toutes les vertus c'est pour le moins illusoire. Quand ça ne se finit
pas par une espèce d'arnaque (comme le personnage de la chanson, qui finit par
piquer des éléments de musique aborigène pour devenir une pop star). Finalement
ce texte se moquait un peu, par anticipation, des travers de la world music.
Véronique,
tu as fait partie du groupe The Honeymoon Killer. La reprise Nationale 7fut
un tube. Tu peux nous raconter les moments forts de cette période des Tueurs de
la Lune de Miel? Et pourquoi le groupe à splitté aussi vite après seulement 2
albums ? Véronique: Je n'étais pas dans le 1er disque des Tueurs. C'était
une bande de garçons qui jouaient dans les bars à Bruxelles, avec une
désinvolture un peu anar/provoc très drôle. Yvon, le leader m'a proposé
de chanter une chanson qu'il avait écrit pour une fille. C'est comme ça que
j'ai rejoint ce groupe, sans avoir jamais eu l'idée avouée de chanter, juste
après l'adhésion de Marc et Vincent. Le groupe a splitté, car il
y avait deux projets de disque, l'un masculin, l'autre féminin. Si vous écoutez
le 1er Aksak Maboul, il y est bien stipulé que "chanter est
sain". Or ce disque était devenu ma bible. Donc j'ai écouté et obéi (comme
il est dit dans les 1001 nuits).
Est-ce que l’après tube, fut facile à gérer ? Est-ce que tu es restée dans
le milieu musical depuis le split des Tueurs ? Véronique: Nous n'avons pas dit, on se sépare, on a dit, on fait un
disque féminin et un autre masculin. Yvon écrivait les textes pour Les
Tueurs de la Lune de Miel, moi pour Aksak Maboul.
Le fait que notre projet à Marc et moi n'aboutisse pas, à l'époque, a certes
constitué une déception. Mais c'est tant mieux, car j'ai eu 2 enfants, (le pur
bonheur de ma vie), je me suis mise à la peinture. Et j'ai le plaisir à présent
de voir paraître l'album. Par contre, Yvon, n'a pas eu l'occasion de
poursuivre sa carrière, car il ne s'est pas réveillé un matin.
Est-ce
que l’après tube, fut facile à gérer ? Est-ce que tu es restée dans le milieu
musical depuis le split des Tueurs ? Véronique: Nous n'avons pas dit, on se sépare, on a dit, on fait un
disque féminin et un autre masculin. Yvon écrivait les textes pour Les
Tueurs de la Lune de Miel, moi pour Aksak Maboul.
Le fait que notre projet à Marc et moi n'aboutisse pas, à l'époque, a certes
constitué une déception. Mais c'est tant mieux, car j'ai eu 2 enfants, (le pur
bonheur de ma vie), je me suis mise à la peinture. Et j'ai le plaisir à présent
de voir paraître l'album. Par contre, Yvon, n'a pas eu l'occasion de
poursuivre sa carrière, car il ne s'est pas réveillé un matin.
Avec la sortie de Ex Futur Album, quel est justement le futur artistique de
Véronique Vincent & Aksak Maboul ? Il y aura un autre disque, des dates de
concerts, ou s’est juste un aparté qu’il fallait exhumer pour pouvoir continuer
la tête bien vissé sur les épaules ? Voir ce disque ENFIN en support physique
est-il pour vous un soulagement thérapeutique pour classer l’affaire ? Marc: C'est certainement très agréable et plaisant de voir cet album
sortir et être largement apprécié, non pas comme une curiosité qui émerge du
passé, mais comme quelque chose qui est pertinent en 2014, qui trouve sa place
maintenant. On est ravis de vois, par exemple, que des radios indépendantes en
Allemagne passent nos titres entre des morceaux de Caribou, Aphex Twin
et José Gonzales, par exemple. D'ailleurs, pour nous, c'est très
étrange: nous connaissons évidemment les chansons depuis 30 ans, mais avons
néanmoins l'impression excitante que c'est un tout nouvel album notamment parce
qu'il a vraiment pris forme cette année, grâce au travail effectué sur la
matière de base. Sans oublier le superbe travail graphique effectué par Mc
Cloud Zicmuse, qui a donné un "visage" et une couleur visuelle à
l'album.
Photos en intro de Laurent Collier(@collorantstudio)