jeudi 5 mai 2022

BOOM! ITALIAN JAZZ SOUNDTRACKS AT THEIR FINEST (1959-1969) (CAM Sugar/Decca Records) – 29 avril 2022


Depuis 2020, le label CAM Sugar va chercher dans ses archives, dans son catalogue de B.O. de films italiens des années 60 et 70, -soit l’âge d’or-, des raretés pour les publier en vinyle et en CD. Le résultat donne des compilations et des B.O.F avec des bonus, remastérisés et glissés dans un bel écrin. Les festivités ont commencés avec la compilation Morricone Segreto du maestro Ennio Morricone,  suivie des B.O. de Mondo Cane de Riz Ortalino, I Malamondo de Morricone, La Strega In Amone de Luis Bacalov, Il Bandito Dagli Occhi Azzurri de Morricone, la compilation films d’horreur italien Paura, la belle compilation A Modern Gentleman de Piero Piccioni, Fellini’s Amarcord de Nino Rota, La Dama Rossa Uccide 7 Volte de Bruno Nicolai (qui comporte un inédit et une plus belle pochette par rapport à l’édition de 2015 chez Dagored) et on arrive à la 10ème sortie avec la compilation Boom ! Italian jazz soundtracks at their finest (1959-1969).

Déjà, la pochette typé Saul Bass et Blue Note est magnifique. La musique l’est aussi. Au programme, on trouve la fine fleur des maestros italiens avec 33 morceaux (dont 11 inédits) de Piero Umiliani, Francesco De Masi, Ennio Morricone, Amando Trovajoli, Bruno Nicolai, Riz Ortalani, Marcello Giombini, Aldo Piga, Gianni Ferrio, Luiz Bonfa, Luis Bacalov, Carlo Rustichelli, Giorgio Zinzi…. Le titre de la compilation est suffisamment clair, pour savoir quelles sont les musiques qui ont été extraites dans la longue et varié discographie des compositeurs, soit la musique jazz. Ici le jazz est cinématographique, il est là pour créer une ambiance, un suspense si nécessaire, des ballades en couple pour visiter l’Europe, un bar soit inquiétant soit accueillant, cela dépend du scénario, bref à l’écoute des magnifiques compos, avec parfois des voix féminines glamours, on est en plein cœur des sixties. On est dans l’esprit des musiques easy listening, lounge, bossa nova, saupoudrées de cuivres jazzy à en perdre son pantalon ou sa chaussure. Le tracklist de la compilation est comme une histoire qui traverse les années 60 avec un regard décontracté et curieux. On se laisse porter par le flux des orchestrations pas avare en belles harmonies et rythmes enflammés. Oui, dans l’Italie des années 60, le cinéma était au top du style. Aujourd’hui en 2022, c’est une autre histoire.  


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MOLLY NILSSON au Trabendo à Paris le 02 mai 2022

Hasard de l’actualité concert, deux soirs de suite, j’assiste à des performances menées par une femme forte, charismatique, qui nous entraine dans son univers musical. Après le 1er mai avec Laurence Shaw chanteuse du groupe Dry Cleaning, que j’ai chroniqué précédemment, le 2 mai c’est en compagnie de Molly Nilsson que la musique est belle et fédératrice. La musique et la prestation de ces deux figures du rock indé actuel, sont certes très différentes, (post punk pour la première, synthpop pour la deuxième) mais l’émotion s’en rapproche. Sur scène, Molly est seule, sans instruments de musique, ainsi elle est plus proche du DJ que du groupe rock. La musique est déjà pré enregistrée, il suffit juste qu’elle appuis sur une touche sur sa console Pionner pour que les beat se mettent en route. Son unique instrument est le micro qui permet au public d’entendre sa magnifique voix. Le décor est un jolie jeu de lumière aux effets club, discothèque, avec sur le côté droit de la scène, un grand drapeau qui reprend le visuel de son nouvel album titré Extreme (1). A noter qu’au merchandising, la version vinyle d’Extreme a un côté bootleg, avec un poster en cadeau, une pochette ouverte imprimé toute simple, la rondelle du disque est blanc, avec juste un tampon Molly Nilsson, Empowering Content et sa signature manuscrite sur la pochette intérieur pour valider le disque et signaler que ce n’est pas un disque pirate, mais bien un pressage officiel. Cette version tirée à 200 exemplaires, destinée à la tournée européenne, permet d'attendre la sortie du vinyle officiel qui a prit du retard à cause des délais de pressage, inondés par les demandes gourmandes des majors.

Mais revenons sur scène. Dans un Trabendo presque plein (600 spectateurs ?), Molly Nilsson va nous faire une belle prestation de près de 90 minutes, où la notion du temps c’est arrêté, on est si bien en sa compagnie. Vêtue d’un ensemble noir, une coupe de cheveux avec des nattes qui nous évoquent Fifi Brindacier, Molly Nilsson appuis sur une touche (après 2-3 réglages) pour lancer la musique, chante le morceau avec décontraction, puis salut le public pour l’avoir écouter. Ensuite elle dit quelques mots au public, raconte une anecdote et ré appui sur la touche de sa console pour relancer le processus. Raconté ainsi, on pourrait croire que tout est robotisé, réglé comme une machine à l’usine. Et bien non, c’est là le talent de l’artiste, c’est celui de nous capter, de nous entrainer dans sa ronde pour un voyage qui nous sort du quotidien. Il suffit de voir les visages tout sourire des spectateurs et surtout des spectatrices (elles sont nombreuses), pour comprendre que oui, la musique rassemble et rend heureux. 

La musique club de Molly Nilsson mélange de new wave 80, eurodance, synthpop, évoquent par instant Pet Shop Boys, Sparks, Maud Geffray/Scrath Massive, une touche Sceamadelica de Primal Scream sur The Wheel Of Fortune, le tout avec un parfum mélancolique, comme celui des départs/séparations sur le quai de la gare. Sur scène Molly est classe et impériale. Elle est un moteur qui fait plaisir à voir et à entendre. Malgré les textes parfois durs (comme le monde actuel), sa musique est joyeuse et libératrice. Le morceau Pompéii en est un bon moteur ! Avec elle, on a envie d’envoyer des ondes positives et de danser en paix dans la joie et la bonne humeur. Oui recevoir des ondes positives de temps à autres, cela fait un bien fou. Molly Nilsson est une belle artiste qu'on prend plaisir à voir et revoir sur scène, au fil de ses passages en ville. Pour mon cas, c'est la 4ème fois que j'assiste à ses concerts, et je suis prêt pour une 5ème fois.     

Photos @ Paskal Larsen

(1): Chronique de l’album Extreme ici:  https://paskallarsen.blogspot.com/2022/01/molly-nilsson-extreme-night-school.html

https://mollynilsson.bandcamp.com/

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