J’ai
découverts le groupe Trialogos grâce à l’assos. Arrache-toi un Œil qui les a fait jouer à la Gare XP à Paris le 25 avril 2022. Leur concert a été une tuerie
sonore ! Trialogos est un trio berlinois qui existe depuis fin 2020.
Ils ont débutés pour participer à l’édition 2021 du festival stoner Roadburn Redux qui a lieu depuis 1999 en
avril dans la ville de Tilbourg au Pays-Bas. Le trio est composé de Kiki
Bohemia (basse, synthétiseurs, effets, voix), Sicker Man (violon
amplifié, synthétiseurs, effets, guitares, voix) et Conny Ochs (guitares
électrique et acoustique, voix, batterie, percussions). Sicker Man,
Kiki Bohemia et Conny Ochs ne sont pas des débutants, ils ont déjà
derrière eux, une flopée de groupes et de collaborations. Parmi le nombre
important de collaborations, notons pour Conny, son travail au sein de Wino
avec Scott Weinrich de Saint Victus. Pour Kiki Biohemia,
notons sa présence au sein du tribute album This Immortal Coil, qui
reprenait des morceaux du groupe culte Coil.
Avec l’expérience
en poche, les trois artistes musiciens de Trialogos ont les atouts pour
réaliser un premier album qui ne rentre pas dans la routine. Avec leur maitrise
du son, de la composition, Trialogos nous propose ici 8 morceaux d’une
richesse inouïs qui mélangent avec style, krautrock, noise, doom,
psychédélique, cold wave, industriel et moments suspendus sur le bout du fil.
Chaque morceau à son environnement et le tout rassemblé donne un album riche en
sensations fortes. C’est comme si les images d’un film de David Lynch oude John Carpenter se
laissaient entrainer par la musique de NEU !, Can, Godspeed
You Black Emperor !, Coil, Swans, Plaid. Pendant
plus de 40 minutes, Trialogos nous fait voyager dans un paysage sonore remplis
de mystères et de surprises. Si vous êtres à la recherche de sensations à la
fois fortes et charnels, ne rater pas ce premier album titré Stroh
zu Gold ("de la paille d’or" en VF ?).
Les compilations
Thesaurus -6 volumes à ce jour- (1), sont
une fenêtre, une lucarne pour nous faire découvrir les groupes de rock français
locaux des années 60 aux années 80, qui n’ont pour la plupart pas franchi le
périmètre de leur département, restant ainsi obscurs pour des
oreilles même affutées. La plupart de ces groupes n’ont rien publiés, leur
musique (garage, psyché, prog, hard rock, punk, new wave, alternatif) n’est
resté qu’à l’état de maquettes enregistrées sur des cassettes C-60 ou C-90, au
mieux, pour ceux qui avaient les moyens ou des relations, ont publié un 45
tours, un morceau sur une compilation K7 ou un flexi-disc en supplément d’un
fanzine. Certains groupes ont eu quelques lignes dans le mensuel Best rubrique Rock d’Ici, mais c’est surtout
dans la presse régionale pour annoncer leurs concerts dans la salle des fêtes
lors de la fête du cochon ou de la soirée étudiante, que l’info a circulé sur l’existence
des groupes aux noms aussi porteurs que : Les Vikings, Les Sparkles,
Cambouis, Rock N’Roller, Mistral, Arlequin, Minuit Boulevard, Depression,
Laxatif 126, Vortex, Richard III, Ecoute Maman, Les Acteurs, Regal Zone,
Electrobus, Vermines, O.M.G… . Oui au pays du Camembert, bien avant le téléphone
portable, mais à l’heure du talkie-walkie, il n’y avait pas que Ange, Les
Charlots, Téléphone, Trust, Taxi Girl, Les Beruriers
Noir côté rock français. Ainsi le dinosaure Thesaurus est là pour nous faire découvrir l’arbre qui cache la
forêt.
Si le
format compilation en double vinyle 33 tours nous fait découvrir les groupes,
le format fanzine papier (notre sujet du jour) donne en partie la parole aux fans, au public, qui a
aussi un rôle dans le milieu rock. Car pour former un groupe, les musiciens
sont avant tout des fans de rock, ensuite pour que le groupe puisse jouer, il
faut qu’il y ait un public, car jouer pour ses potes ou 10 spectateurs, ça va
juste un temps. Autre point de la version papier, les articles parlent aussi de
groupes rock étrangers. Il n’y a pas que la gaule face à l’envahisseur ! Alors
au sommaire des 68 pages (sans pub) de ce premier numéro, il y a des papiers
sur Zazoum Therev du groupe Gazol Speed qui prenais des photos
lors des concerts qu’il allait voir fin 70-début 80. Ainsi il y a 6 pages de
photos inédites où l’on voit Devo, Alain Pacadis, Angel Face,
Lou Reed, Patti Smith Group au Bus Palladium en 1976, The Clash.
Thierry Olmos proche du groupe Teenage Head nous raconte ses souvenirs
du festival punk à Mont-de-Marsan en août 1977. Denis Jarosinski raconte
les premières parties de Cockpit pour les concerts de Joe Jackson
et Siouxsie and the Banshees à Rodange, où à cause du retard du batteur
en rade de voiture, Cockpit fait patienter le public venu voir Siouxsie.
Pas mal pour un jeune groupe local ! Marc André Francart raconte
avec passion et détails les 6 années du groupe Cérémonies (nom inspiré
du titre Ceremony de Joy Division).
Le Vieux Thorax nous cause des artistes pop et rock qui ont surfés en
1977-78 avec succès sur le disco (l’ex Small Faces, Rod Stewart avec Da Ya Think I’m Sexy, les popy folk Bee
Gees devenues des méga stars avec le succès de Saturday Night Fever, Blondie avec Call Me, Kiss avec I
Was Made For Loving’ You). Un papier très drôle et en photos couleurs de Didier
Balducci au sujet des groupes/orchestres et chanteurs qui ont écumés les
bals de nos belles régions françaises tout au long des années 70, pour le
public qui n’était pas intéressé par le programme du samedi soir à la TV avec
Michel Drucker ou Michel Polac. Le texte est aussi drôle que le nom de ses
artistes du samedis soir et du dimanche après-midi : Michel Maléry et
les Devil’s Girls, Antonio, Les Rythmics, The J-C 47.
Allez, un peu plus de sérieux, du moins côté style musical, avec l’interview de
Saskia Holling (réalisée par Laurent Bigot) qui a écrit le livre Girlsville, The Story of The Delmonas &
The Headcotees. Saskia étant la chanteuse guitariste des groupes
Lord Rochester, Sally Skull, The Nettelles, elle connait bien le rôle de la
femme dans le milieu rock, vu qu’elle le vit de l’intérieur. A noter que son
livre n’est pas traduit en français.
On passe à
la vitesse supérieure avec des papiers tout aussi passionnant sur le punk rock français
par Jean-Marc Quintana qui a écrit trois livres, dont Décélération Punk chez Camion Blanc, le punk rock à Chicago de
1979 à 1991 extrait du mémoire écrit par Rémy Bachelet, la musique hawaïenne via le label Grass Skirt Records
par Christian Lightnin Esther, le cinéma bis et Z de Al Adamson par Didier Balducci (Dum Dum Boys, NON!, XYZ), un
papier sur la fuzz par Erick T. Lurick, comment je suis devenu punk par J-M Franceries, un extrait de la thèse écrite par Pierig
Humeau sur la sociologie des punks français (sic) publié chez CNRS Editions et enfin 12 pages couleurs
sur fond jaune consacrées au groupe Les Lou’s (2), qui accompagne ce n°
1 avec un 45 tours inédit avec la pochette à découper, à plier et à coller. Comme pour le défunt mensuel de BD (A suivre), il y a ici de nombreux articles
dont c’est la 1ère partie. Ainsi pas le choix, pour la suite il
faudra patienter jusqu’au numéro 2. Bonne lecture !