Formé en 1981, le groupe de Los Angeles The Dream Syndicate à deux carrières bien distincte. La première de 1981 à 1989 avec la publication d’albums essentiels et marqueurs dans une certaine idée du son « rock indé américain » avec les magnifiques albums The Day Of Wine And Roses (1982), Medicine Show (1984) et Out Of The Grey (1986). En 1990, le leader Steve Wynn entame une carrière solo, ponctuée longs formats honnêtes. En 2017, Steve Wynn a la bonne idée de remettre en selle The Dream Syndicate avec en prime un album de retrouvaille, juste fabuleux, voir encore meilleur que les albums publiés dans les années 80. Ce disque, enveloppé dans une pochette sobre a pour titre How Did I Find Muself Here ?. Nouvel album et nouvelle tournée qui montre le groupe soudé et plus en forme que jamais. Les amateurs bercés par le Velvet Underground/Lou Reed qui ont donnée naissance à Television, R.E.M. , The Replacements, Luna, Mazzy Star, Galexico sont aux anges, tant la musique de The Dream Syndicate est une réussite sonore. Tout est parfait : voix, mélodies, instrumentation, production. On aurait pu croire que ce retour réussi aurait été un coup d’épée dans l’eau, chaque musicien repartant dans ses occupations. Et bien non, au contraire, depuis leur reformation en 2017, The Dream Syndicate n’arrête pas de nous surprendre avec des nouveaux albums inspirés, jusqu’aux visuels des pochettes et des clips. Ainsi après How We Found Ourselves… Everywhere ! (2018), These Times (2019), The Universe Inside (2020), voici Ultraviolet Battle Hymns And True Confessions.
Première surprise, la présence de Chris Cacavas aux claviers. Ce musicien a fait partie du groupe Green On Red, dont les premiers albums sortis au début des années 80 sont fortement recommandé. Autre invité de marque, c’est la présence de Stephen McCarthy de The Long Ryders. L’ultraviolet s’annonce bien, avec en ouverture le morceau Where I’ll Stand porté par la voix de Steve Wynn, stylée David Bowie sur des arrangements psyché pop cristalline école Luna/Dean Wareham. Le morceau suivant Damian est du type ballade pop en mode road movie pour illustrer les images d’un film de Wim Wenders. Là, on pence à Ry Cooder, tant pour la voix que pour le son de la guitare. Au fil des titres, on sent que The Dream Syndicate a décidé de ne pas se lancer dans des fresques à tiroirs sous trip, présentes sur The Universe Inside (1). Ici, le style est plus posé, plus "classic rock", tout un gardant un lien avec l’héritage du Velvet Underground et plus particulièrement avec Lou Reed en solo, sans oublier David Bowie qui apparait ici et là, comme sur le magnifique morceau Every Time You Come Around, qui a tous les ingrédients d’un bon single calibré pour la radio FM. Malgré le visuel de la pochette arty stylé sixties, ici pas d’élan psychédélique perché, mais plus de pop, de mélancolie. On est sur le même chemin que Dean Wareham, dans l’art de construire des morceaux teintés d’americana et d’indie pop. Au final, ce nouvel opus permet de retrouver The Dream Syndicate en bonne santé, toujours bien inspiré, mais sans aller vers des chemins de traverses. On reste en famille. Le confort, ce n’est pas déplaisant, surtout dans notre époque trouble et incertaine du monde fragile où tout peut basculer d’un jour à l’autre.
The Dream Syndicate sera de passage en Europe à partir de la rentrée 2022, avec un concert au Petit Bain à Paris le 19 octobre 2022.
(1): Chronique de l’album The Universe Inside ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2020/06/the-dream-syndicate-universe-inside.html
https://thedreamsyndicate.bandcamp.com/
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