Le projet Velvet Serenade à vue le jour suite à la demande du journaliste catalan Ignacio Julià de faire un concert pour présenter en première mondiale la sortie de son livre Linger On : The Velvel Underground publié chez Ecstatic Peace Library, géré par Eva et Thurston Moore. Ignacio Julià à interviewé tous les membres du Velvet Undergrond de 1978 à 2022. La date de cet évènement à eu lieu à Banyoles, en catalogne, le 28 avril 2022. Pour ce concert, le journaliste à fait appel à Pascal Comelade (piano, synthés) et à Lee Ranaldo (guitares, voix) dans le but de revisiter le répertoire du Velvet Underground. Ramon Prats (batterie) -à noter qu'il a joué dans une flopée de groupes à base d'improvisation, de free jazz- les as rejoint pour finaliser le projet, qui a pris forme sur place à Banyoles la veille du concert. Pascal Comelade et Lee Ranaldo ne s’étaient pas rencontrés avant, mais en maitre de l’expérimentation, de la prise de risque, le courant est passé instantanément, comme s’ils jouaient ensemble depuis plusieurs années. Pour ceux qui n’étaient pas présent à ce concert unique, le label berlinois Staubgold vient de publier pour ses 25 ans d’activité, un vinyle qui contient cinq reprises et un original composé par Lee Ranaldo (Lou’s Blues) captées à l’Auditiri del Ateneu les 27 et 28 avril 2022. Les morceaux du Velvet passés sous l'inspiration bouillonnante du trio sont : All Tomorrow’s Parties, What Goes On, I’m Waiting for the Man, Ocean, Femme Fatale. Évidemment, reprendre des morceaux du Velvet Underground, c’est un peu casse gueule, mais connaissant l’érudit de Pascal Comelade et Lee Ranaldo, on est vite rassurer pour que leurs versions soit surprenantes, à la hauteur des originaux. Et non pas une pâle copie sans âme.
Couverture du livre "Linger On : The Velvet Underground" par Ignacio Julià (Ecstatic Peace Library-2022)
Dès les premières notes de All Tomorrow’s Parties, on reconnait le son jouet de Pascal Comelade, tels une boite à musique qui nous invite pour le grand voyage vers la Factory des sixties. A la fin du morceau, les larsens de Lee Ranaldo arrivent tout doucement pour enchainer sur What Goes On. Pendant près de six minutes, l’intensité monte à grand pas pour l’explosion fatal. On est ici dans un mélange de noise, de krautrock, de psyché, tout en rythme qui fait monter l’adrénaline. Quand surgit la voix de Lee Ranaldo, c’est comme un soulagement, avant de subir avec plaisir encore plus de larsens, de fuzz. Du rock juteux où la guitare ne connait pas la pause pipi. Le piano de Pascal Comelade n’est également pas en reste, l’énergie est au contact des touches en noirs et blancs. Quant à la batterie, elle est discrète. Aucun temps mort, pas de silence entre les morceaux, elles s’enchainent avec style. Ainsi I’m Waiting for the Man, totalement instrumental arrive avec style. Ici la guitare crie sa douleur au contact de la fée électricité, pendant que le piano garde le rythme répétitif. C’est aussi prenant qu’un morceau de Can.
La face B, s’ouvre avec une composition de Lee Ranaldo, Lou’s Blues. Après 30 années au sein du groupe Sonic Youth, il reste des traces, qu’on retrouvent dans ce morceau qui mixe le son du Velvet avec Sonic Youth. Telle une brise du matin qui sent venir l’orage (qui ne va pas exploser), ce morceau est le plus calme de l’album. Ocean, découverts en 1985 dans la compilation VU qui ne contient que des inédits du Velvet Underground, est la surprise de la sélection. Sur cette reprise, Lee Ranaldo, chante avec son âme. On le sent porté par l’ambiance posé du morceau. Posé certes, mais avec quelques effets noise ici et là, surtout sur la fin, où l’Ocean devient agité. Avec ses 9 minutes, c’est le morceau le plus long de l’album. Pour clore le festin, Femme Fatale répond à All Tomorrow’s Parties qui a ouvert la belle histoire improvisé, sous le charme des sons jouets de Pascal Comelade. On reconnait à peine le morceau original chanté par Nico.
Au final, ce Velvet Serenade est chaudement recommandé aux fans du Velvet Underground, de Pascal Comelade et de Lee Ranaldo. Tout le monde y trouvera son compte.
Petit nota : La photo de la pochette est extraite du film Nomad réalisé en 1977 par Ignacio Julià.
https://staubgold.bandcamp.com/album/velvet-serenade
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