Le groupe noise rock de Tours Stuffed Foxes dévoile la vidéo du morceau First Affront réalisé par leurs soins et Flavie Herbreteau.Le clip rend hommage aux films de
genre "slasher" des années 80 comme Christine de John Carpenter
(1983), La Colline a des yeux de Wes Craven (1977) et Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper (1974), dans l’imagerie et
dans le côté DIY de la mise en scène. Attention, ce n’est pas une raison de
chercher à la cave ou dans les vides greniers les VHS de ses films, depuis on
est passé au Blu-ray 4K avec 3 heures de bonus.
Stuffed
Foxes
seront en concert à Paris à La Boule Noire
le 23 mars 2022
Après une
pose de quelques années, le label rouannais Martyrs
Of Pop se remet sur les rails avec la publication des albums, Les Temps Modernes de Nicolas Leoni
& Alexander Faem et This Is Your
Life de Ian Chippett. Certes en 2019, il y a eu la sortie de l’album
Rouen Dreams du taulier de Martyrs Of Pop, soit Jean-Emmanuel
Deluxe et ses amis, dont Helena Noguerra et April March. Dans
le nom du label il y a le mot "Martyrs". On peut dire que pour le cas Ian
Chippett, ce mot peut prendre une partie de son sens, car cet anglais de
plus de 65 ans, installé en France depuis 1978, n’a avant This Is Your Life publié aucun disque. Au dire de Jean-Emmanuel
Deluxe, Ian Chippett a composé
une centaine de morceaux, dont certains avec le batteur Pip Pyle (Gong
et sur l’album culte Obsolète de Dashiell
Hedayat) et le saxophoniste Didier Malherbe (Gong). Ian Chippett étant
une sorte d’électro LIBRE (mot très important), il préfère interpréter ses
morceaux ici et là dans les rades d’un petit village, comme une troupe de
saltimbanques, sans laisser de trace physique pour le spectateur, mais juste la
mémoire du moment présent qui se déformera avec le temps. Ainsi, ce premier
disque casse le mythe pour venir s’installer dans votre salon. Ian Chippett (voix,
guitare) est accompagné du saxophoniste Julien Molko et du pianiste Pierre
Robine. Ils ne sont pas des ex Gong, mais le style musical est dans
l’esprit de l’école de Canterbury, notamment la voix rocailleuse de Ian
qui évoque par instant Robert Wyatt (The Soft Machine), mais
aussi Tom Waits et David Thomas (Pere Ubu) pour ce timbre, parfois mélancolique
qui sent l’alcool et la clope. Les arrangements sont soignés (il y a parfois une touche
Jean-Claude Vannier), mettant ainsi la voix du senior (j’ai failli
écrire saigneur) sur du velours. Le style musical mélange avec soin, pop, folk
et psychédélique. Seul regret, qui entache un peu la fête, c’est le nombre de
morceaux et la durée du disque : 7 compos pour 19 minutes de musique. On aimerais tant en écouter plus, d'autant qu'il y a des morceaux en stocks qui ne demandent qu'à être gravés.
Aujourd’hui
je ne vais pas chroniquer une nouveauté, n’y une réédition, mais un album que j’ai
pioché dans mes disques vinyles : Hooterdoll ?
de Howard Wales & Jerry Garcia que j’ai en pressage japonais édition
original. Ce qui m’a poussé la première fois à écouter cet album, c’est non pas la présence de Jerry
Garcia, le célèbre guitariste du groupe The Grateful Dead, mais la
pochette que je trouve magnifique. Elle a été réalisée par Abdul Mati
Klarwein (1932-2002), qui a un joli palmarès coté pochettes de disques :
Bitches Brew de Miles Davis
(1970), Abraxas de Santana
(1970), A Message to the Peoples de Buddy
Miles (1971), Last Days On Time d’Earth,
Wind & Fire (1972), Holy Terror
de The Last Poets (1995). Oui la pochette de Hooteroll ? est admirable, avec cette jeune fille aux longs
cheveux d’or qui rayonnent sous les spirales solaires aux effets psychédélique
justes étonnants.
Et la
musique ? Est-elle aussi belle et lumineuse que l’emballage ? Et bien
oui, du moins si on est amateur des sons qui groove sous les tropiques du jazz,
du funk, de la B.O. de film et du psychédélique. Le morceau South
Side Struct qui ouvre l’album pulse à tous va, nous signale qu’on va passez
un agréable moment soul et cuivré à point, dans l’esprit Bitches Brew de Miles Davis.
Howard Wales (1943-2020)
est un pianiste et claviériste de jazz qui a le rythme enflammé au bout des
doigts. En 1970 il joue de l’orgue sur trois morceaux de l’album American Beauty de Grateful Dead.
C’est surement là qu’il fait la connaissance de Jerry Garcia
(1942-1995), pilier sous acide du Dead. Après cet album et surtout les
longues tournées pendant les quatre/cinq années précédentes, le Grateful
Dead décide en 1970 de faire une pause. Mais une pause pour l’hyper actif Jerry
Garcia, ça n’existe pas, ainsi avec Howard Wales et six musiciens,
dont deux batteurs, voilà que dans ce temps libre surgit sept morceaux intenses
au carrefour du jazz et du funk. Le producteur Alan Douglas (Herbie
Mann, Jimi Hendrix, Miles Davis, Astrud Gilberto) vient écouter les morceaux et
hop, le voici qu’il en parle à Joe Smith, patron de Warner Bros (le label du Dead) qui donne instantanément son accords pour l’enregistrement
avecévidemment Alan Douglas (1931-2014) mais aussi Doris Dynamite à la production.
Bref une affaire réglée vite fait bien fait. D’ailleurs, à l’écoute des
morceaux, on sent cette urgence, le contact entre les musiciens (orgue, guitares, basse, deux batteries, trompette, saxophone, flûte) qui fonctionne instantanément
comme une montre suisse. Un fois mi le moteur en route, c’est avec le pied sur
l’accélérateur, que cela se passe. Comme l’enregistrement c’est très bien déroulé,
après la sortie de l’album en novembre 1971, la formation complétée de John
McLaughtin part en tournée pour 10 dates de concerts qui s’achèvent le 28
janvier 1972 au Palace Théâtre de Providence. Dans la version CD de l’album
sortie en 2010, il y a en bonus deux enregistrements de ce concert. Bref, si
vous êtes amateur de Miles Davis 70, Quincy Jones, Herbie
Hancock, Donald Byrd, Booker T. and the
MG's, avec une touche Pink Floyd, il est clair que vous allez être en
phase avec cet étonnant Hooteroll ? à
écouter si possible en version vinyle.
Petit nota
pour les amateurs de B.O., toujours en 1971, Howard Wales a participé à
la B.O. du film culte El Topo d’Alexandro
Jodorowsky. Cette B.O. est également une jolie source de vie bien perché !