Gregario est le
projet du luxembourgeois David André.
Après avoir joué pendant 20 ans dans de nombreux groupes (Balboa, Metro, Miaow Miaow, Loud Was The Sea, Mount
Stealth), en 2020, aidé de Paul Fox
(batterie, percussions), le projet Gregario
voit le jour avec la parution d’un premier mini LP Whistleblowers.David André est un pianiste qui mélange
avec sensibilité, jazz, musique minimaliste, néo classique, B.O. de film sensorielle et new
wave atmosphérique. Quelque part entre Philip Glass, Michael Nyman,
The Durutti Column, Harold Budd, la musique mélancolique (mais pas
déprimante) et voilée de Gregario envoute instantanément. On se laisse
facilement porter par le rythme léger et captivant des notes en noir et blanc. David
André joue du piano avec grâce, en laissant apparaitre une forme de
fragilité à la fois touchante et tranchante. Le contrepoint, l’accompagnement
de la batterie, donne une tonalité jazz, juste dosé comme il faut, pour donner
aux 6 instruments de ce nouveau mini LP titré Nomads On Hold une forme de charme, auquel il est difficile de résister. Écouter la musique de Gregario,
c’est comme l’excitation du rendez-vous d’une première rencontre. On a le cœur qui
bas !
Sous-titré Giallos
et thrillers européens, Artus Films
nous gâte avec la parution du beau livre Une Étude en jaune. Format A4,
couverture rigide cartonné, 396 pages couleurs, pour mettre en avant les
magnifiques affiches de films (dont de nombreuses pleines pages), rien n’est
trop beau pour raconter l’histoire de ses films en majorité italiens sortis sur
les écrans de cinéma à partir des années 60 et surtout dans la première moitié
des années 70. Auparavant les revues Mad
Movies et L’Écran Fantastique
avaient consacré des dossiers sur le giallo (Hors-série L’âge d’or du cinéma de genre italien pour Mad Movie et Vintage n°2 pour L’Écran Fantastique).
Mentionnons également les fanzines Médusa,
Diabolikzine, Torso, qui défendent ce genre
à travers des chroniques et interviews.
Le livre étant écrit par Frédéric Pizzferrato, un spécialiste passionné du cinéma de genre,
qui pose sa plume dans divers magazines (L’Écran
Fantastique), fanzines de qualités (CinemagFantastique, Darkness, Médusa, Vidéotopsie, sites web (Sueurs Froides, CinémaFantastique) et son site BisArt
Cinéma, on est sûr que cet ouvrage consacré au giallos et thrillers
horrifiques est entre de bonnes mains !
Déjà le sommaire est soigné : le préface est écrite
par les réalisateurs Hélène Cattet
et Bruno Forzani (Amer), l’historique du giallo, le krimi
(= le giallo allemand), une présentation des maitres du genre avec une
filmographie sélective (Mario Bava, Lucio Fulci, Umberto Lenzi, Sergio Martino,
Dario Argento), une petite présentation des acteurs.es (Adolfo Celi, Jean Sorel, Erika Blanc, Barbara Bouchet, Mimsy Farmer, Edwidge Fenech), une chronique sur Les Diaboliques d’Henri Georges Clouzot (1955), film précurseur du giallo (tout comme
Psychose d’Alfred Hitchcock -1960-), et le point central du livre, les
chroniques des films (plus de 250 !). Elles sont évoqués en trois périodes (1962-1979, 1982/1999, 2000 à aujourd'hui), et en prime les chroniques des films inspirés par les codes du giallo (ah la fameuse arme blanche tranchante !). Après la lecture du livre, vous pourrez chercher les films en
DVD ou Blu-ray en espérant d'avoir dans les bonus des interviews des réalisateurs, acteurs et techniciens. Deux regrets absents au sommaire. Un sujet sur les compositeurs
de B.O., car dans le style giallo et thrillers horrifiques, la musique est
très importante, d’autant qu’une grande partie ont été composés par des
maestros (Ennio Morricone, Riz Ortolani, Piero Umiliani, Manuel de
Sica, Bruno Nicolai, Guido et Maurizio De Angelis). Et un sujet sur les éditeurs DVD/Blu-ray qui
font (ou on fait) un travail remarquable pour découvrir ses films : les regrettés
Neo Publishing et la Collection Giallo repérable avec le digipack
jaune, Artus Films et Le Chat Qui Fume qui on reprit le
flambeau avec tallent. Par contre le côté très positif du livre est la mise en
page avec une place importante aux affiches et photos d’exploitation. Bref, un
livre à posséder dans sa bibliothèque, classé au rayon cinéma bis.