L’auteur compositeur et
interprète Bruno Dibra, alias Renarde affiche une fière allure sur la pochette de son premier EP 5 titres. Entre
Tintin reporter et un agent secret d’un film d’espionnage échappé des
sixties du style Coplan/OSS 117, Renarde dégaine sa
caméra pour nous présenter son Courts Métrages en prélude on l’espère, au
futur long métrage en technicolor. Sa voix proche de Louis Chedid est mise en valeur avec une musique orchestrale et des chœurs veloutés. Les
morceaux ont été enregistrés à la campagne dans une maison aménagée du
sud-ouest de la France. La petite particularité de cette maison studio a permit
à Renarde d’utiliser l’acoustique de toutes
les pièces, pour ainsi donner aux musiciens invités (dont un quatuor à cordes
et un trio de cuivres) une zone de confort. Les arrangements ont été écrits par
le producteur Quentin Lachapèle. Le
résultat des 10 jours confinés pour la création, donne cinq morceaux classieux avec
une musique cinématographique dans l’esprit de Jean-Claude
Vannier, Philippe Sarde et une musique pop céleste
dans l’esprit de The Divine Comedy et Pulp. Les cordes et les cuivres sont des habits haute couture qui mettent en
valeur la voix claire et de velours de Bruno Dibra. Pour l’instant
il faudra se contenter de seulement 13 minutes de musique, à écouter sans relâchement.
L’EP est uniquement disponible en numérique.
Aujourd’hui avec Bye Bye Theresa je vous propose du punk rock avec des paroles en français. De temps à
autre, écouter du rock qui décrasse les oreilles avec des paroles énervés cela
ne fait pas de mal : « J’ai ma mère qui crève, Et mon père s’est tué à la
tâche. Aujourd’hui waouh le rêve, J’ai plus qu’à trimer sans relâche. »
(Colère), « Je suis de mauvais poil avec toi espèce de con. Je suis de mauvais
poil avec mes amis et mon patron. Je suis de mauvais poil avec ma cocaïne. Je
suis de mauvais poil avec ma petite copine. » (Mauvais poil). « Ils
prennent de la lacrymo, Des coups de matraque dans le dos, En exprimant leurs
idéaux. Ce sont des manifestants. » (Les manifestants). Ce style de punk rock
français à la Oberkampf, OTH, Parabellum, Les Sheriff nous rend
nostalgique des bars rock, fermés depuis un an. Ces bars avec le groupe qui
joue dans un coin de la salle, parfois à côté des WC, avec le public enthousiaste
et imbibé de bière qui déborde sur le trottoir, je pense à l’Armony à
Montreuil, au Picolo aux Puces de Saint-Ouen, feu La Féline à
Paris, ça manque terriblement. Sans les bars, sans les concerts, les villes ont
peu d’intérêt.
Formé en 2009, Bye Bye Theresa est un groupe lyonnais qui a pas mal roulé sa bosse dans le sud-est de
la France. Après deux maquettes et la rencontre en 2015 avec Spi d’OTH et Les Naufragés, le projet d’un
album se met en place. Mais quand on est un punk et rockeur, pas facile de
garder le groupe soudé, ainsi au gré de plusieurs départs, il ne reste plus que
Benjamin Richard aux textes et compos et Jérémie Germain à la production. Des amis musiciens, et même des chœurs viendront malgré
tout aider Ben pour
finaliser l’album qui voit le jour en ce mois de mars 2021. L’album contient 13
morceaux aux titres explicites (Colère, On t’emmerde, Je ne
sais pas, Mauvais poil), dont les reprises Laisse-pas trainer ton
fils de NTM et Poussière d'étoiles des Naufragés. Les
compos sont certes énervées, mais garde une bonne humeur qui fait plaisir à
écouter et à voir avec les deux clips qui sont bien réalisés. Parfois le punk
rock se fait plus chanson avec Je ne sais pas (avec même du piano) de bon
augure à fredonner sous la douche. Bref du punk rock tricolore sans prise de
tête à écouter au casque sur le chemin qui mène au travail. Le port des gants
de boxes que l’on voit sur la pochette, sera prescrit selon si la journée est
bonne ou mauvaise.
Ennio Morricone a réalisé plus de 500 BO pour le cinéma et pour les programmes TV, autant dire que sa carrière est une mine d’or
sonore. Depuis la réévaluation des disques en format vinyle, de nombreuses
rééditions à tous va se sont emparés des BO du maestro. Et plus on avance, plus
il y a des rééditions. Depuis janvier 2021, ça n’arrête pas : les 4
compilations par thème (western, psycho, lounge, giallo) chez Atthe Movies/Music For Vinyl, sans
compter les BO de films complète (Cosa Avete,
Fatto A Solange ?,L’Istruttoria E’Chiusa : Dimentichi, La Resa Dei
Conti ), I Due Evasi Di Sing Sing de
Lucio Fulci (1964) sur Sonor Music,
Senza Movende de Philippe Labro sur
Quartet records.
Après l’excellente
compilation Morricone Secret, le
label Decca Records poursuit ses
publications du catalogue de CAM Sugar qu’il vient d’acquérir (1). Les
documentaires I Malamondo de Paolo
Carava (1964)et Mondo CanePaolo Cavara, Gualtiero
Jacopetti et Franco Prosperi (1962) sont les nouvelles sorties
en double vinyle avec de nombreux bonus. Ces deux documentaires font partie du
genre "mondo movie", un genre racoleur pseudo documentaire pour montrer des
images choquantes avec un mélange d’exotisme, de sexe et de violence. Je n’ai
pas vu ces documentaires. Donc acte du point de vue images et sujets traités.
I
Malamondo est sorti en 1964, soit la même année que Pour une poignée de dollar de Sergio Leone. En 1964, Ennio
Morricone a composé huit BO pour le cinéma et une BO pour la télévision.
Pour illustrer les images de la jeunesse débridé en ce début des sixties, Ennio
Morricone a composé une musique easy listening/lounge, avec de l’exotica,
de la bossa, une touche jazz pépère. L’ensemble est très agréable à écouter.
Dans la musique il n’y a rien de choquant, tout est fluide.
La musique de Mondo Cane a été composée par Riz
Ortolani et Nono Oliviero. Riz Ortolani est moins connu que Morricone
du grand public, mais pour les amateurs de BO, notamment italiennes, c’est un
compositeur incontournable. Il a surtout œuvré dans le cinéma italien d’exploitation,
tel que des péplums, westerns, comédies sexy, giallos, polars et le sulfureux Cannibal Hollocaust. Comme pour Morricone,
il a composé beaucoup de BO, notamment dans les années 60-70. Mondo Cane date
de 1962. Dans le style mondo, ce documentaire est une des références. Beaucoup
de cinéastes vont se lancer dans cette brèche pour nous faire voir de l’insolite
à travers le monde, souvent avec un commentaire moralisateur. Pour les images,
ce sera au public de déceler le vrai du faux, un peu comme l’internet d’aujourd’hui
avec ses « fake ». Comme pour I Malamondo, la musique de Mondo Cane
est dans le style easy listening, avec un peu de jazz par ci, un peu d’exotica
par-là, soit de l’illustration sonore/library music de bonne qualité, digne d’une compilation
lounge bien agencé. Ces deux BO sont comme des frères, difficile de les séparer. Les trois
première référence CAM Sugar édité par Decca sont très bien, cela laisse présager de belles petites
pépites dans les prochain mois puisées dans le catalogue CAM de 2000 références. Sa
donne le vertige, surtout pour le porte-monnaie.
(1)Comme
la présentation des deux albums par le label Decca est très clair, voici le
texte promo :
"Dans le cadre d’un nouveau partenariat
mondial avec Sugar Music, Decca Records recueille les catalogues
prestigieux de musique de film du label italien CAM, fondé à Rome en
1959 et riche de plus de 2000 références. Aujourd’hui, le label réédite deux
bandes originales cultes du catalogue Mondo Cinema, sous-genre du cinéma
italien né en 1962 dont les films à sensation, ou pseudo-documentaires,
visaient à choquer les spectateurs de cinéma ordinaires des années 60 mettant
en avant un aspect racoleur ou choquant du thème. Restaurées et remasterisées,
elles sont présentées avec les pochettes originales.
Mondo Cane est un film documentaire culte de 1962 réalisé par Paolo
Cavara, Gualtiero Jacopetti et Franco Prosperi, ayant connu
un succès international et remporté plusieurs prix lors de la 15e édition du
Festival de Cannes. La bande originale de Riz Ortolani et Nino
Oliviero s’est également élevé au rang de culte, innovante et moderne avec
des influences allant du jazz à l’exotica. Récompensée d’un Grammy Award et
nominée aux Oscars en 1963, elle comprend notamment le titre instrumental 'Modelle
in Blue / Models in Blue' devenu célèbre à travers le titre 'More',
revisité par les plus grands interprètes tels Nat King Cole, Aretha
Franklin et Frank Sinatra.
I Malamondo est un mondo étrange, sortant des sentiers battus, sur la
jeunesse des débuts des années 60, réalisé par Paolo Cavara. La bande
originale est l’une des premières œuvres d’Ennio Morricone et
probablement l’une de ses partitions les plus excentriques et colorées. Vive et
décalée, elle couvre de nombreux genres comme la musique classique, la
bossanova, le jazz, la musique latine et l’exotica, et comprend les
interprétations vocales renommées de 'I Cantori Moderni di
Alessandroni' et 'I 4+4 di Nora Orlandi' – deux chœurs qui
incarnent l’esprit des musiques de film italiennes de l’époque. Restaurée et
remasterisée à partir des bandes originales, la réédition comprend 7 titres
inédits, ainsi que le titre 'L'Ultima Volta', choisi par Wes Anderson
pour son prochain film The French Dispatch (avec Benicio del Toro,
Adrien Brody, Timothée Chalamet, Bill Murray et Owen
Wilson, à paraître en 2021)."