lundi 6 novembre 2023

PERSONA n°24 – Automne 2023 est disponible


"Ma boussole, c’est la politisation de l’intime, partir du principe que la politique ne s’arrête pas à la porte de la chambre à coucher." (Ovidie, page 17)

On connait le bruit blanc avec la scène rock No Wave new-yorkaise période fin 70, début 80 (Swans, Sonic Youth, Ut, DNA, Teenage Jesus and The Jerks) née sur les cendres de l’album White Light/White Heat (plus particulièrement sur le morceau Sister Ray -1968-) du groupe également new-yorkais, The Velvet Underground. On va maintenant rajouter Bruit Noir nom d’un duo parisien, qui a comme point commun (le seul) avec la No Wave de composer une musique radicale. Bruit Noir c’est Pascal Bouaziz (Mendelson) au chant parlé, entre spoken word, slam, rap, chanson, poésie énervée et Jean-Michel Pires (Mendelson) aux instruments électro pas sage, style Aphex Twin. La musique de Bruit Noir ne s’écoute pas dans une zone de confort, il faut affuter ses oreilles. En plus de l’interview, il y a un texte écrit par Pascal Bouaziz.

Blonde Redhead

Le sommaire de Persona est un mélange d’artistes confirmés (The Legendary Tigerman -à noter que dans son nouvel album Zeitgeist il y a une belle reprise de Ghost Rider de Suicide-, Marissa Nadler -ma contribution à ce n°-, l’actrice, écrivaine, féministe Ovidie, Arman Méliès, The Chameleons qui joue en live depuis 15 ans leurs deux albums cultes pour la nostalgie de leurs fans, Baxter Dury, Blonde Redhead) et d’artistes émergents, plus confidentiels (Signal Faible, Popincourt, Order 89, Emma Sand, Radiant., Girl and Girl, Nicolas Comment). Toujours rubrique musique, le bassiste rennais Pierre Corneau revient sur son parcourt commencé il y a 45 ans (Private Jokes, Marc Seberg, Dominic Sonic, Kas Product Reload). Pour sortir du rock, une interview de l’auteur compositeur, poète François Staal. En décalé, côté musique, Max Well a interviewé le prêtre catholique Pierre Eliane, qui a publié son premier album Le danseur fou en 1978, soit en pleine période de l’after punk. Il a aussi publié de nombreux albums où Sainte Thérèse De Lisieux est à l’honneur. Et oui, Persona peut prendre d’étonnant chemin… de croix !

Persona c’est la musique, mais c’est aussi la BD avec Alex Inker, le graphisme avec le collectif Les Illus’, la radio, la télévision avec Rebbecca Manzoni, au commande de la série animée Music Queens diffusée sur Arte et maintenant disponible en BD. Cette série nous présente les figures pop féminines des années 60 à nos jours, pour rassembler les parents avec leur(s) enfant(s).  


"Music Queens" (Arte Editions/Bayard graphic’) - 2023

N°24 disponible dans toutes les bonnes boutiques qui sentent le papier ou le disque vinyle et sur le site internet de Persona. Pour 12 euros, vous aurez 74 pages de lecture et le regard affuté.

https://www.personaedition.com/product-page/persona-n-24-automne-2023

https://www.facebook.com/personaeditions/?locale=fr_FR

https://www.facebook.com/PersonaRevuePluridisciplinaire/








dimanche 5 novembre 2023

INUTILI "A Love Supreme" (Aagoo Records) – 3 novembre 2023

Inutili est un groupe italien de Teramo. Ils publient leur premier album en 2014. A Love Supreme est leur 6ème long format. Il y a peu d’info qui circule sur la carrière du groupe. Ainsi, on s’arrêtera juste sur leur musique, composée par les quatre membres du groupe. Évidemment le titre de leur nouvel album nous renvoi à celui du grand jazzman John Coltrane, dont son album référence est sorti en 1964. Si la musique de Inutili n’est pas jazz, on peut y trouver l’esprit dans l’art du jam, dans l’art de s’envoyer la balle entre les musiciens. Inutili compose une musique libre qui mélange le psychédélique, le krautrock, la noise et le rock 70. L’album A Love Supreme contient 5 morceaux, dont deux qui dépassent les 12 minutes, notamment le morceau titre qui achève les festivités cosmiques, hypnotiques au bout de 15 minutes et 34 secondes. Dans ce style acid space rock, la musique de Inutili est proche de leur compatriote milanais, le groupe Giöbia, du groupe anglais The Cosmic Dead et du groupe portugais 10 000 Russos. Il y a ici une osmose parfaite entres les quatre musiciens (Alessandro Antinori -basse/guitare, Pietro Calvarese -guitare/voix, Giancarlo Di Marco -guitare/basse, Lorenzo Mazzaufo -batterie/percussions/voix), plus leur invité Francesco Gaspari, synthétiseur/programmation, pour entrer dans la 4ème dimension de la musique psychédélique. Elle nous enveloppe de son plus beau drapé de couleur pourpre. L’odeur de l’encens n’est pas loin. On pense par instant à Pink Floyd époque A Saucerful Of Secrets, More qui rencontrerait Hawkind pour relever le son des guitares. Au milieu de l’album, le morceau Walking On Your Lips donne un ton plus léger, moins psyché et plus rock sixties, avec une mélodie qui donne envie de se lever et de prendre le contrôle de la piste de danse. Ensuite DADADA (qui n’est pas une reprise du tube idiot Da Da Da du groupe allemand Trio) reprend le cour de l’histoire avec une nouvelle vague de psyché embrumé d’acid. Au final, la bonne surprise serait que le A Love Supreme de Inutili soit un classique de la musique psyché, tout comme A Love Superme de John Coltrane est un monument du jazz. Seul l’avenir nous le dira.

https://aagoo.bandcamp.com/album/inutili-a-love-supreme

https://www.facebook.com/psychinutili/