Depuis leur passage au Supersonic à Paris le 17 octobre 2019, le trio de Los Angeles Automatic (nom en référence au titre du morceau des Go-Go’s) a fait beaucoup de progrès côté prestation scénique. Si au Supersonic, les membres d’Automatic étaient un peu timides, fragiles, pas à l’aise dans les baskets, les temps ont changés, vu leur magnifique prestation à L’International, en cette soirée du 2 juin 2022. Depuis 2019, elles ont fait de nombreux concerts, dont la première partie de Osees, donnant ainsi à Izzy Glaudini (voix, synthétiseurs), Halle Gaines (basse) et Lola Dompé (batterie) -qui reprend ainsi le flambeau familiale, vue que son père est Kevin Haskins, ex batteur de Bauhaus et Love & Rockets-, une prestance, une assurance qui fait plaisir à voir, et surtout à entendre, car côté musique, depuis leur début en 2017, c’est la claque, du moins si on est amateur de synth wave, d’after punk et de funk blanc qui pulse. Automatic est le rendez-vous réussi entre ESG, Suicide et Joy Division. Des sons de synthé aux notes minimales répétitives, une basse dub à la fois chaude et froide et une batterie au jeu à la fois technique et primitif, oui Automatic fascine et nous absorbe avec ses rythmiques entêtantes. En prime la voix d’Izzy est irrésistible, ainsi que la voix de Lola qui vient par moment en renfort pour les harmonies. Leur premier album titré Signal (1) est chaudement recommandé, en attendant d’écouter leur nouvel album Excess qui sortira fin juin.
Le concert commence avec le morceau I Love You Fine et son rythme très Closer, l’album culte de Joy Division. On est immédiatement dans l’ambiance et sera sans temps mort, tant une fois embarqué dans le vaisseau spatiale de Automatic, on a aucune envie de revenir sur terre. On est si bien dans l’espace, parmi les étoiles... Le son de basse de Halle est vraiment monstrueux. Malgré son petit gabarit, elle prend dignement la relève des bassistes Deborah Scroggins (ESG), Richard McGuire (Liquid Liquid), Jah Wobble (PIL), Jean-Jacques Burnel (Stranglers), tant son jeu posé et minimal entre dans notre cerveau comme si on entendait le bourdonnement d’une abeille enfermé dans notre tête. C’est juste trippant et jubilatoire ! Izzy et Lola sont également excellentes dans leur jeu qui communique instantanément avec le public, qui devient de plus en plus bouillonnant au fil du concert. La danse dans la petite fosse devient brutale et encombrante pour l’espace trop restreinte de L’International, d’autant que la petit scène est très basse, ainsi à chaque débordement, le public du premier rang s’écroule comme une crêpe sur la scène. Mais qu’importe, on oublie ses excès d’enthousiasme, pour rester connecter avec la musique after punk et new wave de Automatic qui ne va pas nous lâcher jusqu’au morceau final Suicide In Texas. Il y a des suicides au Texas, mais il y a aussi des tueries, dont la dernière remonte au 24 mai dernier à Uvalde au Texas dans une école élémentaire. Ce soir, tuerie positive car il n'y a pas de morts, Automatic sera à Angers au festival Levitation France, ne les rater pas !
Avant la
belle prestation de Automatic, on a eu deux bons groupes parisiens en
ouverture. Rive Droite Country Club a ouvert le bal (non masqué) avec
une musique pop yéyé, qui évoque par moment Les Calamités. Ce groupe est
fun et coloré et donne instantanément envie de danser. On a eu droit à deux
surprises : la reprise Boule de
Flipper de Corynne Charby et la présence du crooner français d’origine italienne
Alex Rossi sur le dernier morceau du concert. Changement de style avec les
beaux gosses de Pam Risourié qui ont la côte sur le public féminin. Avec
leur look à la The Strokes, les 5 garçons de Pam Risourié
jouent une musique shoegaze bien sympathique. Avec trois guitares qui
bourdonnent et fuzz comme il faut, les nappes électriques et psychés des compos
tiennent bien notre esprit en apesanteur. Belle prestation qui nous ramène au
début des années 90, quand on allait aux soirées Hacienda à La Locomotive à Paris. Bref, pour 10
euros l’entrée, on a assisté à une belle soirée avec trois bons groupes. Merci Tom pour ce joli programme !
Photos @ Paskal Larsen
(1): Chronique de l’album Signal ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2021/02/automatic-signal-stones-throw-records.html
https://automatic-band.bandcamp.com/
https://rivedroitecountryclub.bandcamp.com/album/rive-droite-country-club-ep
https://pamrisourie.bandcamp.com/
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