En allant voir l’exposition de street art organisé par
l’association L’Essentiel,situé dans un grand immeuble de la Poste
qui
longe le square Alban Satragne (10ème arrt), immeuble qui va être réhabilité en logements
sociaux, je tombe justement sur un logement de fortune. Ce petit habitat est
situé sur la Place Madeleine Braun en face de la gare de l’Est. C’est surement
le « logement » d’un.e SDF, que je vais nommer Papillon, inscrit en
gros sur une pancarte en bois ou en carton. Cet habitat mérite qu’on s’y arrête quelque
instant, car on sent chez Papillon, une âme d’artiste, le besoin de communiquer
(sa foi ?) à travers le "décor spirituel", les symboles, proche du vaudou qui entourent l’espace de vie.
Malgré la précarité de Papillon, avec le peu qu’il ou elle possède, "l'artiste" arrive à transmettre
une énergie solaire, un peu étrange avec son installation fragile et pas à l'abri des intempéries. A noter, le coin, "terrasse/jardin" avec un fauteuil pour se détendre, boire un verre avec ses amis.
En regardant
l’historique du lieu sur Google map (elle est belle la technologie), je constate
qu’en juillet 2020, il n’y a rien, et qu’en avril 2021, l’habitat de Papillon
est là.
Voici quelques photos, plus parlant qu’un long
discours sur ce logement de fortune réalisé par Papillon.
Autour de son habitat, Papillon a dessiné des
symboles, inscriptions
Papillon n’est pas seul, il ou elle a un voisin ou une voisine.
Le réalisateur Edgar
Wright (Shaun of the Dead -2004-,
Le Dernier Pub avant la fin du monde -2013-)
a fait un excellent boulot sur son documentaire consacré au groupe/duo Sparks fondé et mené depuis 1969 par Russell (qui fait craquer les filles)
et Ron (celui qui a la moustache à
la Hitler ou Charlot –au choix-) Mael.
Pendant deux heures et 15 minutes, on n’a pas le temps
de s’ennuyer, tant le montage du doc est fantastique. Entre les nombreuses
images d’archives, l’interview des frères Mael
avec leur humour pince sans rire, les ex musiciens de Sparks, qui ne sont pas amère et plutôt conciliant malgré leur
« licenciement » et un nombre étonnant d’intervenants (1), le tout
sans tomber dans le zapping qui donne le mal de tête, la carrière des Sparks défile devant nos yeux avec
magie et étonnement. En prime, pour donner des infos, lier les époques, il y a
des dessins animés et de l’animation image par image, ce qui donne un tempo ludique du
meilleur effet.
A travers ce documentaire, on se rend compte que ce
groupe américain de Los Angeles, au profil décadent du type anglais, sont des gros bosseurs qui
passent leur vie à prendre des risques, pour ne pas sortir le même album. Ainsi
ils ont fait du glam/art rock, de la pop, de la new wave, de l’expérimental, inventé
en 1979 la synth-pop avec l’album N°1
Heaven produit par Georgio Moroder,
album dont Erasure, Human League, New Order, Pet Shop Boys
vont s’en inspirer. D’ailleurs l’accroche du film sur l’affiche est bien
trouvée : Le groupe préféré de votre
groupe préféré.
Pêle-mêle, on y apprend qu’en tant que fan de cinéma,
notamment de Godard et de Bergman, Russell et Ron ont eu en
projet de faire un film avec Jacques
Tati, qu’ils ont rencontré et un autre avec Tim Burton. Ce sera finalement un autre film, Annette réalisé par Leos
Carax qui se fera. Cette comédie musicale passée au festival de Cannes 2021,
est toujours sur les écrans. Un passage amusant (il y en a beaucoup, vu que les
frères Mael ont beaucoup d’humour),
c’est l’extrait du film Le toboggan de la
mort de James Goldstone (sorti
en 1977) avec les Sparks qui jouent
en concert (voir l’extrait YouTube plus bas). La B.O. du film est de Lalo Schifrin.
Depuis 1969, quand il s’appelait Halfnelson, avec l’unique album produit en 1971 par Todd Rundgren, rapidement devenue Sparks (clin d’œil aux comiques Marx Brothers, devenue Sparks Brothers
et ne garder que Sparks pour ne pas
être prit pour un groupe de comiques), le groupe n’a pas cessé d’innover, de
surprendre, qu’importe un succès ou pas, ne pas rester sur ses acquis, dans sa
zone de confort pour satisfaire un public qui n’aime pas être bousculé. Cette
façon de faire a rendu le groupe intègre, jusqu’à encore aujourd’hui en 2021
avec la B.O. de la comédie musicale Annette
et en 2020, le magnifique 25ème album A Stready Drip, Drip, Drip, qui possède un son frais et dynamique,
qu’on n’imagine pas que les musiciens et compositeurs ont 76 ans pour Ron et bientôt 73 ans pour Russell. A noter qu’ils sont tellement
inséparables, qu’en 52 ans de carrière ils n’ont pas fait d’album en solo. Ils
sont liés, ils ont besoin l’un de l’autre, pour créer, pour se rassurer et se
lancer des défis.
Petite précision, dans le doc, on ne voit pas le côté
privé, familial (femmes, enfants, ex ?) des deux frères. On évoque juste
au début du doc, les parents, dont le père qu’ils ont perdu étant enfant. On
apprend que les parents aimaient l’art, le père dans ses loisirs faisait de la
peinture, et la mère les a envoyés voir les Beatles en concert. Sinon à part les parents, on voit exclusivement
le côté Sparks, ce qui est très
bien.
On n’a pas l’habitude d’aller au cinéma voir un
documentaire consacré à un groupe de rock, éventuellement un biopic. Ce style d’exercice
est plutôt destiné pour la télé, une chaine comme Arte ou la sortie DVD. Et bien
ce Sparks Brothers passe très bien
sur l’écran de cinéma dans le confort d’une salle en compagnie de spectateurs.
Au risque de se répéter, Edgar Wright a
réalisé un excellent doc avec un montage vivant. Il est fan des Sparks, cela se sent, il a réussi à mettre
tous les atouts des frères Mael en
valeurs, tout ça pour le bonheur du spectateur qui sort de la séance avec des
souvenirs, plein les yeux, et l’envie de se replonger dans leur énorme
discographie. Aller on s’écoute le single Girl From
Germany (1973) avec les paroles qui donne ça : "Ma parole, elle vient d'Allemagne, Eh bien, c'est le
même vieux pays, Mais les gens ont changé". Voilà l’humour des Sparks qu’on
aime !
(1) : Parmi les nombreuses personnes interviewés il y a
entre autre : Beck, Stephen Morris et Gillian Gilbert (Joy Division, New Order), Vince Clarke (Depeche Mode, Yazoo, Erasure), Jane Wiedlin (The Go-Go’s), Alex
Kapranos (Franz Ferdinand), Todd
Rundgren, Tony Visconti, Georgio Moroder, l’acteur Mike Myers, Steve Jones (Sex Pistols), Paul Morley (Art Of Noise), Roddy Bottum (Faith No More), Thurston
Moore (Sonic Youth), Flea (Red
Hot Chili Peppers), les musiciens qui ont joués dans Sparks, les attachés de presses, producteurs, présentateurs télé.
Les
étonnants Shannon & The Clams d’Oakland
en Californie arrivent nous chatouiller les oreilles (le mot décrasser est trop
vulgaire) avec un nouvel album titré Year
Of The Spider. Edité sur le label Easy Eye Sound, l’album sera disponible à
partir du 20 août, avec à l’intérieur 13 morceaux de punk rock sixties garage à
fredonner lors de la rentrée des classes.
Texte du dossier de presse ci-dessous :
Aujourd’hui, Shannon & The Clams sont fiers de dévoiler
All Of My Cryin’, le troisième single extrait de leur sixième album studio, Year
Of The Spider, qui sortira le 20 août prochain sur le label Easy Eye Sound. Réalisée par Ryan Daniel Browne, la vidéo fait écho
à des thèmes présents sur l’album, comme la difficulté à retrouver une certaine
joie et un lien social après la tragédie d’avoir perdu un être cher. Selon le
réalisateur Browne, «les paroles
de Cody m’ont fait réfléchir sur les
vertus de pleurer. La catharsis et le réconfort qui s’ensuit – pleurer, c’est
comme si une partie de vous essaie d’en consoler une autre. J’ai pensé à tous
les différents types de larmes – deuil, joie, peur, nostalgie, douleur etc.
J’ai imaginé des scientifiques en train d’étudier les larmes au microscope, les
disséquer et les analyser, puis les ranger dans différentes catégories. Puis,
je me suis demandé, et si certaines larmes se comportaient de façon
différentes, comme des liquides différents qui ont chacun des propriétés
particulières, des personnalités à part ? »
Cody Blanchard (au poste de
guitariste-chanteur) ajoute: “Je ne m’attendais pas à aimer faire le clown à
ce point ! Je pense que j’aurais pu aisément faire une vidéo tout entière
à danser et faire le con, déguisé en clown. »
Le groupe vient par ailleurs de confirmer une tournée américaine
de dix-sept dates, en tête d’affiche. L’Europe devrait suivre sous peu.
Year Of The Spider sortira le 20 août prochain sur le label de Dan Auerbach, Easy Eye Sound – le leader des Black
Keys joue d’ailleurs sur l’album. Suite à l’expérience concluante de Onion
en 2018, le groupe, emmené par la bassiste-chanteuse Shannon Shaw et le guitariste-chanteur Cody Blanchard, avec Will
Sprott aux claviers et Nate Mahan
à la batterie, a eu plaisir à retrouver les studios Easy Eye Sound à Nashville. Shannon et ses coquillages y ont mitonné un album remarquable, à la
fois réfléchi et exubérant, raffinant par la même occasion leur son, fait d’un
mélange singulier de rock garage énergique, doo-wop, R&B vintage et
surf rock.