vendredi 8 juillet 2022

DOUG MCKECHNIE "San Francisco Moog 1968-1972" (V.G+ Records) – 23 octobre 2020


En me baladant au Gibert Joseph de Saint Michel à Paris, au rayon jazz, j’entends une musique qui m’interpelle, car elle me fait penser à Tangerine Dream. Je demande au « vendeur » de qui il s’agit ? Réponse : Doug McKechnie. Inconnu au bataillon. Son disque est classé au rayon électro, illico pour le passage en caisse !

Pas étonnant que cet artiste soit inconnu, car il n’a rien publié à son époque. Ce disque titré San Francisco Moog 1968-1972 permet de découvrir cinq instrumentaux restés dans les placards de l’espace-temps. En 1968 le jeune Doug McKechnie vie à San Francisco avec son colocataire Bruce Hatch. Dans l’appart, ou plutôt un loft connu sous le nom de  San Francisco Radical Laboratories situé au 759 Harrison Street à San Francisco, il y a l’un des premiers synthétiseurs modulaire, le Moog Modular Serie III numéro 004. Ce bel instrument à disposition, Doug McKechnie va s’amuser à expérimenter, improviser des sons, des musiques cosmiques idéales pour illustrer des B.O. de films de sciences fiction. Malgré ses bonnes trouvailles en tant que compositeur, il n’y aura pas de réalisateurs qui lui demanderont ses services. Par contre il va jouer à plusieurs reprises en public, dont une performance en 1971 au Berkeley Art Museum, en Californie. Cet enregistrement est présent sur la compilation.


Sans tomber dans l’expérimental, recherche à l’IRCAM, Doug McKechnie arrive à extraire, à rassembler des mélodies synthétiques qui sonnent divinement bien à l’oreille, du moins si on est amateur des musiques stylées Tangerine Dream, Klaus Schulze, Cluster, Kraftwerk première période, soit les groupes/artistes allemands de la première moitié des années 70. Ironie du sort, en 1972 Bruce Hactch, pour financer son projet de location audio en pleine croissance, vend  le Moog Modular Serie III à… Tangerine Dream. La parenthèse cosmique n’aura durée que quatre années pour le jeune Doug McKechnie qui avait pourtant de bonne qualité en tant que compositeur de la musique électronique du futur, portée vers les étoiles. Cette compilation publiée en 2020 et réédité en 2022 reste un joli témoignage chaudement recommandé pour les curieux de l'air synthétique.

Doug McKechnie avec le Dr. Frank Oppenheimer au Exploratorium à San Francisco (1969)

https://dougmckechnie.bandcamp.com/album/san-francisco-moog-1968-72

https://4columns.org/dayal-geeta/doug-mckechnie

https://vgplusrecords.bandcamp.com/


jeudi 7 juillet 2022

AUTOMATIC "Excess" (Stones Throw Records) – 24 juin 2022


Aïe, quelle est vilaine la pochette du 2ème album d’Automatic. Pourquoi, Izzy, Halle, Lola,  les trois jolies jeunes filles d’Automatic ne se sont pas affichées sur la pochette ?, à la place de ce visuel ringard à peine digne d’un disque techno trance de seconde zone. Bref passons, et concentrons-nous sur les 10 nouvelles compos produits de nouveau par Joo-Joo Ashworth du groupe shoegaze Froth, déjà aux commandes du précédent album Signal (1) sortie en 2019. A noter qu’il a également produit le magnifique premier album Mandatory Enjoyment du groupe Dummy. L’album Signal nous avait bien emballés avec ce son sec et groovy hérité d’ESG, Joy Division et Suicide. Pour Excess le son c’est acidulé avec une touche électro pop qui laisse moins de place à l’ambiance cold minimal de Signal. Ici, plus de lumière et toujours cette force de frappe groove et bien rythmée, échappée du post punk 80, de Kraftwerk époque Computer World et de Blondie époque Atomic. Les voix sont toujours aussi belles, les mélodies impeccables et irrésistibles à l’oreille, pas de souci Automatic est un groupe qu’on aime, tant leur musique ne dégage que des ondes positives, du moins côté mélodies et arrangements. Avec cette légèreté sonore, Automatic peut se permettre de parler d'écologie, de changement climatique (Teen Beat), le monde de l'entreprise avec la course pour gagner plus d'argent (Skyscraper). Dans le registre synth-pop dansant, Automatic est un trio imparable, tant leurs compos sont des tubes en puissance, avec en première ligne le morceau Automaton qui donne envie de faire la star de la nuit sur une piste de danse. Bref, pour la route de vos vacances, n’oublier d’apporter avec vous l’album Excess, qui donnera de bonnes vibrations pour que le trajet se passe avec fluidité.



(1): Chronique de l’album Signal ici :https://paskallarsen.blogspot.com/2021/02/automatic-signal-stones-throw-records.html

Chronique du concert d’Automatic à L’International ici :https://paskallarsen.blogspot.com/2022/06/automatic-linternational-paris-le-2.html

https://automatic-band.bandcamp.com/album/excess-2

https://www.facebook.com/automaticbandla/