lundi 4 décembre 2023

"NEVER GIVE UP - DIDIER BALDUCCI - ENTRETIENS"(Collection Les Derniers des Mohicans/Chaque jour comme un dimanche) – 6 Octobre 2023

Never Give Up est la première publication de la Collection Les Derniers des Mohicans, créé et géré par Sam Guillerand aka Nasty Samy. Le but de cette collection est de « raconter la trajectoire et l’histoire (…) personnel d’un électron libre du microcosme souterrain culturel français » (avant-propos, page 5). Le premier invité est Didier Balducci, belle figure de l’underground à l’esprit DIY. Pour une personne qui se dit glandeur, peut passer des heures à la terrasse d’un café, -mais pas devant la télévision, il n’en a pas-, Didier Balducci en direct de Nice cumule depuis 1985 une flopée de groupes, duos en tant que guitariste, compositeur (Dum Dum Boys, Die Idiots,  NON ! avec Sissi 6000, XYZ avec Ian Svenonius), en solo sous le nom de Memphis Electronic. Pour être au plus près de ses publications, notre artiste du bitume (le son minimal de Suicide la bien marqué) a créé en 2006 le label Mono-Tone Records. Il publie ses projets, dont ceux des Dum Dum Boys quand ils sont en panne de label indé, mais aussi d’autres artistes (Justin Trouble, Crocodiles, Lorette Velvette…), ainsi que la réédition des albums des Conorados. En plus de la musique, Didier Balducci aime écrire des articles, chroniques, essais sur ses passions liées à la musique, le cinéma, son quotidien, alors pour publier ses textes, il créé Les Editions Mono-Tone. Parmi ses publications il y a Cinéma Parallèle, Mondo Elvis, Je regrette, Tourisme parallèle. Il a aussi publié Le fantastique gothique Italien écrient par Eric Escofier et Vincent Jourdan.



Dum Dum Boys en action depuis 1985

Never Give Up (titre d’un morceau de Dum Dum Boys figurant sur l’album Soul Bondage Deluxe sortie en 2001 sur Vicious Circle) contient une série d’entretiens entre Didier Balducci et Sam Guillerand pour raconter en détail, son joli parcourt mené depuis Nice, sans le besoin de venir vivre à Paris. Les interviews sont rangées en quatre parties : 1- Construction personnelle, Nice. 2- La musique. 3- Les livres. 4- Conversation. En compléments le TOP 5 de Didier Balducci, ainsi que sa playlist et celle de Sam Guillerand.

Ces entretiens permettent de mieux cerner la personnalité de notre électron libre, au final loin d’être le glandeur qu’il revendique parfois. Pour ceux qui ont lu ses livres ou articles (notamment dans la revue Thesaurus où il a écrit un article sur les orchestres de galas. Une petite merveille stylistique !), ils savent qu’il a une belle écriture, précise, avec à la fois des références, de l’humour, de la mauvaise fois, parti pris coté goût qui font plaisir à lire, même si on n’est pas d’accords. Dans ses réponses aux questions, on retrouve sa façon d’écrire, de voir les choses. Là aussi c’est un plaisir à lire ses réponses.

Pochette du premier album de Memphis Electronic titré logiquement "One + One = One" (2021)

Par contre il y a un petit hic pour l’amateur de Didier Balducci : Sam Guillerand prend beaucoup de place (en sous-titre il y a « entretiens »), il a aussi ses passions à dévoiler aux lecteurs. C’est surtout « gluant » dans la 4ème partie titré « Conversation ». Sam Guillerand par sur des tirades de 4 pages où il raconte tous les films, livres, musiques qu’il aime. Il raconte sa « life ». Comme il n’y a pas une petite présentation de lui en dos de couverture, c’est au lecteur de faire sa petite recherche pour savoir qui est ce fameux Sam. Dans Never Give Up, on apprend qu’il a joué dans les groupes Hawaïï Samurai, Second Rate, fait des fanzines, été pigiste à Noise, fait des livres, dont un sur le rock à Besançon. Sur le net, j’apprends qu’il a le pseudo de Nasty Samy, nom qui me dit quelque chose… mais oui, j’ai chroniqué sur mon blog son premier album solo (1), -plutôt réussi-. Dans ma chronique je donne pas mal d’info sur lui. Bigre.

NON ! "Encore moins…" (2012)

Le fait qu’il se mette par moment trop en avant avec la longueur infini de ses commentaires perso, cela casse un peu le rythme du phrasé de Didier Balducci. Perso, quand on est du côté « journaliste », je trouve que c’est mieux de s’effacer derrière « l’invité » - certes il y a des exceptions, comme les entretiens entres Alfred Hitchcock et François Truffaut-, surtout quand il a un vécu, une façon de parler très personnelle. Ici la life du journaliste déborde de trop sur le joli parcourt de l’invité. Cela ramène à des situations éventuellement cocasses, quand Sam Guillerand raconte qu’il adore Morrissey, alors que Didier Balducci n’a rien à cirer de ce chanteur anglais. Idem avec son livre consacré à Besançon. Notre interviewer demande à Didier, pourquoi il ne ferait pas lui aussi un livre sur Nice. Thématique qui ne l’intéresse pas du tout. Malgré tout, les trois premiers chapitres restent intéressants pour les amateurs du niçois, mais évidemment, le mieux est encore de lire ses écrits et d’écouter sa musique. 

Didier Balducci + Ian Stevenius = XYZ

Pour clore cette chronique en demi-teinte, il y deux préfaces : En un, Alain Feydri (Nineteen, Dig It !, Abus Dangereux, plus de nombreux livres). En deux, Pascal Escobar (ex Neurotic Swingers, un livre sur le rock à Marseille édité chez Le Mot et le reste, organisateur de concerts…). Pour clore définitivement la chronique, l’idée de ses interviews fleuves (qu’on trouve aussi dans l’édition. Exemple, le livre sur Jean-Jacques Burnel par Anthony Boile chez Le Mot et le reste), d’un artiste en marge est certes salutaire, mais le maitre de cérémonie (également ici au poste de l’éditeur, donc maitre des horloges!) doit savoir se faire plus discret, c’est du moins mon avis.

Deux magnifiques livres pour apprécier la plume de Didier Balducci (Les Éditions Mono-Tone)

(1): Chronique de l’album de Nasty Samy titré Waiting for the Last Gasp of my Generation ici: https://paskallarsen.blogspot.com/2022/07/nasty-s-and-ghost-chasers-wainting-for.html

Vous pouvez commander le livre Never Give Up dans le lien ci-dessous:

http://www.likesunday.com/site/nasty-merch/

https://www.facebook.com/memphis.mao

https://www.facebook.com/NastySamy









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