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mardi 8 août 2023

WILLIAM FRIEDKIN : 1935 - 2023

Disparition le lundi 7 août 2023, d’une grande figure du cinéma américain : William Friedkin. S’il commence sa carrière de réalisateur dans les années 60, notamment dans le documentaire, c’est à partir de 1971 qu’il entre dans l’histoire du 7ème art avec la réalisation du film French Connection qui a remporté cinq Oscars sur huit nominations : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur (Gene Hackman, impérial !), meilleur scénario adapté, meilleur montage. French Connection a aussi reçu cinq Golden Globe. Prix bien mérités pour ce film urbain qui est un chef d’œuvre absolu à tous les niveaux. Notamment pour la longue scène de course poursuite dans une ville, sous le métro aérien, qui permet de rebondir dans les rues de New-York, avec klaxon, bruit de freinage, scène sans la  musique de Don Ellis, juste les bruits, sons urbains de la ville.

William Friedkin avec Gene Hackman et Roy Scheider sur le tournage de French Connection

En 1973, William Friedkin réalise un autre chef d’œuvre, mais dans un autre style. Après le polar urbain qui groove, qui pulse, place à l’horreur avec L’Exorciste. Ce film qui va devenir un marqueur dans le genre Horreur, va tout rafler, et c’est mérité. Succès auprès des critiques, auprès du public qui s’est déplacé en masse pour se faire peur et découvrir l’étonnante jeune actrice Linda Blair, alors âgée de 14 ans. Et de nouveau, succès aux Oscar, avec deux statuettes (sur huit nominations), meilleure mixage son et meilleur scénario adapté. C’est sûr, L’Exorciste aurait mérité plus (notamment pour la prestation de Linda Blair), mais les films d’Horreurs, comme les comédies ont toujours eu une mauvaise image dans les institutions où l’on décerne des prix. Par contre L’Exorcise a reçu quatre Golden Globe, notamment meilleur réalisateur (William Friedkin), meilleur second rôle féminin (Linda Blair -ouf !-).


William Friedkin avec Linda Blair sur le tournage de L’Exorciste

Après ces deux grands succès publics, c’est la douche froide pour le film Sorcerer sortie en 1977, une semaine après le film La Guerre des étoiles (Star Wars en VO). Soit un mauvais timing, vu le ras de marré Star Wars. Sorcerer est une adaptation du roman Le salaire de la peur de Georges Arnaud (1949), déjà porté à l’écran en 1953 par Henri-Georges Clouzot, avec au casting Yves Montand et Charles Vanel. Le remake en couleur de William Friedkin n’a pas à pâlir sur l’original en noir et blanc, tant sa version est intense du point de vue action dans la jungle sinueuse, boueuse sous une pluie diluvienne, le tout avec des acteurs exceptionnels, Roy Scheider, Bruno Cremer, Amidou et une B.O. intense et cosmique de Tangerine Dream. Si Sorcerer fut un échec en 1977, par la suite grâce à la B.O., en 2015 les sorties en salles, en DVD avec une version Director’s cut avec image et son remasterisés, ont permit à Sorcerer de trouver un nouveau public. C'est une renaissance mérité.

Après ses trois grands films, la carrière de William Friedkin sera plus compliquée. Pour le public, il va falloir trier, car parfois c’est décevant, comme avec La Chasse (Cruising), sortie en 1980, avec le policier Al Pacino qui traine dans le milieu de la nuit des clubs homosexuels. Le look d’Al Pacino en homo n’est pas crédible. Il s’en tire nettement mieux dans le film Police fédérale, Los Angeles (1985), un film policier du dimanche après-midi qui se laisse voir avec plaisir, d'autant qu'il y a la présence de l'acteur Willem Dafoe. En 1990, William Friedkin revient au film d’horreur avec La Nurse. Film assez moyen que William Friedkin lui-même n’aime pas. Il faudra attendre 2011 avec Killer Joe pour retrouver un bon film réalisé par William Friedkin. Certes, Killer Joe n’est pas chef-d’œuvre, mais ce n’est pas non plus un mauvais film.

Figure importante du nouvel Hollywood, la filmographie de William Friedkin est chaotique, mais après avoir réalisé  French Connection et L’Exorciste, deux monuments du Cinéma américain, il était bien difficile de rester au même niveau pendant cinq décennies.






dimanche 16 juillet 2023

JANE BIRKIN : 1946 - 2023

Bad news, en ce dimanche 16 juillet 2023, l’icône Jane Birkin vient de décéder à l’âge de 76 ans. Elle avait annulé ses derniers concerts pour cause de santé. On ne la reverra plus sur scène. Elle a achevé sa belle carrière avec le magnifique album Oh ! Pardon tu dormais… (2020) produit et co-écrit avec Etienne Daho. Elle laisse derrière elle, une discographie exemplaire, de nombreux tubes intemporels (Di Doo Dah, Ballade de Johnny Jane, Ex fan des sixties, Baby Alone in Babylone, Les Dessous chics, Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve), les duos et chansons de et avec Serge Gainsbourg (Je T’aime… Moi non plus, 69 année érotique, Ballade de Melody Nelson, Je suis venu te dire que je m’en vais…). Coté cinéma, elle a enchanté les années 70 en commençant à la fin des années 60. Petite sélection de son panel éclectique en tant qu’actrice : Blow-Up de Michelangelo Antonioni au côté de David Hemmings (Les Frissons de l’Angoisse-Profondo Rosse de Dario Argento), Slogan de Pierre Grimblat au côté de Serge Gainsbourg -c’est sur ce tournage qu’elle fera la connaissance de Serge Gainsbourg, qui la traitera de "petit boudin"-, La Piscine de Jacques Deray, au côté de Romy Schneider, d’Alain Delon, dont Serge Gainsbourg sera très jaloux, avec la peur au ventre qu’il drague sa nouvelle muse, Les Chemins de Katmandou d’André Cayatte, de nouveau avec Serge Gainsbourg. Petit film, mais grande BO. Les comédies La Moutarde me monte au nez et La Course à l’échalote de Claude Zidi avec Pierre Richard. Le sulfureux Je t’aime moi non plus de Serge Gainsbourg avec l’étalon de l’écurie Warhol-Factory Joe Dalessandro. Le film d’aventure du dimanche après-midi, Mort sur le Nil de John Guillermin avec Bette Davis et Peter Ustinov dans le rôle d’Hercule Poirot.

Dans la mémoire collective, on a aussi en tête le téléfilm Mélody réalisé en 1971 par Jean-Christophe Averty. Ce pré-clip reprend en image l’intégralité de l’album culte Histoire de Mélody Nelson composé par Serge Gainsbourg, sans oublier aux arrangements, Jean-Claude Vannier, qui a aussi produit des albums pour Jane Birkin. De par ses images psychédéliques, Mélody est une merveille visuelle. Ce téléfilm clip de 28 minutes a été diffusé à la télé le 22 décembre 1971, soit pendant les vacances de noël. A noter également Jane B. par Agnès V., le portrait de Jane Birkin sous forme de collage d’entretiens et de sketches réalisé en 1988 par Agnès Varda.

Je n’ai vu qu’une fois Jane Birkin en concert. C’était le 16 mai 1991 au Casino de Paris, soit deux mois après la mort de Serge Gainsbourg. Habillée de son éternel jean, t-shirt blanc, Jane Birkin a donné un concert très émouvant, avec de nombreux morceaux de Serge Gainsbourg, dont Je suis venu te dire que je m'en vais en guise de final. Elle était proche du public, n’hésitant pas à quitter la scène pour venir chanter parmi les spectateurs. Un concert humain, en toute simplicité, proche du public. C’est l’image qu’elle va laisser à de nombreuses personnes. Le cinéma et la chanson française ont perdu une immense artiste. 

Nota du 25 juillet 2023: Hommage et photos de la cérémonie ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2023/07/jane-birkin-hommage-au-5-bis-rue-de.html

Chronique de l'album Oh! Pardon tu dormais... ici: https://paskallarsen.blogspot.com/2020/12/jane-birkin-oh-pardon-tu-dormais.html

http://janebirkin.fr/

https://www.facebook.com/JaneBirkinOff/?locale=fr_FR