Rain’s Break est le 3ème EP de
Lucy Gooch, une jeune anglaise originaire de la région du Norfolk qui
réside depuis quelques années à Bristol. Lucy Gooch compose une musique
dream pop éthérée et poétique comme la lecture d’un livre ouvert de Lewis
Carroll. Sa voix cristalline nous évoque Elizabeth Frazer de Cocteau
Twins avec des voilures à la Kate Bush. Sa musique cotonneuse devrait
ravir les amateurs du label 4AD tendance Cocteau Twins et This
Mortal Coil, mais aussi Bel
Canto et plus près de nous le groupe Lanterns On The Lake. Seule
avec son synthétiseur, Lucy Gooch compose des ambiances vaporeuse, automnales
et cinématographiques, où la pluie à travers la vitre d’une fenêtre est plus
évocatrice qu’un soleil pesant au contact du sable chaud. On se laisse
facilement porter par la voix lumineuse de l’artiste, dont le reflet de son
visage se promène sur une surface blanche qu’on n’arrive pas à définir, car
trop tard, notre rêve est achevé par la sonnerie du réveil. Les 18 minutes des cinq
morceaux de l’EP défilent trop vite, il ne faut pas que ces mélodies, bulles, nappes
électroniques et synthétiques s’arrêtent. Il faut les laisser tourner
inlassablement pour que notre cœur chavire jusqu’au vertige de l’amour. Laissez
l’apesanteur vous attraper, du moins avec la musique liquide de Lucy Gooch, nouvelle créature céleste à
écouter sans plus attendre. Aller on respire, on respire…
Quand on
se balade (mot qui prend ici tout son sens) sur la page Facebook du duo Rokurokubi
avec leurs amis musiciens, on prend plaisir à regarder leurs belles photos.
On sent que Rokurokubi est à 100% dans son trip acid folk psychédélique,
perché dans la nature verte des années 70 de la région de Brighton, bien loin
de notre époque actuelle où le téléphone portable est capable de tout faire,
même de créer la musique. Dommage que Peter Falk ne soit plus de notre
monde, il aurait pu reprendre son rôle de Columbo
pour découvrir les dernière technologies, car le répondeur téléphonique, le fax
et la photocopieuse, ça commence à dater.
Mais
revenons à nos jolis babas, notamment le duo compositeurs Rose Io et Edmund
Io. S’ils sont inspirés du coté vestimentaire et pour la pose artistique
(on verrait bien Kate Bush, Julian Cope et David Tibet de Current
93 dans les buissons pour les regarder s’amuser), côté musique, c’est
encore plus grandiose. Déjà on avait été bluffé par le précédent album Saturn In Pisces (1), un sans-faute stylistique
dans la zone acid folk, et bien l’aventure continu de plus belle avec Iris, Flower of Violence (et non pas Romance comme le titre de l’album de PIL)
et ses 10 morceaux situés dans une autre dimension temporelle. La pochette typée
contes et légendes féérique de l’artiste Piero Piyoko illustre bien le
contenu du disque. Chaque compo est une malle au trésor avec une quantité de
trouvailles musicales, harmoniques à donner le tournis.
Déjà Rose
et Edmund jouent de plusieurs instruments (piano, synthétiseurs, orgue,
bouzouki, mandoline, harpe, guitare électrique et acoustique, percussions) et Wyndham Earl (basse,
piano, guitare, saz électrique, synthés, harpe, percussions), Nina Günther (violoncelle) et trois
membres du groupe voisin Wax Machine
sur l’excellent morceau acid rock Katie
Levitating, viennent compléter la formation pour unir leurs talent sur
cette fleur qui ne demande qu’à pousser. Pour rendre encore plus belle leur musique spirituelle qui prendrait plus de profondeur dans l’acoustique d’une
cathédrale, il y a la délicieuse voix de
fée de Rose, qui porte bien son
prénom. Elle chante, elle cri admirablement bien. Aucune fausse note au
programme, tout est dans l’harmonie, dans la fluidité des accords qui se
suivent comme par enchantement. Difficile de mettre des mots sur une musique
aussi belle, aussi bien composé. L’écouter est la meilleure chose à faire. A
noter que l’album est publié sur le label local Time Spun Records, surement tenu par Rokurokubi et Wax Machine.
Edité en vinyle à seulement 300 exemplaires, l’album n’est disponible que via
le Bandcamp du label.