dimanche 3 avril 2022

PHILIPPE DRUILLET : Les pochettes graphiques de Philippe Druillet


Il y a quelques jours, je vous ai chroniqué l’album de Zombie Zombie. Une fois de plus ils ont fait appel à Philippe Druillet pour réaliser la pochette de leur nouvel album titré Vae Vobis (1). Si Philippe Druillet est aussi connu que Moebius dans l’univers du 9ème art, grâce à son style graphique unique, il est à noter que depuis ses débuts en 1966, et surtout en 1969 quand il entre dans le mensuel Pilote, créé par René Goscinny, il a illustré de nombreuses pochettes de disques (45 tours, 33 tours et CD), le premier étant le pressage français de l’unique album du groupe anglais d’heavy prog rock Grail publié en 1971. Depuis, Philippe Druillet a régulièrement été sollicités, car ses dessins futuristes se fondent très bien à l’univers du rock et des musiques électroniques. Avant de vous présenter une petite sélection de ses pochettes, notons une année importante dans le CV de Philippe Druillet, c’est 1974 où il quitte le journal Pilote pour fonder avec Jean Giraud et Jean-Pierre Dionnet le mensuel Métal Hurlant et les éditions Les Humanoïdes Associés. A partir de la parution du n°1 sortie en janvier 1975, l’univers de la BD ne sera plus le même et aura un lien très proche avec le rock et le punk. Métal Hurlant aura un écho mondial qui va inspirer de nombreux artistes, dont Ridley Scott pour Blade Runner et le jeune George Miller qui réalisera quelques années plus tard Mad Max. Mais ceci est une autre histoire…

(1): Chronique de l’album Vae Vobis de Zombie Zombie ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2022/03/zombie-zombie-vae-vobis-born-bad.html

https://www.discogs.com/fr/artist/2195855-Philippe-Druillet?type=Credits&subtype=Visual&filter_anv=0

Igor Wakhevitch "Docteur Faust" -33 tours- (1971)


Jimi Hendrix "Electric Ladyland" -double 33 tours- (1975)

Black Sun "Black Sun" -45 tours- (1977)

Richard Pinhas "East West" -33 tours- (1980)

Philippe Sarde "BOF La Guerre du feu"  -33 tours- (1981)

William Sheller "Excalibur" -CD- (1990)

Agressor "Neverending Destiny" -33 tours- (1992)


 

Richard Pinhas "DWW "-CD- (1992)

Pierre Bachelet "La ville ainsi soit-il"  -CD- (1995)

Proton Burst "La Nuit" -CD- (1995)

Art Zoyd "Metropolis" -CD double- (2002)

Acanthus "BOF Le frisson des vampires" -33 tours- (2010)

"Cosmic Machine: A voyage across French cosmic & electronic avant garde 70-80" -33 tours double- (2013)

Zombie Zombie "Livity" -33 tours- (2017)

Alain Pierre "O Sidarta" -33 tours- (2020)


samedi 2 avril 2022

"MAGIC" de Richard Attenborough (Rimini Editions) – 12 février 2021

Depuis le cinéma muet, le ventriloque est un personnage qui a inspiré les scénaristes et réalisateurs. Quelques titres de films : Le club des trois de Tod Browning avec Lon Chaney (1925), Gabbo le ventriloque de James Cruze avec Erich Von Stroheim (1929), Le Cirque en folie de George Marshall (1939), le film à sketches Au cœur de la nuit d’Alberto Cavalcanti (1945), Un grain de folie de Melvin Frank et Norman Parama (1954), La Poupée diabolique de Lindsay Shonteff (1964), Magic de Richard Attenborough (1978) et Dead Silence de James Wan (2007). Coté séries télé, notons les épisodes La Marionnette dans La Quatrième Dimension (1962) et Le Mystère de la marionnette dans Madame Columbo (1979).

Synopsis : "L’histoire raconte la descente aux enfers de Corky Withers, un prestidigitateur et ventriloque qui, effrayé par le succès grandissant qu’implique un contrat télé, fuit un examen médical pour revenir sur les lieux de sa jeunesse, auprès de la belle Peggy Ann Snow à laquelle il n’a jamais eu le cran d’avouer sa flamme. De chaleureuses retrouvailles gâchées par l’accroissement d’une schizophrénie qu’il reporte sur sa marionnette, Fats, son M. Hyde…" (Texte extrait du livret écrit par Marc Toullec pour le combo Blu-ray/DVD)

 

En 1978, l’acteur Anthony Hopkins a 39 ans. Il a derrière lui de nombreuses pièces de théâtre et une dizaine de films, dont deux films à gros budgets réalisés par Richard Attenborough, Les Griffes du Lion (1972) et Un Pont trop loin (1977). Au départ c’était l’acteur Jack Nicholson qui devait tenir le rôle du ventriloque Corby Withers, mais comme il devait mettre une potiche sur la tête, il l’a refusé le rôle. Après d’autres noms évoqués (dont Gene Wilder), ce sera suite à la proposition de Richard Attenborough, l’acteur anglais Anthony Hopkins qu’il connait bien pour avoir travaillé avec lui, qui aura le rôle. A noter que les noms de Norman Jewison et Steven Spielberg ont été évoqués pour réaliser le film avec dans le rôle principal, Robert de Niro. C’est Richard Attenborough qui va également choisir l’actrice Ann-Margret pour le rôle de Peggy Ann Snow. Ann-Margret est aussi une chanteuse de renom, dont l’album  The Cowboy and the Lady, en duo avec Lee Hazlewood est chaudement recommandé. Pour compléter ce joli casting, il y a dans le rôle du mari de Peggy, l’acteur Ed Lauter et le vétéran du cinéma Burgess Meredith dans le rôle de l’agent du ventriloque. Autre célèbre nom à mentionner au générique, celui du compositeur Jerry Goldsmith qui fait pour ce thriller au budget modeste (3 millions de dollars), une belle partition inquiétante, dans la tradition de Bernard Hermann pour les films d’Alfred Hitchcock.

 

Magic est l’adaptation du livre Magic de William Goldman publié en 1976. Il ne va pas laisser son bébé en pleine pâture, pour le film, il est au poste de scénariste. Pour interpréter son personnage, Anthony Hopkins, va y mettre de sa personne, en prenant des cours de magie, notamment les jeux de cartes et les pièces de monnaie. Le plus gros de son travail, sera d’apprendre l’art du ventriloque. Pour cela il aura comme professeur le ventriloque Dennis Alwood, qui va également  créer la marionnette Fats et le manipuler pendant le tournage.  

Magic est un thriller horrifique qui tient en haleine grâce à l’intrigue, au jeu des acteurs, l’ambiance, la musique, les jeux d’ombre et la marionnette Fats avec sa voix speed cartoonesque. Les plans où l’on voit Anthony Hopkins avec la marionnette, tous deux habillés à l’identique sont troublants et malsains. Ils ne font qu’un ou presque. Qui sera le plus fort ? On est 13 ans avant sa terrifiante  prestation d’Hannibal Lecter dans le Silence des agneaux, mais déjà, il a ce regard bleu inquiétant, proche de la folie. Ici pas d’effet de gore, de trucages démoniaque, non, tout est dans la lumière, le rapport à trois avec le ventriloque, sa marionnette et sa copine du collège. Ce trio est la force de ce film qui mérite d’être réévalué, sachant qu’en France, sa sortie en salle en 1979 n’a pas attiré les foules, par contre aux États-Unis le film a eu du succès. A noter que Magic est sortie en France en VHS en 1986 et en DVD en 2006. Le combo Blu-ray/DVD efface ses deux éditions, car ici la copie est magnifique. En prime, il y a de nombreux bonus et un livret de 24 pages. 

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