mardi 12 avril 2022

COIL "Musick to Play in the Dark²" (Dais Records) – 08 avril 2022


Après avoir réédité en février 2021 l’album Musick to Play in the Dark de Coil, le label américain Dais Records poursuit les festivités avec la publication de Musick to Play in the Dark². Je ne vais pas revenir sur le volume 1 et l’emprise fondamentale du groupe Coil dans la musique dite industrielle, j’en parle dans ma chronique de 2021 (1),  abordons directement ce volume 2. Le Vol. 1 est sorti initialement en 1999 et le Vol. 2 en 2000. Tout comme sur le Dark 1, John Balance et Peter Christopherson sont accompagnés du musicien Thighpaulsandra (qui a notamment bossé avec Julian Cope) et de la chanteuse  Drew McDowall. Normal, le Dark² fait partie de la même session d’enregistrement, qui est si prolifique, qu’il faut bien deux albums pour publier le maximum de morceaux. La composition et l’enregistrement c’est passé dans une maison victorienne nouvellement acheté par John et Peter. La maison est située à Weston-super-Mare, une ville côtière et balnéaire non loin de Bristol. Le confort paisible de la grande propriété a permis à nos artistes d’avoir une inspiration débordante et ainsi construire une musique originale qui mélange électro, ambient, indus, avant-garde, expérimental et pop. La musique de Coil étant une expérience sensorielle, intimiste, mélancolique, il est clair qu’on ne l’écoute pas à tous les moments de la journée, par contre la nuit, c’est sans limite de temps. En effet, la magie des 7 longs morceaux de l’album est de faire sentir l’aspect nocturne, jusqu’au levée du jour. La voix de John Balance permet de rendre les compos plus humaine et moins étrange, moins claustro. Sur ce Vol.2, la voix de Drew McDowall est plus discrète, donnant ainsi à chacune de ses apparitions, des instants précieux et émouvants. Ce Dark² est plus expérimental que le premier, mais les mélodies, l’émotion, la structure des morceaux sont bien là. On n’est pas dans l’expérimental du son drone de Constant Shallowness Leads To Evil et de Time Machines, publiés entre les deux volumes de Musick to Play in the Dark. John Balance (1962-2004) et Peter Christopherson (1955-2010) n’étant plus là parmi les vivants, la réédition de  Musick to Play in the Dark permet de garder vivant leur musique dans nos mémoires, surtout pour la nouvelle génération de mélomanes.


(1): Chronique de l’album Musick to Play in the Dark ici: https://paskallarsen.blogspot.com/2021/02/coil-musick-to-play-in-dark-dais-27.html

https://coilofficial.bandcamp.com/album/musick-to-play-in-the-dark-vol-2

https://www.daisrecords.com/collections/frontpage/products/coil-musick-to-play-in-the-dark-2


lundi 11 avril 2022

PENELOPE ISLES "Which Way To Happy" (Bella Union Records/PIAS) – 05 novembre 2021


Impossible de suivre le nombre infini de nouveaux groupes indés qui se forment et qui splittent quelques mois plus tard. Ainsi Penelope Isles est passé au travers de mon filet. Il a fallu qu’ils passent le 9 avril 2022  au disquaire du Supersonic à Paris pour un showcase, pour que je fasse connaissance avec ce groupe de Brighton mené par le duo frère et sœur Lily et Jack Wolter. Penelope Isles c’est formé en 2015 et publie illico son premier album en cassette et CDr. En 2018 le duo familial publie un split single sur Bella Union, le label indé créée en 1997 par  Simon Raymonde et Robin Guthrie du groupe Cocteau Twins qui vient de splitter. Depuis, Bella Union est devenu un label de référence dans la petite planète du rock indé. Juste quelques noms d’artistes qui ont signés : Jonathan Wilson, Mercury Rev, Spiritualized, Lanterns On The Lake, Beach House, Dirty Three, Modern Nature, Marissa Nadler. Robin Guthrie qui a trouvé le nom "Bella Union", a quitté l’aventure du label il y a bien longtemps. Il s’est installé en France à Rennes et publie régulièrement des albums (mais plus sur Bella Union). C’est Simon Raymonde qui fait rayonner la petite entreprise en publiant de beaux  artistes, jusqu’à ouvrir en juin 2016 une boutique de disques à Brighton. Ainsi pas étonnant que Penelope Isles se soit connecté à Bella Union, tant pour leur proximité -à la base, ce sont surement des clients de la boutique qui ont peut-être mit une petite annonce pour recruter des musiciens-, que pour leur style de musique. Car Penelope Isles compose une musique dream pop, teinté de shoegaze, le tout avec des jolies voix pop, fragiles, une guitare cristalline et cotonneuse qui évoque par moment Cocteau Twins.

Après Until The Tide Creeps In, 2ème album publié en 2019 sur évidemment Bella Union, voici Which Way To Happy qui poursuit son chemin sur la même voie, mais avec plus de musiciens et d’instruments. Une des particularités de Penelope Isles est la voix de Jack plus féminine que masculine, faisant ainsi avec la complicité vocale de Lily une harmonie mélodique tout en délicatesse, parfois proche de la musique sacré et classique avec sur quelques morceaux, l’apport du violon, du violoncelle, du piano. La touche noisy, avec quelques effets de larsens n’est pas oubliée, donnant ainsi aux 11 morceaux de l’album une unité de son agréable à écouter. D’autant qu’au fil des écoutes, les morceaux dévoilent la subtilité des arrangements, du travail sur les voix. Dans le style pop brumeuse, cotonneuse, la musique de Penelope Isles, c’est du solide qui fait plaisir à entendre.

Penelope Isles au Disquaire Supersonic le 9 avril 2022 à Paris @ Paskal Larsen

https://penelopeisles.bandcamp.com/album/which-way-to-happy

https://www.penelopeisles.com/

https://www.facebook.com/penelopeisles