Le groupe espagnol
Melenas reprend avec bonheur le
morceau Eisbaer du groupe Grauzone, re-titré ici Osa Polar, jusqu’à faire un clin d’œil réussi
au visuel de la pochette du 45 tours et du maxi sorties en 1981. Cette petite
friandise, moins cold que l'original, avec une touche new wave en plus, disponible en numérique nous permet d’attendre leur troisième album.
Lors de leur passage à Paris au Garage Mu
Festival le 9 juillet 2021, elles ont joués ce morceau en rappel,
après nous avoir gâtés de leur prestation scénique remplit d’énergie indie/noisy
pop et légèrement shoegaze. Elles sont les reines de la pop, surtout quand cela se
passe en plein air dans une bonne ambiance de rentrée des classes, où l’on
retrouve des amis que l’on a pas vu depuis un an, a sauce de l’invasion des
extra- terrestres.
Melenas à La Station Gare des Mines 9 juillet 2021 @
ph Paskal Larsen
Née en 1940 à
Hanceville en Alabama, Candi Staton publie son premier 45 tours en 1969.
Toujours en activité, son dernier album Unstoppable est sortie en 2018, Candi
Staton a touché à divers styles : country, gospel, soul, R&B, disco.
L’album qui nous
intéresse ici (édité lors du Disquaire Day du 17 juillet 2021) est une
compilation qui regroupe 12 titres inédits enregistrés entre 1971 et 1974 dans le studio FAME
Records (situé dans l’Alabama). Ce label créé en 1959 par Rick Hall, a produit
avec ses musiciens maison nommés The Swampers, une quantité impressionnante
d’artistes soul : Percy Sledge, Wilson Pickett, Aretha
Franklin, Cher, Bobby Womack mais aussi pop rock : TheRolling
Stones, J.J. Cale, Bob Dylan, Dire Straits et Primal
Scream via le label Vialaco. Sur FAME, Candi Staton a publié
entre 1969 et 1974 ses premiers 45 tours et albums. Ensuite elle a signé chez Warner
et Beracah. A noter qu’en 1982 elle a publié l’album Nightlites
sur le célèbre label hip-hop Sugarhill Records.
A l’écoute du SON
de l’album d’inédits (qui n’étaient disponibles que dans le double CD Evidence
publié en 2011 par Ace), impossible de ne pas penser au jeune Bobby
Gillespie du groupe Primal Scream, qui en plus d’avoir bien absorbé
l’album Exile on Main St (1972) des Rolling Stones, a dû aussi
passer sur sa platine des disques de Candi Staton, du moins des disques
de sa période FAME. Idem pour Jason
Pearce pour certains albums de Spiritualized.
Car ici, la voix chaude et emportée (mais sans tomber dans l’excès vocal de Tina
Turner) de Candi Staton fait des miracles et pas seulement sur la 34ème
rue. Il y a tant de force, de foi, de générosité dans son timbre vocal, qu’on
ne peut pas rester de marbre. A travers la voix de Candi Santon, le mot
« Freedom » résonne avec force et conviction. Pour donner encore plus
de coffre, la musique « cuivré » est au taquet avec ce mix R&B,
soul, rock engagé et trempé dans de la chair abimé par les chaines. Ce disque
est un brulot d’énergie, de liberté, d’émancipation de la femme qui fait
plaisir à écouter, surtout en vinyle. Le contact du diamant sur les sillons
traverse les murs du salon pour le transformer en boite de nuit. Si le son
du vinyle est plus chaleureux que celui du CD, par contre pour moins cher, le double
CD Evidence contient 48 morceaux, dont les 12 du vinyle. A bon
entendeur !