Lors de la sortie en mars 2022 du premier volume de La Dimension Perdue, l’auteur Nicolas Le Bault nous indiquait: "Ce roman graphique est le premier volume d'un livre long, tentaculaire, labyrinthique, dans lequel le lecteur pourra se perdre à loisir"(1). D’après l’auteur, il devrait avoir une dizaine d’épisodes. Pour l’instant nous en sommes au deuxième qui vient tout juste de paraître. Avant de lire une première ligne, La Dimension Perdue est en premier lieu une histoire très graphique. Nicolas Le Bault met en avant l’éclat du dessin, en se donnant de nombreuses libertés pour la visualisation du récit. Si son style graphique n’a rien à voir avec celui de Philippe Druillet, par contre sa façon de gérer les cases sur le format A4 possède la même liberté graphique que le grand Druillet. Entre 3 pages A4 de six cases, une page éclatée permet d’illuminer le regard du lecteur. Aussi, le style du trait enfantin, tout en 2D frontal permet au lecteur d’être au plus proche de Karine, la jeune héroïne du roman.
Résumé de La Dimension Perdue #1 : "Alors que le comportement de son père devient de plus en plus inquiétant, Karine s’éveille d’un rêve étrange, et découvre en pleine nuit dans la cave de la maison un effroyable secret…". (Texte extrait du dossier de presse)
Dans ce 2ème volume, le père (avec un visage de tête de cochon) est moins présent. Le récit commence par un rêve, une hallucination dans la tête de la petite Karine qui a le sommeil bien agité. Réveillée, elle sort de sa chambre et découvre qu’elle peut descendre à la cave. D’habitude la porte est fermée. Le passage où elle découvre l’énorme cave tout en profondeur est le point central de ce nouveau récit. Elle fait la connaissance d’une étrange fille, qui est peut-être sa soeur. Sur le corps nu de cette fille, il y a des tentacules qui poussent. Là, on entre dans le fantastique horrifique, avec une touche de gore, de surnaturel. Entre rêve bizarre et réalité sordide, la vie de Karine n’est pas simple. Déjà toute petite, la vie lui en a fait voir. Avec son regard d’enfant, pas facile de tout comprendre ce qui lui arrive. Le lecteur n’aimerait pas être à sa place. Enfant, c’est mieux d’avoir une vie de famille stable et d’avoir des bons amis. Mais pour une histoire fantastique, le banal n’est pas intéressant, il faut le bousculer, le troubler et ainsi faire réfléchir le lecteur, le capter dans le récit. Le volume #2 s’achève avec cette phrase : "J’ai peur de papa." Voilà qui nous présage un volume #3 pas de tout repos.
(1): Chronique de La Dimension Perdue #1 et interview de Nicolas Le Bault ici :https://paskallarsen.blogspot.com/2022/03/la-dimension-perdue-de-nicolas-le-bault.html
https://www.whiterabbitprod.com/product/nicolas-le-bault-la-dimension-perdue-2
https://www.facebook.com/nicolaslebault1