L’éditeur Camion Blanc vient de publier un livre consacré au groupe new yorkais, les Swans. Sacrifice & Transcendance, l’histoire orale est la traduction française du livre écrit par Nick Soulsby sorti en 2018 chez Jawbone. J’ai écrit une chronique. Elle est en ligne sur le site internet du fanzine Persona :
https://www.personaedition.com/post/swans-sacrifice-transcendance-l-histoire-orale
Je profite de la publication du livre, pour sortir de mes archives une chronique que j’ai écrit pour le fanzine Hyacinth, 9ème floraison, septembre 1992. Il s’agit de la chronique du concert des Swans le 31 mars 1992 à L’Espace Ornano à Paris.
Swans à Paris, on n’y croyait plus. En 1987, programmé aux cotés de Dazibao et des débutants de Treponem Pal, Swans la tête d’affiche n’a joué qu’un quart d’heure à cause de l’horaire tardif (23h). En 1989 c’est l’annulation pure et simple du concert en raison du manque de vente de billets. Poursuivies par la poisse, on pouvait se demander ce qui allait arriver en 92 à nos célébrités new-yorkaises. Et bien par le biais d’une grande bénédiction, rien n’est venu troubler Michael Gira et ses musiciens. C’est au contraire dans la chaleureuse salle Ornano que le rendez-vous tant attendu fut pris et tenu par le groupe. Si nous les attendions au tournant, par crainte qu’ils nous jouent un concert post-gothic, le verdict a été rapidement rendu, adjugé positif ! Preuve a été apportée que c’est sur scène que leur musique prend toute sa dimension. La voix troublante de Michael Gira, parfois mise à nu, alternant avec celle de Jarboe, a su remplir à elle seule l’espace de la scène. Musicalement, cela varie du mur de guitares aux balades d’aspect folkysant. On se prend parfois à penser à l’école Glen Branca/Rhys Chatham tant l’harmonie des guitares (parfois sourdingues) porte à son zénith la symphonie ambiante. L’ensemble étant soulevé par une batterie imposante qui aurait mérité d’être encore plus exploitée. Dans la salle, malheureusement peu garnie, à peine 300 personnes, c’est bon pas la méditation, mais la fascination, l’excitation et l’émotion qui s’éveillent. A la veille au même endroit (1er avril 1992-Espace Ornano-Paris) de la venue de Prong au (groupe avec Ted Parson, ex batteur de Swans), les Swans nous ont révélé un rock aux nuances moyenâgeuses troublé par des larsens plus que satisfaisants. A l’inverse de groupes néo-gothic, les new-yorkais privilégie le son pour son intensité et ses effets brutaux. Ils parviennent ainsi à transcender orageusement une folk amplifiée, à consonance lourde. Une splendide soirée dont n’a pu malheureusement profiter que la capitale, unique étape française. Mais là, on a hélas l’habitude.
Swans à L’Espace Ornano le 31 mars 1992 @ Paskal Larsen
Ici ma chronique de l’album My Father Will Guide Me Up Rope, qui fait parti de mon TOP album : https://paskallarsen.blogspot.com/2022/08/swans-my-father-will-guide-me-up-rope.html
Ici ma chronique du livre Swans et le dépassement de soi, écrit par Benjamin Fogel. Ce livre fait parti de mon TOP livres consacrés à la musique rock : https://paskallarsen.blogspot.com/2022/06/top-10-deslivres-rock.html
Pochette de l’album "The Beggar" (Mute-PIAS) - 2023
Pour la sortie du nouvel album titré "The Beggar" (Mute/PIAS), Swans sera en concert à L’Elysée Montmartre à Paris le 13 novembre 2023
http://www.camionblanc.com/detail-livre-swans-sacrifice-et-transcendance-l-histoire-orale-1508.php