jeudi 24 novembre 2022

HORS-CIRCUITS : Top 10 films

Après avoir demandé à Bruno Terrier (1) de la boutique vidéo Métaluna Store (Paris 5ème), c’est maintenant au tour de Stéphanie et Patrice de la boutique Hors-Circuits (Paris 11ème) de nous donner leur TOP 10 films. Ce fut très dur pour eux de choisir, ainsi pour qu’il n’y est pas de mort, d’empoignade à l’arme blanche, Stéphanie et Patrice ont chacun donné leur TOP 10 Cinéma, ainsi pas de bobos, ni de règlement de comptes, pas de violence perverses, non que la passion et l’amour du cinéma. Le résultat est ci-dessous.

Mais d’abords une petite intro pour les ami.es qui ne connaissent pas Hors-Circuits (2). Tout comme Métaluna, Hors-Circuits est un lieu incontournable pour les cinéphiles qui achètent les films en « dur », soit en Blu-ray et DVD. Mais attention, la boutique n’a pas la même superficie que la Fnac, ainsi Stéphanie et Patrice font une sélection de qualité sur les nouveautés et classiques du cinéma. Le Bis (giallo, horreur, fantastique, érotique, péplum, western, fumetti…) a une belle place, mais aussi le cinéma français de patrimoine, de René Château à la nouvelle vague en passant par des curiosités, le cinéma asiatique toutes époques, les films expressionnistes allemands, les films de l’Europe de l’Est édités  par Malavida, des documentaires et tant d’autres. Notre duo de choc a aussi une affection toute particulière pour le film Danger: Diabolik! de Mario Bava (absent dans la sélection) et propose des goodies sur le film et la BD. Idem pour le film suédois Thriller (Crime à froid en VF) de Bo Arne Vibenius (1973) avec l’icône Christina Lindberg. Pour la sortie du Blu-ray chez Le Chat qui Fume, Christina Lindberg sera en dédicace chez Hors-Circuits le samedi 17 décembre 2022 de 15h à 18h. Autre « dada » de la boutique, ce sont les films du réalisateur Jean Rollin (1938-2010), qui est souvent venu à la boutique, dont évidemment pour des séances de dédicaces et rencontres avec le public, où l’on pouvait croiser Pascal Tourain, mieux connu sous le nom de l’Homme tatoué et Christophe Bier, le Monsieur du Dictionnaire des longs métrages français pornographiques et érotiques en 16 et 35 mm (Serious Publishing) également amateur des acteurs qui s’habillent en gorilles dans les films. En fouillant dans les rayons de la boutique, on doit pouvoir trouver ce genre de films exotiques.

Patrice étant un ancien frontman du fanzine New Wave (et son format A3) et du label New Wave Records au logo avec une chauve-souris, à la boutique il y a aussi des films, des disques et parfois des T-Shirts liés au punk rock et la musique alternative. A noter qu’il y a un livre qui se prépare avec tous les numéros de New Wave réunis ensemble. Surveillez la page Facebook de la boutique ! Enfin pour être presque complet, il y a évidemment de nombreux livres et fanzines sur le cinéma. Bref, Hors-Circuits est une adresse incontournable pour l’amateur de cinéma et de rock en objet physique et non pas en PDF et streaming : Hors-Circuits, 4 rue de Nemours, 75011 Paris

 

Votre  film culte préféré qu’importe le temps qui passe ?

Patrice : Black Rose Mansion de Kinji Fukasaku (1969) avec l’étonnante amie de Mishima, Miwa mais cela pourrait être aussi L’oiseau au plumage de cristal de Dario Argento (1970) ou La discrète de Christian Vincent (1990).

Stéphanie : Incontestablement L’Homme à la caméra de Dziga Vertov (1929), un film « tout en un ».

Votre film préféré des années 2000 ?

Patrice : Berlin File du sud-coréen Ryoo Seung-Wan (2013), un thriller d’espionnage fulgurant.

Stéphanie : Ça c’est vraiment difficile… peut-être City of Life and Death de Lu Chuan (2009), pour sa cruelle beauté et son récit historique.

Votre film d’avant-garde préféré ?

Patrice : Jetons les livres et sortons dans la rue de Shuji Terayama (1971), un réalisateur japonais trop méconnu.

Stéphanie : L’Homme à la caméra !

Votre classique du patrimoine français préféré ?

Patrice : Le portrait de son père d’André Berthomieu (1953) où se marient parfaitement Brigitte Bardot jeune et le Paris des années 50.

Stéphanie : Ce n’est pas très original, mais Les barbouzes de Georges Lautner (1964), indémodablement drôle et ça fait un bien fou.

Votre film avec une pin-up ou femme fatale préférée ?

Patrice : Baisers volés de François Truffaut (1968). Claude Jade car le charme est à mon avis ce qu’il y a de plus fatal. D’où l’expression « tomber sous son charme » d’ailleurs…

Stéphanie : Vampyros Lesbos de Jess Franco dans sa version allemande (1970) avec la troublante Soledad Miranda.

Votre film de Jean Rollin préféré ?

Patrice : Le masque de la Méduse (2009), son dernier, qui m’a, entre autres, permit de rencontrer Marlène Delcambre.

Stéphanie : Les deux orphelines vampires (1997), où le merveilleux le dispute à l’insolite.

Votre film inavouable, dont vous n’êtes pas très fière d’aimer, mais que vous adorez malgré les mauvaises critiques ricanant ?

Patrice : Peut-être « inavouable » en ces temps régressifs, et encore… mais en tout cas sans aucune honte, L’immoralita de Massimo Pirri (1978).

Stéphanie : Inavouable ? Et vous pensez que je vais avouer ?? La liste est bien trop longue…

Votre film punk rock contre-culture préféré ?

Patrice : Suburbia de Penelope Spheeris (1983), le quotidien d’une bande de jeunes punk/skin en Californie.

Stéphanie : A Gun for Jennifer de Todd Morris et Deborah Twiss (1997), avec une B.O. essentiellement féminine (Bush tetras, Fifth Column, Tribe 8, Wanda Jackson, Sourpuss…).

Votre plus belle affiche de film ?

Patrice : La louve solitaire d’Edouard Logereau (1968) sœur du Danger : Diabolik de Mario Bava, sorti la même année, mais aussi  Pygmalion XII d’Ingrid Sander (1971), film d’espionnage de République Démocratique Allemande.

Stéphanie : L'affiche japonaise du film chinois Hapkido de Huang Feng (1972) avec Angela Mao Ying et Sammo Hung qui en est la chorégraphe; tous les deux avaient réellement été entraînés par le grand maître du Hapkido (art martial coréen) Ji Han Jae.

Le film parfait pour passer un agréable moment avec la personne qu’on chérie le plus ?

Patrice : Le banquet de Feng Xiaogang (2006) qui vous donne si faim…

Stéphanie : Tampopo de Juzo Itami (1985) si on peut aller au resto après.

https://www.horscircuits.com/

https://www.facebook.com/hors.circuits/

(1): Top 10 de Bruno Terrier, Métaluna ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2022/10/bruno-terrier-top-10-films.html

(2): Belle interview de Hors-Circuits sur le site Culturopoing : https://www.culturopoing.com/cinema/entretiens-cinema/boutique-hors-circuits-entretien/20221124
















mercredi 23 novembre 2022

EROINA "Belladonna" (Lang) – 18 novembre 2022


Il y a quelque mois je vous ai présenté le duo allemand Mondo Sangue (1), qui a la particularité de composer des B.O. de films imaginaires inspirées des films de genre italien des années 60 et 70, comme le giallo, l’horreur, films de cannibales, la SF, le western spaghetti, le fumetti. Et bien en France, on a aussi un duo qui compose des B.O. imaginaires pour illustrer des films dans la catégorie giallo et thriller. Ce duo est parisien, il a pour nom Eroina, est composé de Natacha et Arnaud au chant et à la musique. Belladonna est leur 2ème album, il fait suite à Demotheca vol 1 & 2. Belladonna est le titre d’un magnifique film d’animation érotique japonais, totalement pop psychédélique, réalisé en 1973 par Eiichi Yamamoto. Il existe une B.O du film composée par Masahiko Sato, réédité en 2015 en vinyle par le label anglais Finders Keepers Records. Sa musique mélange le psyché prog, l’expérimental cosmique, la musique concrète et la pop japonaise. Pour la lecture Belladonna,  par Eroina, le style musical est différent. On quitte le Japon, le moyen âge, tout en gardant un lien avec la sorcellerie, pour l’Italie en 1969. Ici Belladonna est une riche jet-setteuse qui vient passer l’été à Rome. Voici le synopsis de ce film imaginaire : "Dans le Swinnging Rome de 1969, Belladonna raconte une histoire de sorcellerie pop. Entre giallo jazzy, dolce vita gothique et érotisme macabre, suivez l’aventure de Nella, une jeune femme comme les autres, qui va affronter les ténèbres et révéler sa véritable nature."

Eroina s’inspire de la musique sixties, seventies et eighties des maestros italiens Morricone, Simonneti, Ortolini, Cipriani, Frizzi, De Angelis et Piccioni qui ont illustrés tant d’images de films bis, restées longtemps inédit en France, lors de leurs sorties en salles et découverts grâce à la vidéo et plus particulièrement aux éditions Blu-ray, remastérisées par les éditeurs Le Chat qui Fume, Artus Films, The Ecstasy of Films, Frenezy, ESC. Sans oublier les nombreuses publications en vinyles et CD de B.O. italiennes restées inédits, grâce au label espagnol Quatet, et aux labels italiens Foor Flies, Beat et Dagored. Ainsi on trouve dans les 8 compos de cet album, l’ambiance giallo d’un film de Dario Argento, mais avec moins d’angoisse, car les sons chatoyant du jazz, de l’easy listening s’invitent au programme. Natacha chante sur plusieurs morceaux. Sa voix ne ressemble pas à celle d’Edda Dell’Orso. Son chant navigue entre la pop jazzy interprété en italien (Belladonna) et parfois le lyrisme proche d’un film sentimental hollywoodien (Addio Strega !). Le point faible, est justement quand Natacha en fait trop sur la corde vocale, l’aspect variété jazzy bobo –Melody Gardo- actuelle est limite (Amore Sabbatico, Pop Pandemonio). Par contre, quand elle fait les chœurs, voix érotiques, (Thanaterotica), ou angoissant (Cadaveri Squisiti) c’est parfait. Côté musique, on a droit ici à un best of des styles, ambiances qu’on trouvent dans les giallo, thriller, films de complot et poliziottesco italien.  L’atmosphère, les effets de styles sont au rendez-vous, pour le bonheur des nostalgiques du genre. Natacha et Arnaud sont fan de ses musiques, ils sont là pour rendre un hommage le plus sincère possible, comme le couple de cinéastes Hélène Cattet et Bruno Forzani avec leurs films Amer (2010) et L’Étrange couleur des larmes de ton corps (2013). Peut-être qu’un jour, ces réalisateurs ferons appel à Eroina pour réaliser la B.O. ? Comme il n’y a aucune informations sur la pochette, j’imagine que la musique a été composée en numérique avec des synthés et sur ordinateur. Je ne pense pas qu’il y a des instruments analogiques. A propos de pochette, l’album est publié en vinyle 33 tours couleur pourpre (comme chez Prince), pochette gatefold avec des belles illustrations de Lang, un insert qui donne le synopsis de chaque morceau (en français, italien et anglais), soit un beau disque à poser sur sa platine vinyle, et à écouter avec plaisir, mais si possible sans lame blanche entre les main. Un accident est vite arrivé !

(1): Chronique de l’album Rosso Come la Notte de Mondo Sangue ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2022/08/mondo-sangue-rosso-come-la-notte-all.html

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