Formé en 2018, Cosmopaark est un jeune trio bordelais, dont le cru
n’est pas le vin, mais la musique, et plus particulièrement le rock indé dans
la zone shoegaze, dreampop et noisy pop. Certes, à la vue du magnifique clip qui
illustre le norceau Can’t Wait, ainsi que le style
sonore, difficile de ne pas penser à My Bloody Valentine, Slowdive,
Ride, Lush, The Telescope, mais le vin une fois tiré, ne
boudons pas notre plaisir à déguster cette première livraison. Surtout si on est en manque de nappes bourdonnantes, ou la fuzz, la reveb, les larsens, se
trainent sous un brouillard de riffs, alterné par des voix pop aériennes. Ambiance cotonneuse et orageuse garantie, la
neige tombe à flot et les éclairs grondent !
Après avoir publié en 2019, un EP, un LP avec SIZ sur le label
bordelais Flippin’Freaks, leur
premier album I can’t breathe enough sortira le 20 janvier 2023 sur l’excellent label
parisien Howlin’ Banana Records. L’année
2023 s’annonce bien.
My Concubine est le projet musical d’Éric Falce (ex Tango Luger, groupe
new wave du début 80 avec le leader Jean-Luc Taccard aka Lucas
Trouble, futur producteur et membre de nombreux groupes rock dont Vietnam
Veterans). Au fil des albums (le premier, titré La Tangente, est sorti en 2004), My Concubine est devenue
duo (pour le nom My Concubine, c’est mieux), avec Pascale Kendall, puis Blanche,
puis Lizzy Ling, aidé par des musiciens celons les morceaux, sans
oublier le producteur, arrangeur, musicien Yann Arnaud présent sur
plusieurs disques. A noter aussi la présence d’une grande dame de la chanson
française, Brigitte Fontaine. Sur l’album Quelqu’un dans mon genre (2018), My Concubine reprend le
morceau Ah que la vie est belle de Brigitte
Fontaine. Elle joue (du moins elle dort) dans le clip qui illustre cette
reprise. Sur le nouvel album titré Comme
elles s’en vont, Brigitte Fontaine est venue en guest dire "Merde" sur
le morceau L’Eschatologie. Autant
dire que sa à du style pour un texte qui parle d’étrons cachés en hautes
herbes.
Comme elles s’en vont est le 5ème album de My Concubine. Sur cet album, Éric
Falce a composé les paroles et la musique, le tout finalisé avec l’aide du
fidèle Yann Arnaud et de six musiciens, notamment pour les cuivres. Pour
cet album, pas de concubine coté voix féminine, mais la féminité est bien
présente dans le chant, les mélodies, harmonie et les textes parfois liés au
couple ("Ais je aimé comme j’aurais dû, Ais je compris quelque chose, A ces
passions ambiguës" -Hibernation Sentimentale-). Éric Falce compose des chansons pop stylées, taillées pour la haute
couture. On imagine qu’Éric Falce doit être soulé qu’on compare son
style musical à Serge Gainsbourg, mais il faut dire qu’il le cherche.
Pour le son de la basse sur le morceau Comme
elles s’en vont qui ouvre l’album, difficile de ne pas penser au duo Gainsbourg/Vannier
versus Melody Nelson. Cette intro est
comme un pic, un « oui je sais et alors ? », car justement après
l’intro, My Concubine a son style bien à lui pour nous offrir des
chansons qui mélangent avec goût, élégance, variété, pop, rock, au contour
cinématographique. Les textes et les mélodies sont soignés. Tel un conteur de
bonne aventure nocturne, si possible bien accompagné, on se laisse porter par le
flow qui donne des sueurs froides. Le morceau Dans l’usage du monde est un petit film rock qui fait du bien au
sens. Là on pense à Alain Bashung qui erre dans notre âme perdu… à
jamais ? En clôture de cette petite chronique, cette phrase qui finit le
morceau Vivre à mort : "La vie l’amour
et rien d’autre". Que rajouter de plus ?, à par "avec My Concubine".