lundi 29 mai 2023

KITTY, DAISY & LEWIS: Concert à La Maroquinerie à Paris – 28 mai 2023

Une mini tourné de cinq dates (dont trois dates dans des festivals) permet à Kitty, Daisy & Lewis de passer en France pour deux concerts, le 28 mai à La Maroquinerie à Paris, le 29 mai au Grand Mix à Tourcoing. Notre trio familial (deux sœurs avec leur frère de la Durham family) n’a pourtant pas un nouvel album à nous proposer (le dernier en date Superscore remonte à 2017), mais c’est peut-être une remise en chauffe pour bien vérifier que le public ne les as pas oublié. Pas d’inquiétude, le public s’est déplacé en masse et les as très bien accueilli. Ce qui est normal, car Kitty, Daisy & Lewis coche toute les cases pour séduire : un style musical unique (= l’art de jouer une musique vieille d’un siècle en lui donnant une éternelle jeunesse) des supers musiciens (ils jouent de tous les instruments avec une facilité étonnante), ils sont beaux, ils sont cool, ils ont le sourire, bref impossible de résister au trio de charme Kitty, Daisy & Lewis.

Avant d’écrire sur le concert vécu à La Maroquinerie, un bref historique sur la carrière de Kitty, Daisy & Lewis. Nos trois musicien-musiciennes, chanteur, chanteuses ont grandi à Londres dans un milieu musical. Leur père Graeme Durham est un ingénieur du son, il a notamment travaillé chez The Sound Clinic, une filiale de Island Records, et leur mère Ingrid Weiss a été la batteuse du groupe culte The Raincoats, notamment sur le second album Odyshape (1981). Les enfants ont dès leur plus jeune âge la fibre musical. L’ami Philippe M. qui a vécu à Londres dans les années 90 a organisé des concerts, DJ set, les dimanches après-midi dans un bar. Il y avait, fin 90, une scène ouverte pour les enfants. Kitty, Daisy et Lewis alors âgés de 10-12 ans y ont participé. Déjà à cet âge notre trio savait conquérir le public de par leur facilité à jouer de la musique.

En 2005, Kitty, Daisy & Lewis publie leur premier 45 tours Honolulu Rock a Roll/Aloha Oe. Le titre de la face A montre les basses de la musique de notre trio, du rock‘n’roll sous les vahinés au son bien mono et fifties. Ce sera la couleur de leur premier album éponyme sortie en 2008. Mais avant, en 2007 Kitty, Daisy & Lewis publie la magnifique compilation double CD, Ato Z : Kitty, Daisy & Lewis qui regroupes les artistes qu’ils aiment, qui les inspirent, soit les bases de leur musique : Rufus Thomas, The Flamingos, Louis Jordan, Roy Brown, The Platters. Parmi, toutes les belles figures (il y en a 25) de la compilation il y a leur morceau Ooo Wee extrait de leur 2ème 45 tours (2006), comme pour s’inclure dans la filière de ses piliers du rock, du R&B, du blues, du rockabilly, de l’exotica-Hawaï, du country, du be-wop, du swing, du ska. Tous ses éléments musicaux vont nourrir la musique, le choix des reprises de Kitty, Daisy & Lewis. Du son bien rock fifties brut et authentique grâce aux instruments, à la production du premier album, la musique de Kitty, Daisy & Lewis va inclure dès leur deuxième album Smokin In Heaven (2011) la musique ska, le swing, puis étoffer leur son qui va devenir plus velouté limite pop, tout en gardant l’esprit authentique, jusqu’à publier leurs albums en version 78 tours. Lewis possède un outil pour presser les disques en 78 tours. Leur père Graeme est évidemment à la technique. Il les accompagne, ainsi que leur mère Ingrid lors des tournées. Lui à la guitare, elle à la contrebasse, à la basse, tous deux, des parents bien veillant. En 2015, pour l’album The Third, une belle figure du punk va rejoindre la fratrie au poste de producteur, le grand Mick Jones (The Clash, B.A.D.). Dans cet album il y a la magnifique ballade Baby Bye Bye, qui montre une autre facette du trio, avec un son plus pop, plus léché. Comme le groupe Stray Cats et Mary Wilson au début des années 80, Holly Golightly dans les années 90, Amy Winehouse et Sallie Ford, au début des années 2000,  Kitty, Daisy & Lewis font perdurer une musique rétro sans être poussiéreuse, permettant ainsi à des plus jeunes de la découvrir, et au plus anciens de découvrir de nouveaux artistes.

On arrive à notre concert du 28 mai 2023 à La Maroquinerie à Paris. Leur dernier passage à Paris remonte au 12 novembre 2017 dans la péniche chic Le Flow située sur les bords de Seine au niveau du Grand Palais et du Pont Alexandre III. Cinq ans plus tard, changement d’arrondissement pour le quartier populaire de Ménilmontant, où notre trio londonien va retrouver pour la seconde fois (la précédente était le 19 février 2015) la salle la plus cool de Paris, La Maroquinerie. Ils l’ont annoncé sur leur page Facebook, en ce jour du 28 mai, c’est l’anniversaire de Daisy. Ainsi après un premier morceau instrumental qui nous installe d’entré dans l’ambiance fifties, le public souhaite un heureux anniversaire à Daisy, habillée d’un vêtement de sport style "Gym-tonic" tout rose. Sur scène, nos trois artistes sont accompagnés de leur père Graeme aux guitares et d’un nouveau bassiste. Pendant plus de 90 minutes, Kitty, Daisy et Lewis vont nous offrir tout le panel sonore de leur musique (Rock’n’roll, R&B, swing, ska…), avec une telle générosité que dès les premières minutes, c’est la folle ambiance dans les premiers rangs, puis rapidement dans toute la salle. Comme à leur habitude, c’est la chaise musicale entre les morceaux pour que chacun se mette aux instruments avec parfois le déplacement du matériel, le tout dans la bonne humeur, avec une fluidité, que cela ne nuit pas au bon déroulement du concert, au contraire cela donne une touche « spectacle vivant » encore plus sympa. Avec Kitty, Daisy & Lewis, on ne s’ennuie pas un seul instant, tant leur énergie est communicative et leur musique rassemble le public de tout âge (il y a des parents avec leurs enfants) pour faire la fête en famille, entres amis. Justement en ce dimanche, veille du lundi de la Pentecôte, c’est « jour de fête », car le lendemain c’est grasse mat.

La coupure Covid n’a pas abimée le jeu scénique de nos musiciens, toujours très à l’aise sur scène. Les voir jouer de leurs instruments (guitares, harmonica, batterie, percussions, clavier) avec autant de facilité, -comme celui de se mettre à table chez soi pour boire un café, ou boire une bière dans un pub-, avec le sourire et la fluidité des mouvements, fait plaisir à voir. Le tout sous le regard du père également heureux de jouer avec ses enfants. On peut imaginer que ce savoir-faire musical dans la famille Durham va se prolonger, car les deux enfants de Daisy sont également du voyage Londres-Peer-Paris-Tourcoing. Déjà dans l’ambiance des concerts, la graine est installée dans les gènes des enfants. Si c’est la chaise musicale, chaque membre a malgré tout son instrument. Kitty est la reine de l’Harmonica. Quand elle en joue, on est porté par son souffle radieux. Daisy est une batteuse lors pair. Elle a une technique bien à elle pour à la fois caresser et frapper sur son instrument. La regarder jouer, taper sur la grosse caisse, tel le personnage d’un cartoon est un plaisir. Lewis joue de la guitare comme un dieu. Il peut faire des solos à n’en plus finir, sans nous lasser. Ces solos n’ont rien à voir avec le jeu d’un guitar hero. Lewis est également très bon aux claviers. Enfin coté chant (où le blues du Bayou se fait entendre), nos trois artistes sont également des excellents performeurs. Au risque de me répéter, ils n’ont aucun défaut, à tous les niveaux, jusqu’à leur relation avec le public. Ils sont hyper accessibles. Prennent le temps de discuter, de signer les autographes, bref n’en jeton plus, ce sont des enfants baignés des Dieux. Ce soir, les spectateurs de Tourcoing vont avoir la chance d’assister à leur prestation. Vivement le nouvel album et la prochaine tournée en France.

Kitty, Daisy & Lewis à La Maroquinerie le 28 mai 2023 @ Photos Paskal Larsen

http://www.kittydaisyandlewis.com/

https://www.facebook.com/kittydaisyandlewis








Ci-dessous vidéo Arte lors du précédent concert de Kitty, Daisy & Lewis à La maroquinerie, le 19 février 2015 




dimanche 28 mai 2023

BELPHEGORZ "Kill The Pain" (Closer/Inouïe Distribution) – 3 avril 2023


BelpheGorz est un groupe de Marseille qui s’est formé en 2010, sur les cendres du duo Lady Godiva (en activité sonique entre 1999 et 2004) avec Tallulah X au chant et Krees D. (ex Nitrate -rock urbain, ni Dieu Nitrate- (1)), à la guitare. Sous la formation duo, BelpheGorZ publie en 2012 son premier EP. Ensuite, autour du duo, de nombreux musiciens vont passer et c’est seulement en 2018 que le groupe va se stabiliser avec l’arrivé de Fred. L à la basse, Mekanikman (ex Nitrate) à la batterie et Guino de Saint Zach aux synthés, orgue Hammond, thérémine. En 2019, sous cette formation à cinq, sort le premier album éponyme sur le mythique label du Havre, mais aujourd’hui installé à Arles, Closer Records (The Barracudas, The New Christs, Les Thugs, Dogs…). Sur cet album on retrouve le morceau Vintage Girl, déjà présent sur l’EP, mais avec un autre habillement, sans oublier la reprise Radioactivity de Kraftwerk qui clôt le disque. On ne change pas une équipe qui roule à plein gaz, avec un taulier aussi sûr que Closer, voici le 2ème album titré Kill The Pain.

Photo @ Philippe Maquelle

Avec le nom de BelpheGorZ, on imagine qu’ici la musique n’est pas orienté vers la sunshine pop ou la chanson française (ou alors du coté de Juliette Greco en tant qu’actrice dans la série télé époque ORTF, Belphégor ou le Fantôme du Louvre), mais plutôt vers du rock démoniaque trempé dans de l’acide, sans malgré tout tomber dans le hard rock et encore moins dans le métal qui pique. Non, la musique rock urbaine -attention sans nitrate !- de BelpheGorZ mélange le punk, la Batcave, avec le son de guitare proche de Killing Joke et des Banshees, sans oublier Siouxsie mixé à Catherine Ringer qu’on retrouve dans la tonalité de la voix de Tallulah X. On trouve aussi du power rock non loin de Blondie et une touche de glam, illustré avec le violet (purple) de la pochette de Kill The Pain. Parmi les 11 morceaux du disque, il y a September, (un morceau de Lady Godiva qui a déjà fait ses preuves) un tube en puissance qui donne envie d’écarter les murs, de déplacer les tables, les chaises pour avoir de la place de pogoter avec bon esprit. A noter également le titre Vintage Girl is Dead, comme pour en finir avec leur morceau fétiche Vintage Girl. Arrêtons le vintage et vivons à notre époque connectée ! Non, c’est mieux d’être déconnecter et d’écouter à plein volume la musique rock pas folk de BelpheGorZ  qui signe d’un Z son nom démoniaque, mais pas méchant ! Et oui, il y a aussi de l’amour (Lovedolls), chez nos marseillais habillés de  cuir. Allez bonne nuit en compagnie de BelpheGorZ !

(1): Nitrate est un groupe proto rock culte de Marseille qui a existé entre 1978 et 1982. A l’occasion d’une reformation pour un concert unique à Marseille le 22 septembre 2017, -qui fut complet-, le label Mémoire Neuve à publier en 2020, un album qui regroupe des morceaux datant de 1978 à 1979. C’est la seule trace sur disque du groupe qui n’a rien publié lors de sa courte existence : https://memoireneuve.bandcamp.com/album/nitrate

https://belphegorz.bandcamp.com/album/kill-the-pain

https://www.facebook.com/belphegorzofficial/