samedi 9 juillet 2022

"ENNIO" de Giuseppe Tornatore – 6 juillet 2022


D’une durée de 2 heures et 36 minutes, il est clair qu’il est bien difficile de tout raconter sur la longue et belle carrière du maestro Ennio Morricone (1928-2020), soit plus de 60 années de créations avec 500 bandes originales de films. Mais l’essentiel de son parcours est là, et surtout à la fin de la séance, le spectateur à l’impression d’avoir vécu « une parenthèse enchanté », tant voir défiler sur l’écran de cinéma, tant de grands films, que nos souvenirs d’enfance, suivie des étapes de notre vie reviennent à la surface. Comme le dit de nombreux intervenants, la musique d’Ennio Morricone fait partie de notre vie. Quelque part, Ennio Morricone est un membre de la famille, tant la présence de sa musique nous accompagne continuellement. Que cela soit les thèmes pour les westerns réalisés par Sergio Leone, le thème du film Le Clan des Siciliens d’Henri Verneuil (1969), le thème du film Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon de Elio Petri (1971), le morceau Here’s to you écrit et chanté par Joan Baez, -devenue, un hymne, tube mondial- pour le film Sacco et Vanzetti de Giuliano Montaldo (1971), dès qu’on entends ses notes, cela nous évoques des souvenirs.

La force du documentaire de Giuseppe Tornatore (collaborateur de Morricone depuis le film Cinéma Paradiso de Giuseppe Tornatore -1988-), ce sont les révélations, explications, anecdotes (il a failli faire la BO du film Orange Mécanique de Stanley Kubrick -1971-) du maestro pour la création de ses morceaux. C’est très passionnant, tant pour le néophyte que pour le spectateur musicien. Il est interviewé chez lui à Rome, dans son bel appartement bourgeois. Quand il raconte son parcourt, il a souvent l’arme à l’œil (transmit direct au spectateur), dut aux souvenirs qui lui reviennent. Il a une mémoire étonnante du détail. Chaque explication, est richement illustrée d’extraits de films, de concerts, d’archives (famille, télévision, remise des Oscars...). Giuseppe Tornatore a également interviewé de nombreux réalisateurs, techniciens, acteurs, compositeurs, chanteurs, chanteuses, dont Edda Dell’Orso qui aurait mérité plus de place, tant sa voix enchante de nombreuses BO du maestro. Autre regret, l'absence de son chef d'Orchestre et co-auteur période 60-70, le brillant Bruno Nicolai.

Le montage du documentaire est fluide. Avec les 40 heures de rushes, la partie n’était pas gagnée pour montrer un doc qui captive le spectateur, sans le gaver d’images en forme de zapping. Ici le fil du récit tient la bonne mesure.

Quand on pense qu’à l’âge de 8 ans, Ennio Morricone rêve de devenir médecin, et c’est son père trompettiste de métier, qui décide que son fils sera musicien comme lui. Belle initiative qui a permis à Ennio Morricone d’être le compositeur de musique de films le plus important  du 20ème siècle. Ennio, à voir en salle au plus vite, tant que c’est à l’affiche.




vendredi 8 juillet 2022

DOUG MCKECHNIE "San Francisco Moog 1968-1972" (V.G+ Records) – 23 octobre 2020


En me baladant au Gibert Joseph de Saint Michel à Paris, au rayon jazz, j’entends une musique qui m’interpelle, car elle me fait penser à Tangerine Dream. Je demande au « vendeur » de qui il s’agit ? Réponse : Doug McKechnie. Inconnu au bataillon. Son disque est classé au rayon électro, illico pour le passage en caisse !

Pas étonnant que cet artiste soit inconnu, car il n’a rien publié à son époque. Ce disque titré San Francisco Moog 1968-1972 permet de découvrir cinq instrumentaux restés dans les placards de l’espace-temps. En 1968 le jeune Doug McKechnie vie à San Francisco avec son colocataire Bruce Hatch. Dans l’appart, ou plutôt un loft connu sous le nom de  San Francisco Radical Laboratories situé au 759 Harrison Street à San Francisco, il y a l’un des premiers synthétiseurs modulaire, le Moog Modular Serie III numéro 004. Ce bel instrument à disposition, Doug McKechnie va s’amuser à expérimenter, improviser des sons, des musiques cosmiques idéales pour illustrer des B.O. de films de sciences fiction. Malgré ses bonnes trouvailles en tant que compositeur, il n’y aura pas de réalisateurs qui lui demanderont ses services. Par contre il va jouer à plusieurs reprises en public, dont une performance en 1971 au Berkeley Art Museum, en Californie. Cet enregistrement est présent sur la compilation.


Sans tomber dans l’expérimental, recherche à l’IRCAM, Doug McKechnie arrive à extraire, à rassembler des mélodies synthétiques qui sonnent divinement bien à l’oreille, du moins si on est amateur des musiques stylées Tangerine Dream, Klaus Schulze, Cluster, Kraftwerk première période, soit les groupes/artistes allemands de la première moitié des années 70. Ironie du sort, en 1972 Bruce Hactch, pour financer son projet de location audio en pleine croissance, vend  le Moog Modular Serie III à… Tangerine Dream. La parenthèse cosmique n’aura durée que quatre années pour le jeune Doug McKechnie qui avait pourtant de bonne qualité en tant que compositeur de la musique électronique du futur, portée vers les étoiles. Cette compilation publiée en 2020 et réédité en 2022 reste un joli témoignage chaudement recommandé pour les curieux de l'air synthétique.

Doug McKechnie avec le Dr. Frank Oppenheimer au Exploratorium à San Francisco (1969)

https://dougmckechnie.bandcamp.com/album/san-francisco-moog-1968-72

https://4columns.org/dayal-geeta/doug-mckechnie

https://vgplusrecords.bandcamp.com/