Roberto Pregadio (1928-2010), pianiste de formation, est un compositeur italien qui a œuvré pour la radio, la télévision, le cinéma. S’il n’a pas eu le même succès que ses confrères Ennio Morricone, Bruno Nicolai, Alessandro Alessandroni, Piero Piccioni, car il a surtout composé des B.O. pour des films bis italien (western spaguetti, comédie, érotique, fumetti, thriller), on trouve malgré tout dans ses nombreuses B.O.F. quelques belles pépites : Satanik de Piero Vivarelli, Kriminal de Umberto Lenzi, Le diable sous l’oreiller de José Maria Forqué, Emmanuelle Black & White de Mario Pinzauti, Eva la vierge sauvage de Roberto Mauri et notre sujet du jour La dernière maison sur la plage de Francesco Prosperi.
Le label italien Musica Per Immagini vient d’éditer en vinyle rouge sang, la BO du film italien La Settima Donna (La dernière maison sur la plage en VF) réalisé en 1978 par Francesco Prosperi. La précédente publication, remonte à 2007, en forma CD sur le label Sazuma. CD inclut dans un box DVD du film. Autant dire que la B.O. complète était à ce jour presque inédite. Si le titre italien n’est pas explicite sur le genre du film, le titre français et américain vons droit au but en faisant référence au film de Wes Craven La dernière maison sur la gauche (1972). Ce classique américain de l’horreur a créé un sous-genre du cinéma d’exploitation, nommé Rape and Revange (viol et vengeance). Ce type de film permet de mélanger l’horreur, le thriller et le sexe frontal. Le film le plus emblématique sur ce sous-genre est Thriller (Crime à froid) de Bo Arne Vibenius avec la magnétique Christina Lindberg.
On sait qu’en Italie, dès qu’un film américain a du succès, derrière il pousse des copies plus ou moins réussis. Pour La Settima Donna, n’ayant pas vu le film (sorti en DVD chez Artus Films), mais au dire des critiques, le film respecte le cahier des charges, ici dans un huis-clos mais avec vue sur une belle plage, sans malgré tout tomber dans la surenchère de violence, qui est en parti filmé hors champs. Le réalisateur Francesco Prosperi choisi la psychologie du propos à celui de la violence frontale. Dans le rôle principal notons la présence de l’actrice brésilienne Florinda Bolkan, qu’on a vu dans les excellents films Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon de Elio Petri, Le venin de la peur et La longue nuit de l’exorcisme de Lucio Fulci.
Pour illustrer la bande son de ce Rape & Revange, le compositeur Roberto Pregadio a choisi de composer une musique easy listening, avec une touche, d’exotica, de psyché rock et une échappée disco sur la Seq.2 (Lo Spogliarello) avec son rythme motorik à la Giorgio Moroder qui fait son petit effet. La cerise sur le gâteau, est la présence de la voix d’Edda Dell’ Orso sur la Seq.8 (Ripresa). On sent qu’ici, Roberto Pregadio s’est amusé à jouer sur les nouveaux synthétiseurs du marché. La mélodie de la Seq.4 (Costrelli A Fare L’Armore) est bien psyché. Tout au long de la B.O. il y a la rythmique funky de la basse et les riffs d’une guitare rock stylé Pink Floyd qui font de la partition, une B.O. moderne, bien ancré dans les années 70. Que le film soit juste un objet d’exploitation, la B.O. gravé sur vinyle a le mérite d’être un bon disque d’easy listening, de psyché pop rock 70 bien fonctionnel.
https://musicaperimmagini.bandcamp.com/album/la-settima-donna
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