Potemkine Films nous gâtes avec la sortie en salle, en version restaurée, de deux films (dont
un inédit) réalisés par Kaneto Shindo (1912-2012). Onirique, érotique,
fantastique, Onibaba (1965) et Kuroneko (1968, inédit en France)
illuminent le noir et blanc, ici plus joli que le technicolor. Films à voir absolument
en salle !
Synopsis:
𝐎𝐍𝐈𝐁𝐀𝐁𝐀 (1965) : Au XIVe
siècle, la guerre entre les samouraïs ruine le pays. Une femme et sa
belle-fille subsistent difficilement en vendant les armes des soldats qu'elles
ont tués. Apprenant un jour que sa bru a une liaison avec un déserteur, la
belle-mère se déguise en démon pour la terrifier.
𝐊𝐔𝐑𝐎𝐍𝐄𝐊𝐎 (1968 inédit en
France) : Gnitoki, un samouraï engagé dans l'armée, découvre les corps de sa
mère et de son épouse violées et assassinées. Il rencontre deux femmes qui leur
ressemblent étrangement. Il s'avère bientôt que ces deux créatures sont les
fantômes des défuntes qui cherchent à se venger ...
On a découvert le trio
féminin Say She She lors de leur passage au Supersonic (le 27 mars 2023), pour un concert à tomber. Un lundi
soir, commencer la semaine avec du disco funk, soul, plus une touche de hip hop
old school, joliment mise en scène avec les voix d’or de Piya Malik, Sabrina
Mileo Cunningham, Nya Gazelle Brown, le tout porté par des musiciens
top niveau, c’était juste la révélation. Ce concert a permis de découvrir leur
premier album Prism (1) sorti en
octobre 2022. Dans la set-list il y avait aussi des morceaux du nouvel et
double album Silver (sous une pochette gatefold dorée!), garni de 16 pépites tout simplement divines. Si les 29 minutes de Prism paraissaient trop courtes, là sur Silver, nos trois princesses de la nuit nous ont gâté avec 65
minutes à faire perdre la tête. Du moins si on est amateur de soul funk disco 70 et 80 qui groove comme la machine
huilée Chic (dont le nom du trio est un clin d’œil à Nile Rodgers)
et Donna Summer. Juste un petit écart de style, avec l'arabisant Bleeding Heart. Certes ça groove, mais il y a aussi des ballades
joliment tournées, à donner des frissons. A travers, leurs voix, leur musique,
ce sont les clubs new-yorkais qui s’ouvrent à nous. A travers les mélodies, on
a l’impression d’être dans le NYC de Manhattan fin 70-début 80. Normal, Silver a été écrit et enregistré à l’ancienne,
en analogique, en live dans le studio Killion Sound à North Hollywood en
Californie avec le producteur Sergio Rios. Autant dire que le résultat
est bluffant. L’acoustique est chaude, glamour, tout en finesse. Chaque instant
est un régal, dont NORMA qui sort ses cuivres et rythme de la basse comme des Dieux,-ce morceau est une tuerie calibré pour les clubs-, jusqu’au final Silver et
ses 8.58 minutes, teinté de mélancolie trip-hop à pleurer. Morcheeba
pointe son nez. C’est le moment de sabrer le champagne et de profiter des
nouvelles compos de Say She She, trio qui fait un bien fou à écouter
dans le style dance, R&B. Style où il y a beaucoup de déchets à cause des
productions et voix horribles car trop stéréotypées.
Say She She revient aux grandes années 70-80, quand le
support vinyle était de rigueur, que les formats 45 tours et 33 tours voulaient
dire quelque chose (halte à l’aléatoire), que la radio permettait de faire des
hits qu’on prenait plaisir à acheter en 45 tours au supermarché du coin. Quand
on écoute Silver, ce sont ses images
du siècle dernier qui viennent parfumer notre esprit. C’est clair, Silver est dans le peloton de tête des
plus beaux disques (tant pour la musique, que pour l'objet physique) de l’année 2023.