jeudi 10 décembre 2020

THE CRAMPS "A Date With Elvis" (New Rose Records) – Avril 1986


 

MES DISQUES A EMPORTER SUR UNE ILE DÉSERTE: Chronique n°4

J’aime beaucoup les albums studio des Cramps, difficile d’en choisir un pour m’accompagner sur une ile déserte à l’abri du loup-garou et autres monstres d’Universal classic. Parmi tous les bons albums du groupe, il y a A Date With Elvis.


 

J’ai découverts les Cramps en 1981 avec l’album Psychedelic Jungle, c’était le disque du mois dans le mensuel Best. Il est clair, quand on entend pour la première fois la musique des Cramps, sa fait un choc, car c’est un groupe unique qui mélange tout un univers musical qui vient du rock ‘n’roll des origines jusqu’au punk. Pour compléter l’univers musical, il y a toute les références au cinéma de films d’horreur des années 30-40 aux années 60 et de science-fiction des années 50. En plus le groupe a un look incroyable. Quand on a 16 ans, ce bouillon de culture underground est une porte ouverte vers une culture déviante auquel on a peu accès, du moins à l’époque quand on habitait un bled en province. J’ai acheté l’album en forma vinyle chez un disquaire guingampais. En 1983 les Cramps publient le mini album Smell Of Female et en 1986 l’album A Date With Elvis. Les Cramps avaient la particularité de changer régulièrement de personnel sous le haut commanditaire du duo Lux Interior et Poison Ivy. Sur cet album ils l’on réalisé à trois avec le fidèle batteur Nick Knox et sans le guitariste Kid Congo, ni un remplaçant. Aussi, notons la présence d’une chorale d’enfant sur le morceau People Ain’t No Good.


Bizarrement en 1986 j’ai acheté l’album en version cassette. Cela me permettait de l’écouter en voiture grâce la fameuse radio cassette. La musique des Cramps passe très bien au volant d’une voiture, avec le paysage qui défile à 110 km/h. La rythmique des Cramps donne le tempo pour que la conduite se passe dans des bonnes conditions, notamment si on tombe dans un bouchon.


Le titre du LP vient de l’album d’Elvis Presley publié en 1959. A noter qu'il est au volant d'une voiture. L’album des Cramps est dédié à Ricky Nelson, dont le groupe a repris le morceau Lonesome Town sur l’EP Gravest Hits sorti en 1978. Sur la version CD, il y a en bonus 4 morceaux, dont Get Off The Road, le thème du film d’exploitation She Devils On Wheels réalisé par Herschell Gordon Lewis.

J’ai vu les Cramps en concert à deux reprises, le 4  mars 1990 à Rouen et le 6 mars 1990 à l’Elysée Montmartre à Paris. C’était pour la tournée de l’album Stay Sick !. A cette occasion ils sont aussi passés à la Fnac pour une séance de dédicace. Evidemment c’est sur scène que le groupe prend toute sa démence. La communication/contact avec le public est une de leurs forces. De plus au premier rang on peut sentir les effluves du vin rouge (la boisson de Lux Interior) qui transforme petit à petit la scène en patinoire.

Voilà, c’est tout pour ma petite chronique consacré à The Cramps.


 https://www.facebook.com/thecrampsfanpage/







AKSAK MABOUL "Un Caïd EP" (Crammed Discs/PIAS) – 11 décembre 2020


 

Au mois de mai 2020, le groupe belge Aksak Maboul publie un nouvel album nommé Figures (1). Après l’EP Charles F. Bleistift sorti au mois de septembre, voici le deuxième extrait de l’album avec le morceau Un Caïd, remixé dans 4 versions, dont un d’Aksak Maboul et un edit radio.

Ci-dessous le texte de présentation diffusé par le label :

"Le légendaire groupe pop expérimental présente un nouveau single extrait de son récent double album Figures. Cet EP comprend un edit radio, ainsi que quatre relectures électroniques du titre. Hello Skinny (de l’écurie Brownswoood, alias Tom Skinner, également connu pour son travail avec Sons of Kemet) propose un remix élégant, rehaussé par une programmation rythmique spectaculaire. Eyelids and Phosphenes est une reconstruction par Aksak Maboul, qui démarre comme un remix et se transforme ensuite en un morceau intense et inédit, comprenant de nouveaux arrangements pour claviers, sax, clarinettes et voix. Spooky J, membre de Nihiloxica, livre une relecture intriguant et minimale. Jordan Fields (vétéran de la scène house de Chicago) et Marc Hollander (d’Aksak Maboul) s’associent pour créer une version old school joyeuse et dansante de la chanson. Dans Un Caïd, le texte typiquement énigmatique de la chanteuse Véronique Vincent semble faire allusion à un poète célèbre, peut-être le chef de file autoritaire d’un mouvement artistique né il y a près d’un siècle ? Il y est surtout question de pensée, et de regards, d’yeux et de paupières. On retrouvera cette thématique dans le clip décoiffant réalisé par l’animateur/collagiste Yoann Stehr (déjà auteur de la vidéo illustrant Tout a une fin)."

(1)   Chronique de l’album ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2020/05/aksak-maboul-figures-crammed-discs-22.html


https://aksakmaboul.bandcamp.com/album/un-ca-d-ep

https://www.facebook.com/AksakMaboul1/


CHRISTIAN BONNEAU "Le Diable Rose" (The Omega Production Records) – 27 novembre 2020


 

Le label The Omega Production poursuit son investigation dans le patrimoine des Bandes Originales de films français de genre, type horreur, érotique ou X. Après les BO réalisés par Yan Tregger pour L’Amour à la Bouche de Gérard Kikoine (1974), Daniel J. White pour Le Lac des Mort- Vivants de Jean Rollin (1981) et La Comtesse Noire de Jess Franco (1975), François-Eudes Chanfraut pour A l’intérieur de Julien Maury et Alexandre Bustillo (2007)… Le Diable Rose est la 19ème référence d’Omega Production. Le Diable Rose est un film réalisé par Pierre B. Reinhard, sorti en salle à Paris au cinéma Le Triomphe le 3 avril 1987. La distribution est assez cocasse, car dans cette comédie érotique, polissonne et paillarde, on trouve l’ex star du X, Brigitte Lahaie entourée des chansonniers Roger Carel et Pierre Doris.


Avant d’évoquer le ton musical de la BO, voici la synopsie du film avec le texte qui est écrit sur le dos de la jaquette du DVD édité par René Château (ex-compagnon de Brigitte Lahaie). « 1944, pendant l’occupation dans une petite cité de la côte normande, Le Diable Rose reste un bordel heureux. Une agréable maison close où les filles superbes et savoureuses proposent aux clients un spectacle de tableaux vivants de qualité. Le Diable Rose coincé entre une résistance à la gâchette sensible et des troupes d’occupation armées jusqu’aux dents, devra user de tous ses charmes pour survivre. »


On arrive à la BO composé et arrangée par Christian Bonneau, fils du chef d’orchestre Paul Bonneau, qui a composé de nombreuses musiques pour l’opérette, le ballet et le cinéma. Christian Bonneau a composé peu de BO et principalement pour le réalisateur Pierre B. Reinhard (l’habillage musical pour La revanche des Mortes-Vivantes -1981-, Tracking -1987- Le Diable Rose -1987-), Coïncidence de Jean-Pierre Rivière (1985) et Mélodrame de Jean-Louis Forge (1976), soit des films très obscurs.

De par le cadre, le sujet, la musique est menée comme une série de scénettes sous forme de revue coquine avec les styles qui évoquent la belle époque, le French Cancan, le cinéma muet. Sur le site en ligne Discogs, la musique est classée dans les catégories cabaret, militaire, classique, opérette, marches, romantique. En effet tous ses styles sont présents dans la BO, avec en prime une touche chanson paillarde. C’est clair, ici on n’est pas du tout dans les registres sonores d’Ennio Morricone, Nino Rota, Henri Mancini, Michel Legrand et Berrnard Hermann. Et ne cherchez pas des sonorités pop 70 et 80, on vous le rappel on est en 1944 et non pas dans le sixties du Swinging London.


Christian Bonneau a utilisé quelques musiques composé par son père. A l’écran, Brigitte Lahaie chante sur Adieu, fais-toi putain et La petite tache noire, mais la voix est en réalité celle d’une chanteuse professionnelle, qui selon les notes du compositeur dans l’insert du vinyle était « quelque peu gênée par certains mots de ces textes pour le moins grivois.»

L’album contient l'intégralité des compos, soit 20 morceaux, dont des chutes de studios. La pochette est en gateford, avec au recto une belle photo de Brigitte Lahaie pleine de charme et de désir. C’est plus vendeur qu’une photo avec Roger Carel ou Pierre Doris. C’est la deuxième fois qu’on voit une très belle photo de Brigitte Lahaie sur la pochette d’une BO de film X ou érotique. Le précédent LP était Le disque de Culte (2016) avec les musiques d’Alain Goraguer.


La BO du Diable Rose n’avait jamais été publiée, ainsi ce tirage à 300 exemplaires (dont 100 ex avec une affichette dédicacé par le réalisateur et le compositeur) est une belle occasion de découvrir la musique, et si le cœur vous en dit, de visualiser le film disponible en DVD. Évidemment ne vous attendez pas à un chef-d’œuvre, mais plutôt à une curiosité française de par son casting atypique.

 

Ici une chronique sur le label The Omega Production : https://paskallarsen.blogspot.com/2020/06/the-omega-production-records-horreur-la_13.html

 

https://theomegaproductionsrecords.bandcamp.com/album/the-red-devil-original-motion-picture-soundtrack

https://www.theomegaproductionsrecords.com/product-page/le-diable-rose

https://www.facebook.com/theomegaprodrecords/