DAISY RICKMAN "Howl" (Autoproduction) - 20 mars 2024

Daisy Rickman est une artiste anglaise de Mousehole situé dans les Cornouailles. Cinéaste, peintre et auteure compositrice interprète, multi-instrumentiste, Daisy Richman cumule les arts avec talent. Pour la chronique, on va s’arrêter sur la partie musicale. Après avoir jouée dans un groupe psyché, Daisy compose ses premiers morceaux solo suite à la mort de sa grand-mère pendant la période du Covid. Elle publie sont premier album Donsya a’n Loryow en auto production. Idem pour son nouvel et deuxième album titré Howl. Daisy Rickman compose une musique psyché folk intimiste et ténébreuse, mais pas funèbre.Sa magnifique voix grave évoque Nico. Son nouvel album est mieux produit et permet d’entrer dans un environnement boisé et rural. Une voix profonde, proche du spirituelle, une guitare acoustique où les 12 cordes résonnent comme le cristal, complété de sons, d’instruments sortis de son coffre à malice (sitar, violoncelle, bouzouki, banjo, accordéon, clarinette, violon, synthétiseur, contrebasse, batterie, percussions), les compos artisanales de Daisy brillent de par l’atmosphère intense et constante qui nous enveloppe, pour ne plus nous lâcher. Ses compos sont un hommage au soleil, aux étoiles, aux cycles de l’année selon les saisons. Ici la nature respire, on est loin du bitume, du bruit de la ville. Il y a certes un coté hippie, mais la profondeur intimiste de la voix et des mélodies lo-fi de Daisy Rickman donnent une dimension céleste, proche du religieux assez étonnant. Fan de Nico et de Six Organs Of Admittance-Ben chasny, cet album est pour vous ! Petit nota, Daisy Rickman est présente à la basse, guitare, batterie sur le magnifique album Saturn in Pisces du groupe Rokurokubi.

 

https://daisyrickman.bandcamp.com

https://www.daisyrickman.com/

WAX MACHINE "The Sky Unfurls, The Dance Goes On" (Batov Records) – 3 novembre 2023

Wax Machine est un groupe anglais de Brighton qui s’est formé en 2015 sous l’impulsion de Lau Ro. Auteur, compositeur, chanteur, multi-instrumentiste, producteur, Lau Ro est à tous les postes. The Sky Unfurls, The Dance Goes On est le 3ème album. On avait découvert en 2020, Wax Machine avec leur premier long format, Eartsong of Silence (1), de par leur proximité avec le groupe Rokurokubi. Nés à São Vicente, au Brésil, la petite famille de Lau Ro déménage en Italie, alors qu’il est encore enfant, puis déménage à nouveau pour l’Angleterre à Brighton.  Quand il commence à composer seul dans sa chambre, le Brésil est toujours présent dans son cœur. Pays où 20 ans plus tard, il va y retourner pour se ressourcer, prendre une bouffé d’air et d’espace, notamment la visite de cascades (l’eau est un élément que l’on trouve dans sa musique) et la participation aux rituels d’ayahusca (préparation hallucinogène dans la culture indigène de l’Amazonie). De retour en Angleterre, Lau Ro va utiliser ses expériences, rencontres pour composer ses nouvelles chansons où la musique psychédélique déploie son tapis de satin. Le résultat donne 9 morceaux d’une coolitude psyché folk à perdre pied sur terre. Ici on entend le chant des oiseaux, la campagne au petit matin qui respire les odeurs de liberté. L’esprit Peace and love qui nous détend et fait oublier les tracas du quotidien. Il y a juste le morceau Transmission et son "bad trip" qui découle surement des expériences hallucinogènes de Lau Ro, qui vient trancher avec les autres morceaux au "good trip" aérien. Accompagné de quatre musiciens, musiciennes chevronné(e)s (dont la flûtiste Isobel Jones, indispensable pour ce style de musique) et de cinq voix célestes pour les cœurs, les compos de de Lau Ro sont magnifiques. Sa musique respire, prend le temps de vivre. Une fois embarqué dans son vaisseau psyché folk, avec une touche de cosmic music, de bossa nova, c’est le bonheur  assuré pour passer un heureux moment hors du temps. L’année musicale de 2023 fini en douceur... divine.

Petit nota: Au royaume du psychédélique, la pochette abstraite de The Sky Unfurls, The Dance Goes On réalisée par Hugo Winder-Lind évoque les pochettes A Sauceful Of Secrets (1968), Meddle (1971), Obscured By Clounds (1972) de Pink Floyd. Belle référence.

(1): Chronique de l’album Earthsong of Silence ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2021/01/wax-machine-earthsong-of-silence-beyond.html

https://waxmachine.bandcamp.com/album/the-sky-unfurls-the-dance-goes-on

https://www.facebook.com/waxmachine

STELLA KOLA "Stella Kola" (Fountain Flight) – 3 février 2023

L’ami JC vient de me faire découvrir un nouveau groupe américain du Massachusetts, qui a pour nom Stella Kola, comme le mix entre le nom d’une bière belge et d’un cola d’une célèbre marque. Si on est amateur de musique psyché acid folk, la potion Stella Kola va immédiatement faire son effet "Kiss Cool". Stella Kola s’est formé en 2019 avec la chanteuse, poète Beverly Ketch (Bunwinkies, Viewer, Jow Jow, Weeping Bong Band) et le guitariste Robert Thomas (Sunburned Hand of the Man). Mais rapidement, notre duo décide de faire appel à des musiciens qu’ils apprécient, qu’ils connaissent de par leurs précédents groupes, pour donner plus d’ampleur, de profondeur à leurs premières compos folk lo-fi. Les musiciens choisis sont : en premier lieu le guitariste, ainsi qu’au synthétiseur, Jeremy Pisani (SHotM, Jow Jow), qui va accompagner Beverly et Robert dans les premiers concerts, puis la multi instrumentiste, dont flutiste Wednesday Knudson (The Pigeons), le bassiste Jim Bliss (Wet Tuna, Bunwinkies, Laminated Apes), la violoniste Jenifer Gelineau (Egg Eggs, Donkey No No), suivit du multi instrumentiste P.G. Six, du guitariste Willie Lane (MV/EE), aux synthétiseurs Gary War (Dalthom), à la batterie Noah Bond (Cut Worms) et enfin un guitariste supplémentaire nommé L. Gray. 

Photo @ Liz Durette

Autant dire que pour la réalisation du premier album qui vient d’être publié, Beverly Ketch et Robert Thomas ont mis les moyens. Stella Kola est transformé en super groupe, et l’album est enregistré au studio Sonelab qui a vu défiler de nombreux artistes indé (Elder, Parquet Courts, Sebadoh-Lou Barlow, Pixies). On va dire que ce n’est pas la quantité qui fait les meilleurs compos, souvent, une guitare sèche et une voix suffise, mais si la qualité, la vision artistique est au rendez-vous, cela peut donner des merveilles, comme ici avec Stella Kola. Porté par la douce voix de Beverly, la musique printanière, fleurie et harmonique jouée par les talentueux musiciens est une ivresse mélodique et mélancolique tout en délicatesse. Dès les premières notes de Rosa, on se laisse transporter vers un voyage bucolique remplie de saveurs exquises. Ici la musique psychédélique, folk et la pop sixties école San Francisco-Haight-Ashbury sont unis pour le meilleur des horizons sans perturbations. Chaque note de musique boisé, et timbre de voix aquatique, sont unis avec amour et délicatesse. Dans le style on pense à Margo Guryan, Pentangle, Fairport Convention, Wendy & Bonnie, McDonald and Giles, Dana Gillespie, Trees, Rokurokubi, Marina Allen, Anandammide. Bref, inutile d’en rajouter, la musique de Stella Kola est magnifique et lumineuse. Seul petit bémol, comme l’album est auto produit et diffusé par leur propre label Fountain Flight, pour se procurer cette belle rondelle musicale, il faudra passer par le Bandcamp du groupe ou se le faire commander par son disquaire, en espérant qu'il soit compétent.

https://stellakola.bandcamp.com/album/stella-kola