MES DISQUES A EMPORTER SUR UNE ILE DÉSERTE: Chronique n°22
En 2001, Miss
Kittin (Caroline Hervé) et son compère The Hacker
(Michel Amato) cassent la baraque avec leur premier album tout simplement titré First Album. La raison ? L’album
contient le tube en puissance Frank
Sinatra. Si le père de Nancy chantait sous la pluie, et bien
le duo grenoblois alors installé à Berlin faisait danser la planète Terre sous
des beats synthétiques. Avec la sortie de cet album, Miss Kittin & The Hacker sort du milieu de la nuit pour conquérir
la radio mondiale, et se faire connaitre du grand public. Car du coté clubbing,
le duo est déjà au top de la notoriété. Champagne !
EP est sorti en 1997, avec sur les deux faces du vinyle, six morceaux, dont
Frank Sinatra et l’autre tube 1982 qui vont connaitre divers remix. De
plus, les disques du duo sont publiés sur le label de Munich Internationnal Deejay Gigolo Records dirigé
par DJ Hell qui a la côte en cette
fin du 20ème siècle, prêt à affronter le bug du passage à l’an 2000. Avec
cet album, Miss Kittin & The
Hacker va lancer le phénomène electroclash, style musical qui mélange
électro, new/cold/synth/minimal wave, indus et EBM. Avec l’electroclash on
revient au son électro dance école Kraftwerk/DAF/Giorgio
Moroder et new wave des années 80, école Visage, Depeche Mode/Yazoo, The Human League, Anne Clark, Soft Cell, Eurythmics, Pet Shop Boys, le Blue Monday de New Order
avec une touche clubbing en plus. Parmi les groupes les plus influents, on
trouve Fishcherspooner, Chicks On Speed, Peaches, Tiga, Dopplereffekt, Client, Felix Da Housecat,
Adult, Vitalic, Cobra Killer, Crossover. En 1997, on venait de sortir
du grunge et de la britpop, ainsi après les guitares, c'était le bon moment de retrouver le son des synthés.
Dans le morceau Frank Sinatra, il y a ces paroles "Suck my dick, Kiss mys ass, (...) Motherfuckers are so nice, Suck my dick, Lick my ass", reprit d’une seule voix par les clubbers des dancefloor du globe. Ces paroles ont permis au morceau d’être un tube en puissance et de mettre au-devant de la scène, le phénomène Miss Kittin & The Hacker présent en couv. et au sommaire de toutes les revues musicaux et culturelles. Avec eux l’entrée en l’an 2000 est passée comme une lettre à la poste. De plus le visuel de la pochette de l’album nous présente une Miss Kittin habillée en infirmière soumise, avec à l’intérieur du CD une photo où elle porte des menottes, tout un symbole fétichiste qui a également servie pour la promo du disque. Autre point important du duo, c’est le chant en anglais avec l’accent français de Miss Kittin. Difficile de résister à cet accent du type "Parlez-vous français ?", "Voulez-vous couchez avec moi ?" ou "Bonjour mademoiselle". Derrière, The Hacker est au taf pour nous faire danser, nous plonger au bon temps de la musique des années 80, jouée sur des synthétiseurs.
Pour écrire cette chronique, j’écoute l’album en fond sonore. Aïe déjà 20 ans au compteur, je trouve qu’il n’a pas pris une ride. Il s’écoute facilement sur la longueur et ramène à des bons souvenirs de soirées où l’on mélangeait musiques rock, électro, dub, sixties, ska, soul, new wave…
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