mercredi 15 décembre 2021

CHÉRIBIBI "XII Round" (On Y Vas) – Novembre 2021


Chéribibi XIIème round s’affiche en orange avec la typo du film Clockwork Orange -Orange Mécanique- pour présenter son nouveau numéro, qui correspond au 30ème anniversaire du fanzine. Créé en 1991 par DPC sous le nom de Cadavre Exquis (quatre numéros), puis Wachbeuk (un numéro en août 1994), puis un passage chez Unity Rockers -mensuel politico musical- le temps de cinq numéros, pour finalement appeler son fanzine Chéribibi à partir du numéro 7 et demie (1er avril 1998) jusqu’au n°15 (début 2006), fin de la première formule. À partir du printemps 2007, Chéribibi repart avec un n°1 et trouve sa formule qui restera inchangée jusqu’à aujourd’hui. Soit un fanzine à parution irrégulière de 132 pages couleurs et noir et blanc au format quasi A4, avec un sommaire riche d’articles qui traitent de la culture underground (ciné, musique, polar, comix, graphisme…) où les freaks, les durs à cuire peuvent taper la belote sans dire du mal de leur belle mère ou du voisin de palier. Les articles ont chacun de nombreuses pages richement (et non pas chichement) illustrés et sacrément bien écrits, en apportant une tonne d’informations, le tout avec bon esprit. Idéale pour s’informer sans prendre le melon et sans assister à un cours magistral. DPC revient sur ces 30 années, avec des anecdotes et des documents, le tout sur 10 pages.

Couv d’un pulp dessiné par Rudy Nappi

Le sommaire de ce n° coup de poing spécial femmes fortes -côté charisme- avec 64 pages, commence avec un article de 15 pages sur les femmes dans le rock avec le titre Les femmes ont inventé le rock’n’roll. Les auteurs informent que depuis son origine, au milieu des années 50, il y a eu moult chanteuses, musiciennes, autrices-compositrices, ingénieures du son et productrices qui ont œuvré pour la cause rock. À noter que la musique rock en 1955 faisait plus peur aux parents qu’aujourd’hui, époque où le « rock » est partout (= récupération). Article suivant, les femmes dans les gangs, avec une interview de Miriam Linna du label Norton Records qui en connait un rayon (de pédale ?) sur la délinquance juvénile = mauvaise graine (Bad Seed). Après le rock, les gangs dans le polar, place au cinéma bis avec d’autres gangs de filles qui ont arrêté de jouer à la poupée et de préparer le repas à leur mari qui rentre d’une longue journée de travail. Ici le couteau, ce n’est pas pour couper les oignons en fine lamelle, mais une arme tranchante pour marquer son territoire. Il y a les films japonais et anglo-saxons des années 60, 70 et 80, d’Emiko Yamauchi dans Ranking Boss Rock (1973) à Linda Blair dans Les Rues de l’enfer -Savage Streets- (1984) et les films de Russ Meyer, avec à la clé un article de 6 pages sur l’actrice Tura Satana (1938-2011). La mise en page de ce dossier est magnifique !

Affiche du film "Mini-Skirt Lynchers" de Yuji Tanno (1969)

Ça cogne encore, mais du côté masculin avec la boxe en Indonésie. Maintenant, on laisse son couteau et ses gants au vestiaire pour découvrir la chanson populaire appelée Misirlou, qui est à l’origine une chanson d’amour adressée à une fille d’Égypte. Dick Dale (1937-2019) and The Del-Tones en est l’ambassadeur avec sa touche surf music. On poursuit avec la 2ème partie de l’interview fleuve avec Jean-Pierre Dionnet, suivie d’une interview d’Emory Douglas, membre des Black Panthers, une interview de la chanteuse jamaïcaine de reggae Norma Fraser, le tromboniste jamaïcain Vin Gordon. Sans transition, côté bouquin/pulp avec un article sur les filles dans l’espace, et plus frontal une interview du groupe skin Iron Cross, deux nouvelles de l’auteur Josu Arteaga et pour finir des chroniques de livres, fanzines, disques. Vous l’avez compris, Chéribibi est un fanzine unique écrit par des passionnés qui ne suivent pas l’actualité culturelle, ne sont pas branchés sur les réseaux sociaux et qui ne quitteront jamais le support papier pour la toile du net. Ne lâchez rien, on est avec vous !


Chronique de l’acte XI ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2020/10/cheribibi-acte-xi-veut-en-decoudre-on-y.html

https://www.cheribibi.net/









mardi 14 décembre 2021

NEW CANDYS "Vyvyd" (Little Cloud Records/Dischi Sotterranei) – 04 juin 2021


Après 4 ans de silence discographique (Bleeding Magenta est sortie en 2017), le quatuor italien de Venise (heureusement pas encore sous l’eau) New Candys revient en 2021 avec un nouvel album titré Vyvyd. Pour mettre à la lumière les nouvelles compos, le leader et auteur compositeur Fernando Nuti (voix, guitares) est entouré de deux nouvelles recrues, Andreas Volpano (guitares, synthétiseurs), Alessandro Boschiero (basse). Il ne reste de la formation originale avec Fernando, que le fidèle batteur Dario Lucchesi. Mais pas d’inquiétude pour les fans du groupe, le style musical reste inchangé, New Candys compose toujours une musique psyché pop, shoegaze, avec une touche indé dans l’esprit de groupes, tels que The Jesus & Mary Chain, The Stone Roses, Black Angels, Elephant Stone, The Brian Jonestown Massacre. A noter, que New Candys joueront le 19 février 2022 à l’Olympia en première parie du groupe The Dandy Warhols, soit les ennemies du Brian Jonestown dans le doc Dig ! de Ondi Timoner (2004).  

Sous le titre étrange de Vyvyd, le 4ème album de New Candy est présenté en ses termes sur leur page Bandcamp : "Ce disque à sa propre mythologie. Nous avons joué avec des symboles religieux, païens, qui ont été déformés à travers notre lentille. Si nous devions résumer l’album en un seul concept, ce serait la contradiction de la lumière : Dieu/le bien est souvent représenté avec une lueur lumineuse, tandis que Lucifer, la personnification du mal, signifie porteur de lumière. Nous avons été inspirés par le cinéma visionnaire de Kenneth Anger et Alejandro Jodorowsky entre autres."


Le mot visionnaire est peut-être un peu fort, par contre côté luminosité et structures mélodiques, les 10 nouvelles chansons sont au top de l’inspiration. Car pas facile de faire du psyché rock aux mélodies pop accrocheuses à l’oreille, sans tomber dans les travers du rock indé commercial, ce qui est arrivé à Temples, Tame Impala, Elephant Stones. Tout en étant facile d’écoute, = un son idéal pour la radio style Oui FM, les compos de New Candys ne tombent pas dans le sirupeux avec des accords convenus. Non, ici les riffs à la fois noisy et cristallines sont bien en main, le rythme est entrainant et bouillonnant. On se laisse rapidement happer par la fraicheur sonore des compos. Leur passage à Paris au Supersonic (le 13/12/2021) confirme que les nouvelles compos sont si efficaces qu’ils sont taillés sur mesure pour la scène. Là elles prennent une dimension encore plus intense, plus immersives, d’autant que la nouvelle formation est bien rôdé, après quelques dates début décembre en Angleterre, notamment dans les villes phares du rock indé Manchester, Liverpool, Glasgow, Londres, où là les Européens qui font du rock sont bien scruté. A la moindre faute de goût, c’est le bucher ! Vu l’état positif du groupe au Supersonic, il est clair qu’ils ont convaincu les anglais, que leur musique, c’est du solide. Pas étonnant que le label londonien Fuzz Club les a signés en 2015 lors de la sortie du 2ème album New Candys Are Medicine. Car le talent, ils l’ont dès leurs débuts en 2012 avec le magnifique album Stars Reach The Abyss, dont ils jouent encore des morceaux sur scène (Black Beat, Half-Heart). Bref si les symboles religieux, païens sont si rayonnants que l’ambiance de cet album, il va falloir se convertir dare-dare !


https://newcandys.bandcamp.com/album/vyvyd

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