NOGA "LEV" (Evidence Musique) – 14 avril 2023

Noga (qui signifie en hébreu "étoile du matin") est une chanteuse, auteure, compositrice, interprète, improvisatrice qui vient de Suisse. De par sa famille multi culturel, elle grandie avec une multitude de langues. Elle va s’en servir pour son travail d’artiste en mélangeant le français, l’anglais, l’hébreu et des dialectes inventés. Son but est d’utiliser sa voix pour « être un canal de lumière au service de la vie. » Ainsi pas étonnant, qu’en plus d’être une artiste (une dizaine d’album à son actif), Noga dirige également depuis 20 ans, l’association Catalyse, une école de chant, théâtre, improvisation, qui enseigne en suivant une pédagogie nommé sonoga, centré sur la connexion respiration-corps-voix et la relation individu-groupe.

Son nouvel album titré LEV, est composé de morceaux originaux, de musiques traditionnelles revisitées dans leurs arrangements. Les paroles, entièrement en hébreu sont un mélange de poèmes, psaumes et chansons traditionnelles. Noga est accompagnée par cinq musiciens : Olivier Koundouno (violoncelle), Arnaud Laprêt (percussions), Daniel de Morais (théorbe -instrument dans la famille du luth-), Asher Varadi (guitare électrique, synthétiseur, contrebasse, electric bass) et Patrick Bebey (piano, sanza, flûte pygmée, synthétiseur) qui est le fils de Francis Bebey (1929-2001), musicien camerounais qu’on a découverts grâce au label Born Bad qui a publié deux albums. En guests, pour les voix il y a Sonja Morgenegg, Guillaume André et Zohar Varadi au shofar. LEV contient 11 morceaux, où le jazz, la world music, la chanson s’unissent dans le meilleur des mondes sans frontières, sans haines, n'y violences. Au centre des compos, il y a la voix de Noga qui s’élève de la terre  vers l’au-delà. Pas besoin de comprendre l’hébreu pour être sous le charme de ses mots, qui sonnent avec justesse. Ses compos sont un voyage qui traverse le temps, destinées à écouter en famille, toutes générations confondues. Sa voix, parfois mélancolique est une invitation à l’écoute, à un instant suspendu pour se connecter avec notre présent, sans oublier le passer, tout en espérant à un futur qui ne soit pas chaotique. La voix de Noga est remplit de sagesse, qui se transmet à son écoute. C’était la chronique zen,  « Peace and love » du mois !

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BORIS BOUBLIL-MÙ "93 Manifesto" (Carton Records) – 14 avril 2023

Boris Boublil est tombé dès l’âge de 5 ans, dans la musique, en commençant à jouer du piano. Ensuite, il étudie la musique classique au conservatoire  municipal de Fontenay-sous- Bois jusqu’à l’adolescence. A l’âge de 18 ans, il entre l’American School of Modern Music pour y apprendre l’arrangement. Ces goûts musicaux vont se multiplier, et rencontrer sans ordre de préférence, le jazz, le rock, la musique de film. Il va jouer dans de nombreuses formations : L-dopa, Le toît, Momo Erectus, Le Surnaturel Orchestra, Wildmimi Antigroove (le trio de Rémi Scuito), au clavier dans Fred Pallem et le Sacre du Tympan, Atlas Crocodile, OK, Blind Seats (dont on attend avec impatience le 2^ème album, tant le premier sorti en 2019, est une merveille). Boris Boublil a également composé des BO de films, accompagné de nombreux artistes (Gaspard Lanuit, Dominique A, Robi, Mina Sang, Kent, Bertrand Belin…), oui, depuis l’âge de 5 ans, la musique, c’est le «plein emploi» chez Boris Boublil.

Nous voici en 2023, avec une nouvelle formation nommée Mù, qui signifie, évoque, « le continent perdu, la terre idéale, le souvenir d’un monde heureux, une vie avant Babel. » (Source: bio du dossier de presse). Pour mener à bien ce projet, Boris Boublil a vu grand, en demandant à huit musiciens -et pas des moindres-, de venir faire la fête avec lui : John Parish (qu’on ne présente plus, cela prendrait trop de place), Csaba Palotaï (Blind Seats), Robin Fincker (Aquaserge, Surnatural Orchestra), Jesse Vernon (This is The Kit, Morning Star), Sacha Toorop (Dominique A, Emily Loizeau), Théo Girard (Trans Kabar), Morgane Carnet (Selen Peacock), Antoine Berjeaut (Surnatural Orchestra).

Tous ses musiciens sont des amis de longue date, dont John Parish, avec lequel il monte en 2012 une création autour des textes de Raymond Carver, qui donnera l’album Playing Carver. Les neuf artistes se retrouvent à Brest pour composer les morceaux écrit par Boris. Ils seront finalisés au studio Rockfield dans le Pays de Galles, la terre de John Parish. Le résultat donne un magnifique album instrumental au carrefour de la musique contemporaine, du jazz, du rock, de la no-wave, de la BO de film ou d’un spectacle vivant. Instrumental, mais pas à 100%, car sur le morceau Star Superstar, il y a des voix qui sonnent divinement bien, à regretter qu’il n’y en est pas plus. On sent à travers la richesse sonore des compos, le choix des instruments (clarinette, violon, trompette, saxophone, congas, guitares, basse, batterie...), des styles qui se mélangent en toute harmonie, que Boris Boublil résume, accompli ici en 53 minutes, 25 ans de rencontres, de découvertes heureuses, qu’il offre avec générosité à son public,  à ceux qui désirent entrer dans la salle où la porte reste ouverte 24h/24.  Si vous êtes amateur de Tuxedomoon, The Lounge Lizard-John Lurie, le label Crammed Discs-Made to Measure, Oiseaux-Tempête, François de Roubaix, pour ne citer que quelques noms, écoutez sans plus tarder 93 Manifesto, qui enchante et réserve de nouvelles surprises à chaque écoute.

Boris Boublil – Mù seront en concert au Petit Bain à Paris le 4 mai 2023

https://cartonrecords.bandcamp.com/album/93-manifesto

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