samedi 28 janvier 2023

LAIBACH "Love is Still Alive" (Mute) – 20 janvier 2023

L’année 2023 commence fort pour Laibach avec la publication de deux albums, Love is Still Alive déjà disponible et Skeches Of The Red Districts qui sortira en boutique dans quelques semaines. Pour soutenir ses albums, Laibach est actuellement en tournée. Le groupe a joué à Paris le dimanche 22 janvier au Cabaret Sauvage. Le concert était divisé en deux parties avec en première partie l’intégralité de l’album Love Is Still Alive et ensuite le répertoire de Laibach avec quelques morceaux de l’album Skeches Of The Red Districts et la reprise Sympathy For The Devil des Rolling Stones. (1)

Love is Still Alive est décliné en 8 versions : Moon Euphoria, Venus Libidine, Mercury Dopamine, Neptune Oxytocin, Uranus Prolactin, Saturn Insomnia, Jupiter Tristitia et Mars Dysphoria. Voici le pitch explicatif de ce concept album perdu dans le système solaire en direction de Mars :

"C’est l’aube du troisième millénaire de l’humanité. La planète Terre, que nous connaissions autrefois comme notre maison, n’est plus qu’un rocher mort flottant dans l’espace, détruit par les guerres, les pandémies et tout le mal que font les hommes. Ainsi est la Lune, qui a servi de tremplin dans le vaste univers, mais plus tard transformé en un refuge pour le dernier d’entre nous. Maintenant, les restes de l’humanité se jettent à travers l’univers sur un seul vaisseau spatial, transportant les quelques chanceux qui ont été sauvés de l’annihilation. Ils se dirigent vers Mars, où toute vie a commencé. Ils ont peut-être perdu leur histoire et leur planète, mais tant qu’ils auront une lueur d’espoir et une lumière rouge qui les guidera dans les ténèbres, ils iront hardiment là où personne n’est jamais allé – tant que l’amour sera vivant." (Source, Mute Records)

En concert, ce nouvel album a divisé le public de Laibach, car ici le son martial, industriel est absent et surtout le charismatique et unique membre original de Laibach, Milan Fras, ne chante que sur deux morceaux, les versions Moon Euphoria qui ouvre l’album et Mars Dysphoria qui clôture le voyage des dernier humains pour Mars. Ainsi, sa voix grave manque cruellement à une partie du public. Mais pour ceux qui aiment le style électro techno cosmique, BO de film SF, où l’on peut croiser Kraftwerk, Suicide, Georgio Moroder, ce Love is Still Alive est une perle ! Cet album est composé par Laibach et Jani Hace (Elevator, Rotor, Siddharta) qui est aux instruments, vocoder et à la production. Autant dire que cet album est de Jani Hace avec les nouveaux musiciens de Laibach (le guitariste Robert Pikl, le batteur Bojan Krhlanko, aux synthétiseurs Rok Lopatic) et la chanteuse Marina Martensson pour accompagner Milan Fras qui prend ici le pseudo de Immanent Consistent Spirit. Jani Hace s’amuse comme un fou avec les sons électro space cosmic sous vocoder avec une rythmique bien dance et rétro futuriste. L’album est un prolongement de la BO du  film Iron Sky – The Coming Race (2019) de Timo Vuorensola (suite d’Iron Sky sorti en 2012), dont la BO de ses deux longs métrages est composée par Laibach -celle d’Iron Sky-The Coming Race devrait sortir en 2023-. Dans les notes de pochette, on apprend que Dark Star, le premier film de John Carpenter, à la fois réalisateur et compositeur est également une autre source d’inspiration de Love is Still Alive. Un autre élément d’étonnant dans cet album, c’est le style country festif et rétro dans le morceau titre chanté par Milan Fras. La mélodie jouée à la guitare de cette version Past I va revenir au fil de l’album, telle une madeleine de Proust. Ce morceau a la couleur d’un tube à fredonner sous la douche, sur le chemin qui mène au travail ou sur la route des vacances. Bref, à défaut d’être martiale et rigide, le voyage à travers les 8 planètes de cet album, est bigrement solaire, fun et dansant. Laibach est vraiment un groupe à part dans le milieu musical. Il n’en fait qu’à sa tête, et il a bien raison, quitte à désorienter « son » public. 

(1): Ci-dessous quelques photos du concert à Paris au Cabaret Sauvage le 22 janvier 2023

Laibach - Cabaret Sauvage - Paris - 22.01.23 @ Paskal Larsen

https://laibach.bandcamp.com/album/love-is-still-alive

https://wtc.laibach.org/collections/love-is-still-alive

https://www.facebook.com/Laibach/




vendredi 27 janvier 2023

PATRICK COWLEY "Malebox" (Dark Entries Records) – 12 novembre 2022


Depuis 2009, le label synth wave Dark Entries publie des albums de Patrick Cowley (1950-1982), qui permettent de réhabiliter le travail artistique de ce musicien et producteur de génie. Lors de la publication de l’album Some Funkettes, j’ai écrit une chronique pour présenter cet artiste précurseur d’un son, d’une musique « disco-club » novateur (1). 


La nouvelle livraison titré Malebox, contient six morceaux inédits enregistrés entre 1979 et 1981. Une fois de plus, découvrir 40 ans plus tard, ces pépites restés dans des tiroirs est jouissif. La compilation contient cinq instrumentaux redoutables et le morceau tubesque Low Down Dirty Rhythm, avec au chant la diva disco soul Jeanie Tracy, qui a chantée pour Sylvester, Herbie Hancock, Aretha Franklin, Sheena Easton. Quand on est amateur de musique électro disco funk et space, dans l’esprit de Giorgio Moroder/Donna Summer, Black Devil Disco Club, Cyboton, Cerrone, Brian Bennet, Yello Magic Orchestra, cette compilation inédite est un plaisir non coupable qu’on a envie de partager et d’écouter dans tout type de soirée, où l’appel de la danse est plus fort que tout. Ici, on est dans les sons disco période 78-82, avec les notes électro de synthétiseur qui viennent de l’espace, du cosmos. La durée des morceaux (6 minutes en moyenne) permettent d’entrer sous les sunlights de la rythmique motorik avec ses nappes de "faux" violon qui sortent des touches du synthétiseur et donne instantanément, la fièvre au corps et l’envie de se diriger vers la piste de danse pour tous les jours et soirs de la semaine. Pour envelopper cette musique stylée, Gwenaël Rattke a réalisé une magnifique pochette dans l’esprit graphique des années 80’s. En prime à l’intérieur du disque en vinyle, il y a une enveloppe qui contient le duplicata d’« une lettre de Patrick Cowley au producteur de discothèque français Pierre Jaubert ainsi que des notes et des paroles manuscrites.»


(1): Chronique de l’album Some Funkettes ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2020/11/patrick-cowley-some-funkettes-dark.html

https://patrickcowley.bandcamp.com/album/malebox

https://www.darkentriesrecords.com/?s=patrick+cowley&post_type=product

https://www.youtube.com/channel/UCvewQH0MKeHvZUhSSiLVJqg