Social Kaleidoscope (en référence À la recherche du temps perdu de Marcel Proust) est le premier album solo du parisien Boris Maurussane, membre du duo pop Like billy-ho, sans oublier ses diverses collaborations avec Philippe Fauvel, Domotic, Athanase Granson, le Morricone Pop Ensemble. Ici, notre artiste se permet une belle échappé en solitaire, mais accompagné d’une flopé de musiciens et choristes au nombre 19 artistes, dont Julien Gasc (Aquaserge), Jean Thevenin (François and the Atlas Mountains), Stéphane Bellity (Halo Maud, Kumisolo). L’album est mixé par Stéphane Laporte aka Domotic et Angy Laperdix.
Photo @ Ed Oeillet
Comme le luxe n’est jamais trop grand, surtout quand il s’agit de gâter l’oreille du public érudit et exigent, côté instrumentation, on est ici plus proche de l’orchestre que du groupe pop. État des lieux : violon, violoncelle, alto, hautbois, basson, cor, flûte traversière, flûte à bec, clarinette, trompette, trombone, piano, orgue Vox, synthétiseurs, guitares électriques et acoustiques, basse, batterie, percussions, tambourin et des chœurs à foison, oui Boris Maurussante nous gâte. Évidemment, ce n’est pas le tout d’avoir pleins d’instruments, encore faut-il avoir des compositions, et là, pas d’inquiétude, des compos chiadées, à tiroirs, il y en a, le nombre en est 12. Ici l’orchestration, les harmonies, les mélodies sont aux petits soins. Pas de couac, pas du facile 100 fois entendu, non, dans ce joli Social Kaleidoscope, il y a de la recherche, un soin sans faille pour nous surprendre, nous charmer, comme le premier rendez-vous d’une rencontre amoureuse. Les compos au son élégant et aux arrangements parfaits, ne sont pas sorties comme par magie d’un chapeau pointu. Non, l’album a pris du temps à venir vers nous. Les compos et l’enregistrement se sont déroulés de 2014 à 2017, le mixage entre 2018 et 2021 suivi du mastering qui s’est finalisé en 2022.
Photo @ Ed Oeillet
Le style musical du chef Boris Maurussante mélange sunshine pop et baroque, du psyché champêtre, avec une touche de bossa lumineuse, d’exotica, de B.O. de film 70. Boris est dans la cour des artistes français qui donnent du style, de l’élégance à la pop orchestrale. Dans cette cour ouverte il y a : Air, Le Superhomard, Carlos Orval Sibelius, Roman Turzi, Dorian Pimpernel, Aquaserge, Bertrand Burgalat, Fred Pallem & le Sacre du Tympan, Sébastien Tellier, Forever Pavot, Pierre Daven-Keller, Melody’s Echo Chamber, Yeti Lane, Bon Voyage Organisation, Olivier Rocabois. Cette belle famille de musiciens reprend avec brio les fondements de Jean-Claude Vannier, Michel Colombier, Alain Goraguer, Janiko Nilovic, Dashiell Hedayat, Christophe, Cortex, dans l’art d’aligner ensemble, recherche, expérimentation avec la mélodie, l’acoustique parfaite. On mélange pop, psyché, une touche de jazz, de bossa, de musique contemporaine, et si l’oreille du compositeur est bien affutée, cela donne des morceaux qui nous font voyager en 1ère classe tout confort, avec champagne offert par la compagnie. Social Kaleidoscope coche toute les cases, tant il est impossible d’y trouver un seul défaut. Si en plus des noms cités plus hauts, vous êtes amateur de groupes tels que Soft Machine, Pink Floyd période Syd Barrett, Stereolab, High Llamas, John Carroll, n’attendez plus, précipitez-vous sur cette petite merveille sonore "made in France".
Photo @ Lucie Jego – Photo intérieure de la pochette de "Social Keleidoscope"
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