En cette soirée pluviale du 27 novembre 2021, c’est le dernier concert du groupe belge de Genk Siglo XX. Mainte fois reporté suite à la pandémie, on y croyait plus et puis finalement ils sont là sur scène. Heureusement qu’il y avait de nombreux belges dans la salle, il y a notamment un bus avec 27 belges qui a fait le trajet pour Paris zone chaude dans quartier de Pigalle, car s’il n’y avait que la présence des Français, il n’y aurait pas eu grand monde. Dans le public Français il y avait, Thierry Boucanier, figure parisienne des soirées goth et auteurs de trois livres édités par Camion Blanc (Goth, Virgin Prunes, The Batcave) et Fabrice Gilbert, le chanteur de Frustration. Il y a justement un petit quelque chose en commun dans le chant de Fabrice et Éric Dries, chanteur de Siglo XX.
Siglo XX est un groupe des années 80 qui n’a pas eu la chance d’avoir du buzz, de devenir culte, du moins ici en France. Le jeune public ne connait pas ce groupe qui a existé entre 1978 et 1991. Pourtant dans les années 80 ils ont eu leur petite renommé, en étant considéré comme être les Joy Division Belge. Signé en 1987 sur le label PIAS, leurs disques (5 albums et une dizaine d’EP) étaient bien distribué et visible chez les disquaires. Leur musique cold wave et post punk a pas mal d’énergie et le rythme tendu de la basse et martial de la batterie de Klaas Hoogerwaard sont les points forts du groupe. La voix à la fois sombre et emporté d’Éric Dries est également un élément important dans le son du groupe.
En 2018, le label belge OnderStroom Records a édité un Box qui contient le premier album et les deux premiers EP édité début 80 sur Antler Records. C’est suite à cette réédition que le groupe se reforme pour quelques concerts, surtout en Belgique, mais qui vont rapidement être chahuté par la pandémie. Pour cette dernière date à Paris, les trois membres originaux, Éric Dries (chant), Antonio Palermo (guitare), Klaas Hoogerwaard sont accompagné par trois jeunes musiciens (guitare, basse, synthétiseurs). Pas de première partie, le groupe entre en scène à 20h30, pour un concert qui ne va durer qu’une heure, rappel compris. Au fond de la scène, il y a des projections qui donnent une ambiance indus au concert. Certes les musiciens ont pris de l’âge comme leur public, -dans la foule un spectateur va clamer "Merci grâce à vous je retrouve mes 17 ans !"- mais leur musique marqué du son cold/post punk/indus des années 80 reste malgré tout jeune et dynamique. Dans la fosse (au lion), malgré le port du masque obligatoire, (mais pas respecté par tous), le public à la frite (sic), ça bouge sévère sur les riffs et le rythme efficace qui prend toute sa force en concert. Après un dernier rappel, le groupe vient saluer le public, distribue la set list du concert aux spectateurs et c’est fini. Comme il n’y a pas de merchandising, on ne pourra pas les saluer une dernière fois.
Évidemment, un concert comme celui-ci, pour un écumeur comme moi, ça fait bizarre. C’est là que je me rends compte des années qui défilent à grand pas. Je me rappelle écouter la musique de Siglo XX en K7 dans la voiture du pote Éric. On habitait en Bretagne, et le son avec cette basse en avant de Siglo XX nous accompagnait sur le chemin pour aller aux bars ou à la salle rock, Le Coatélan. A cette époque on s’habillait en noir, et certains d’entre nous avait les cheveux en pétard. Arrivé à Paris en 1988, Siglo XX fait partie des premiers concerts que j’ai vus dans la capitale. C’était le 28 mars 1988 à l’Elysée Montmartre, ils étaient à l’affiche avec Psyché et Die Form. Je les revois un an plus tard, le 11 mai 1989 au New Morning avec Asylum Party. 1989, 2021, 32 années se sont écoulées, autant dire, qu’il est préférable de ne pas y penser et de continuer la route, sans trop regardé derrière, sinon cela donne le blues !
La Boule Noire Paris @ Paskal Larsen 27-11-2021
Je sorts de mes archives quelques photos du concert à l'Ubu (Rennes) le 13 avril 1988.
Photos @ Bruno Dervout
https://www.facebook.com/Siglo-XX-203364801690/
https://www.discogs.com/fr/artist/100654-Siglo-XX
