Battan L’Otto est un duo de Rouen, ville au passé et présent rock bien vaillant : Rotomagus, Les Dogs, Les Oliventeins, Mister Moonlight, Rosa Crux, Tahiti 80, MNNQNS, We Hate You Please Die, Jean-Pierre Turmel et son label Sordide Sentimental, Jean-Emmanuel Deluxe et son label Martyrs Of Pop, pour citer quelques bons groupes, dont certains sont devenues des références du Rock en France. Battan L’Otto vient confirmer avec sa musique, qu’à Rouen il y a une atmosphère propice pour composer du rock très inspiré. Sous le nom de guerre Battan L’Otto, il y a au chant et autoharp la compositrice Silvia Morini, à la basse, synthétiseurs, voix, arrangements, hOli. Pour les concerts, et enregistrements en studio, le duo est accompagné de plusieurs musiciens.
Le mini album Planet Nine est leur première sortie vinyle. L’album a été produit à New York par le batteur Kevin Tooley. A noter qu’il a produit These Are The Day, le premier album de Certain General sorti en 1985 sur le label culte du Havre Invitation au Suicide. Cet indice n’est pas un hasard, car justement côté style, on trouve chez Battan L’Otto, une forme de cabaret rock sombre, enveloppé de lyrisme et de poésie brumeuse (November’s Heat). On imagine que Kevin Tooley a été séduit par le charme des compos du duo, et ainsi s’impliquer à 100% dans le projet jusqu’à produire, mixer et jouer de la batterie sur Planet Nine (la neuvième planète supposé du système solaire). Le mini-album contient sept morceaux portés par la forte voix solaire de Silvia Morini, toute en prestance glamour et en luminosité aveuglante qu’elle a rapportée de son Italie natale. Ici la production, donne une clarté céleste à la musique qui brille de 1000 feu. Tout s’emboite comme une poupée russe. Les textes sont en anglais et en français, pour un mariage parfait, à l’inverse du Brexit qui divise l’Angleterre et l’Europe. Dans le style sonore, on peut y apercevoir Alain Bashung, Elysian Fields, Marianne Faithfull, Poni Hoax, Parlor Snakes. Mais au final, difficile de rattacher la musique de Battan L’Otto à d’autres artistes, tant le duo a son propre style. Le mieux est de l’écouter au plus vite, d’autant, pour ne rien gâcher, la pochette est très belle. Elle reprend une photo d’Émile Costard qu’il a réalisé en 2017 pour le reportage publié par le journal Le Monde sous le titre Chibanis, les travailleurs oubliés des Trente Glorieuses. La photo représente la façade du foyer Brenu à Gennevilliers (93), construit en 1975 par la Sonacotra. Sa destruction, pour cause d’insalubrité est en cours depuis 2013.
Photo @ Patrick Poignye
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