vendredi 14 octobre 2022

GUADAL TEJAZ "Noche Triste" (Beast Records/Crème Brûlée Records/La Nef D Fous/Modulor) – 15 octobre 2022

Sur leur Bandcamp, le groupe rennais Guadal Tejaz indique la recette qu’il utilise pour réalise leur musique : 500g de krautrock, 200g de bruits, un bon punk émincé, 175g de fuzz pelée au naturel et 66 c.a.c de sauce Guadal (muy picoso !). Sympa de leur part d’aider les journalistes novices pour décrire leur musique et les groupes qui désirent se lancer dans le rock. Évidemment cette recette est juste une toute petite indication, car avec les mêmes ingrédients, chaque groupe et artiste aura sa patte, son dosage, pour un résultat différent.

Noche Triste est le 2ème album de Guadal Tejaz, quatuor rennais qui s’est formé en 2015. Ne prenons pas quatre chemins, ce nouvel album est une pure réussite ! La raison, Guadal Tejaz est au taquet dans l’art de composer des morceaux qui ont du rythme, de l’insolence, et des lueurs de génie dans la façon de mélanger ensemble, post punk (la dominante sur cet album), une touche de krautrock, d’électro dub foutraque et lo-fi. C’est simple, chaque morceau (il y en a 9) est un tube, tant il est difficile de résister à l’enthousiasme communicative de Coco (guitare, basse), Hugo (batterie, boite à rythmes), Théo (basse, synthé Korg MS-20) et Morgan (chant, guitare). Ensemble, tel un commando de l’impossible, ils arrivent à doser les styles pour en sortir une musique hypnotique et intense qui enflamme nos jambes, pour atteindre notre cerveau qui explose de joie. Un son sec, un rythme en acier et le jack pot avec la voix habitée et intense de Morgan (de toi !), qui entraine avec lui le jeu élastique des trois complices. On pense au premier album de Killing Joke, une touche de Devo, de Pere Ubu, de Suicide et Neu ! compilé sur le morceau Yolloti, un pur tube qui donne le sourire et l’haleine fraiche. C’est clair, le groupe parisien Frustration a trouvé avec Guadal Tejaz un rival de taille. Le morceau Krautoxic est comme une punchline envers les piliers du label Born Bad Records. Un peu comme Taxi Girl et Marquis de Sade à leur époque. Ainsi Paris-Rennes toujours sur les rails, d’autant qu’aujourd’hui avec le TGV, la distance est plus rapide qu’en 1979-1981. Enfin, n’oublions pas de mentionner Hoel Von Helvet qui a réalisé une magnifique pochette recto et verso. Chapeau les artistes !    


Guadal Tejaz seront en concert le 22 octobre à la Maroquinerie (Paris) pour La Gonzai Night et le 29 octobre aux Rockomotives à Vendôme (41).

https://guadaltejaz.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/guadaltejaz

https://www.beast-records.com/produit/guadal-tejaz-noche-triste-br328/




jeudi 13 octobre 2022

LESTER FRICHE "Transplanté" (Autoproduction) – 30 septembre 2022


Lester Friche est un groupe de Montpellier qui s’est formé en 2020. A l’avant-poste du groupe, il y a le chanteur compositeur Sébastien Gils et le multi-instrumentiste Mathias Dubar. Transplanté est leur 2ème EP qui contient six morceaux. Avant de créer Lester Friche, Sébastien Gils a joué dans divers groupes indé  en tant que chanteur ou guitariste et Mathias Dubar a joué dans des formations de jazz en tant que batteur. Pour les compos de Lester Friche, le duo, complété de trois musiciens, ont choisi la chanson pop stylée en langue française, avec parfois une touche de rock. Le chant de Sébastien évoque un peu Alain Bashung et Bertrand Belin et les arrangements ont par instant des sons non loin de Jean-Claude Vannier. Lester Friche porte mal son nom, car ici pas de trace de friche, de zone à l’abandon, au contraire, ici la propreté, le rangement, un terrain bien tondu, des arbres bien alignés sont de rigueur. Certes, on peut se perdre dans un buisson, entre trois chemins de terre, mais le soleil, le ciel bleu sont là pour nous guider et rendre la vie belle et sans accroche. Pour être sûr de bien commencer la journée, une écoute du morceau Des petites Bulles (et sa basse à la Melody Nelson) et c’est une bouffé d’air qui entre en nous pour nous donner la force pour subir les bouchons, le regard des visages vides dans les transports en communs, la queue à la Sécurité sociale, le gris de la routine. Testez et vous verrez, ça marche avec la musique "french pop" de Lester Friche.

https://lesterfriche.bandcamp.com/album/transplant

https://www.facebook.com/LesterFriche/


samedi 8 octobre 2022

"LES AFFICHES DU WESTERN" de Claude Gaillard (Omaké books) - 15 septembre 2022


Après Les affiches japonaises des films cultes, Les plus belle affiches de Godzilla et des monstres japonais, Claude Gaillard poursuit dans la série Les archives visuelles de la pop culture, avec la publication du livre Les affiches du western. Pour être en raccords avec la série, la couverture est jaune, ce qui peut induire à la confusion avec le style des films italiens issu du giallo. Une autre couleur dominante lié au western (le marron ?) aurait été le bienvenu.

Pour le reste, rien à critiquer, c’est du bel ouvrage, tant la mise en page, que la qualité du papier. Comme le titre l’indique, ce livre est consacré aux affiches des films, ici dans la catégorie du western, avec une affiche par page (16x23cm) et en dessous un petit texte de l’auteur avec des anecdotes et son opinion au sujet du film. Comme il le dit dans l’avant-propos, "retracer en cent soixante pages et cent cinquante affiches la fabuleuse histoire du western est un pari pour le moins audacieux et un peu vain."

Ainsi Claude Gaillard a fait une sélection toute personnelle, dans lequel les classiques du genre côtoient les westerns de série B, qu’on trouve en DVD chez Artus Films, d’autres juste insolite et enfin certains westerns pour la qualité graphique de leur affiche. A noter que les affiches d’exploitation viennent de plusieurs pays. L’auteur a choisi la plus belle du lot, ainsi les titres en anglais, italien, français, allemand, espagnol, sont choisis selon le graphisme le plus pertinent à l’œil. Dans le désordre quelques titres de films sélectionnés : Duel au soleil (1946) de King Vidor, Le Banni (1943) d’Howard Hughes, Le Train sifflera trois fois (1952) de Fred Zinnemann, Vera Cruz (1954) de Robert Aldrich, La prisonnière du désert (1956) de John Ford, Les Sept Mercenaires (1960), de John Sturges, La Horde sauvage (1969) de Sam Peckinpah, pour les classiques. Pour une poignée de dollars (1964) de Sergio Leone, Un pistolet pour Ringo (1965) de Duccio Tessari, Django (1966) de Sergio Corbucci, Sabata (1969) de Frank Kramer,  On l’appelle Trinita (1970) d’Enzo Barboni, Keoma (1976) d’Enzo G. Castellari pour les westerns italiens. Coté westerns qui ont une singularité :  Jesse James contre  Frankenstein (1966) de William Beaudine, Westword (1973 de Michael Crichton qui montre un Yul Brynner en robot, Règlements de femmes à OQ Corral (1974) de Jean Marie Pallardy qui est un western érotique, La Brute, le colt et le karaté (1974) d’Anthony Dawson qui mélange western et film de karaté, Le Bison blanc (1977) de J. Lee Thompson qui surfe avec les films de type Moby Dick, Les Cent fusils (1969) de Tom Gries qui fait parti des premiers films à montrer une scène d’amour entre un acteur de couleur (Jim Brown) et une actrice blanche (Raquel Welch), Un Colt pour trois salopards (1971) de Burt Kennedy avec toujours Raquel Welch, mais ici avec Christopher Lee, bien loin de son rôle de vampire dans les films de la Hammer, Johnny Halliday  dans Le Spécialiste (1969) de Sergio Corbucci, Ringo Starr dans Blindmind, le justicier aveugle (1971) de Ferdinando Baldi, le western allemand Winetou (1963) de Harald Reinl avec l’acteur breton né à Brest Pierre Brice dans le rôle de l’indien Winetou (sic) et enfin Belle Starr (1968) réalisée par une femme, Lina Wertmuller avec une héroine interprétée par la mannequin Elsa Martinelli.

L’impression des affiches est très belle, mettant en valeur les couleurs des peintures très stylées imprimés sur les affiches dès les années 20 jusqu’aux années 80.  A partir des années 90, le dessin, la peinture sera remplacée par une photo qui fera perdre de sa splendeur aux affiches. Heureusement, les années 90 et 2000 ont peu de place dans ce livre, d’autant que depuis 30 ans, le western se fait de plus en plus rare sur les écrans. A part les réalisations de Clint Eastwood et Quentin Tarantino, il ne reste plus beaucoup de poussière et de règlement de compte à gérer. Bref, au lieu de feuilleter un livre porno, laisser votre regard se poser sur la sélection d'affiches de western par la pertinence de Claude Gaillard.

https://omakebooks.com/fr/archives-visuelles/555-les-affiches-du-western-9782379891892.html