dimanche 26 mars 2023

LUJE "Raving Track" (Hell Vice - Vicious Record/Confiture Distribution) – 3 février 2023

Luje est un groupe lyonnais qui s’est formé en 2016. Après l’EP Pablo 406 sorti en 2018, voici près de cinq années plus tard, le premier album titré Raving Track. L’accouchement fut long, mais le résultat a mérité l’attente. Luje compose une musique dream-pop, shoegaze mélancolique et aérienne. Quelques fracas de larsen viennent de temps à autre percuter le ciel cotonneux des mélodies, donnant ainsi une température moite à l’atmosphère. Dans le style, on pense à Temples, Elephant Stones, Chapterhouse, Slowdive. Le morceau Motorik Drumming & Sizzling Landscape porte bien son titre, car effectivement il y a une petite sonorité "motorik" (rythme entêtant inventé par NEU !) qui vient embêter (mais on aime ça !) la mélodie électro pop. Luje n’est pas là pour froisser nos oreilles, au contraire, les cinq musiciens du groupe préfèrent nous charmer avec leurs mélodies cotonneuses, légèrement psyché, qui caressent agréablement notre écoute. Les voix sont sucrées et vaporeuses, les riffs sont glissés dans de la soie haute couture. Avec la musique de Luje dans le casque, la journée est encore plus belle, du moins si on est en manque d’évasion mélancolique et amoureuse.

https://lujeband.bandcamp.com/album/raving-track

https://www.facebook.com/lujeband




samedi 25 mars 2023

PERSONA n°22 avec en couverture The Psychotic Monks - Hiver 2023


Cherchez le garçon (Taxi Girl – 1980)

22, voilà non pas les flics, mais le nouveau n° de Persona, le fanzine où "les artistes nous dévoilent leur face cachée."

En couverture "effet psyché", le groupe The Psychotic Monks, qui vient de sortir un nouvel album, double en prime, titré Pink Colour Surgery (Vicious Circle Records), juste étonnant, car différent du précédent Private Meaning First (2019). Vous en saurez plus en lisant le bel article-interview de 6 pages où la couleur rose s’impose avec fierté.

Hasard du sommaire, on trouve de nombreux artistes où "l’identité" est floue, ce qui fait la richesse du "genre" humain. Ça commence avec Nina Hagen qui a marqué plus d’un ado, lors de ses prestations scéniques, tant sur scène qu’à la télévision. Elle fait son retour avec un nouvel album titré … Unity. Jean-Luc Revol, metteur en scène et directeur de la Maison à Nevers traite de l’homophobie dans ses spectacles. Romy Alizée photographie des personnes qui n’ont pas des corps de mannequins, pour magazines glamour. Ses modèles féminins montrent le corps que Dieu leur a donné.

Daniel Darc, Casino de Paris le 17 mai 1982 @ Banjee Banjee

Moment fort du zine, l’hommage à Daniel Darc qui nous a quittés il y a déjà 10 ans. De nombreux témoignages (Renaud de Foville, Phil. K, Marie Le Mauff) avec une bel écriture émouvante, et une interview réalisée le 12 décembre 2008 à Arras par l’équipe de Rose Ciron, nous rappelle que Daniel Darc nous manque.

Philippe Druillet - "Carthage" - 1985

Autre figure importante, mais là bien vivant, le GRAND Philippe Druillet pour une interview de 5 pages avec Vincent Rouen. Quand Druillet dit : "Moi je ne suis pas un immense dessinateur, j’ai inventé un monde". Rien à rajouter, on s'incline, tant c’est vrai.

Pèle mêle, d’autres belles figures au sommaire : Suzy Levoid aka Miët (musique), Clémence Léauté aka Cléo T (musique), Hervé Baudat (photographie), Daniel Carlson (musique), Nina Childress (peinture), Régis Perrot (photographie), Elastocat (musique), Oiseaux-Tempête (musique), Hervé & Thierry Mazurel (historien et photographe), Rose Mercie (musique -ma contribution à ce numéro-), Elysian Fields (musique). Plus, des dessins pleine page d’Isabelle Dalle, Joël Person et demi-page de Nina Lemaître.

N° 22 disponible dans toutes les bonnes boutiques qui sentent le papier ou le disque vinyle et sur le site internet de Persona. Pour seulement 12 euros, vous aurez 74 pages de belle lecture et le regard affuté.

Nina Childress -"Sylvie" - 2018

https://www.personaedition.com/

https://www.facebook.com/personaeditions/?locale=fr_FR




vendredi 24 mars 2023

EYELESS IN GAZA "Rust Red September" (Cherry Red Records) – 15 juillet 1983


Aujourd’hui, pas de chronique d’une nouveauté. Non, j’ai extrait de ma collection de vinyles, le 5ème album du groupe anglais Eyeless In Gaza, titré Rust Red September. Formé en 1980, Eyeless In Gaza (titre du roman Eyeless In Gaza -La Paix des profondeurs en VF- d’Aldous Huxley) est un duo avec Martyn Bates (voix, instruments, ex Reluctant Stereotypes) et Pete Becker (instruments). A noter qu’à cette époque, Martyn travaille dans un hôpital, et Pete dans un laboratoire. Après quatre magnifiques albums qui mélangent post punk, expérimental indus, cold, new wave, en 1983, Eyeless In Gaza rajoute de la pop classieuse sur Rust Red September, qui marque un tournant dans leur style musical. Certes le son synth wave des années 80 est toujours là, mais avec plus de mélodies, d’arrangements et surtout la voix de Martyn Bates est magnifique et unique, même si par moment on pense un peu à la voix Curt Smith de Tears For Fears et à Andy McCluskey d’Orchestral Manœuvres in the Dark. Le timbre vocal de Martyn Bartes à une classe folle, encore plus belle quand on l’a réécoute en 2023. On sent qu’il a du plaisir à chanter, sa voix est profonde et cristalline.



 

Pour la première fois, les textes sont 100% en anglais et non pas dans une langue imagé mélangé à de l’anglais où la sonorité des mots est importante. D’ailleurs les textes des chansons sont reproduite sur le verso de la pochette du disque 33 tours. New Risen sorti le 27 mai 1983, est le seul single de l’album, mais il ne laissera pas de trace dans les charts anglais. Pourtant sa mélodie indie pop à la Prebab Sprout, Orange Juice a beaucoup de charme. En 1983, Martyn et Pete sont heureux, ne brassent pas du noir. Ils ont quittés leur travail « alimentaire » pour s’investir à 100% dans leur musique. Cette joie transparait tout au long de l’album, qui ne contient que des morceaux pop et solaires. Ils ont mis de côté le style arty avec une touche expérimental ambient. Les 11 morceaux de Rust Red September sont des splendeurs intemporelles de la pop anglaise des années 80. Tout comme Japan, Felt, The Sound, The Smiths, The Monochrome Set, les compos de Eyeless In Gaza ont marqués de leur empreinte, une certaine idée de la pop "so british", qu’on ne se lassera pas d’écouter au fil de notre passage sur terre.  


https://www.eyelessingaza.com/

https://www.youtube.com/@martynbates6146