Izabela Izzy
Rekowska
et ses trois musiciens sont polonais, ils habitent la ville de Poznań. Mais leur musique urbaine,
punk/pop rock avec une touche de no-wave pourrait venir de New York, tant les
riffs ont du bitume entre les cordes, et on imagine des soirées nocturnes dans
leurs jambes après avoir trainé longuement au CBGB. Izzy à de la voix,
une voix à la fois en acier (la guerrière) et en velours (la mère). Dans son
timbre vocal on pense par moment à Debbie
Harry et Patti Smith, justement
deux figures cultes de New York city.
La force de ce premier album est
la tension proche de l'explosion qu’il dégage. Ici pas de retenu, ni de faux semblant, tout est
dans l’instinct animal, la soif de jouer fort mais avec de la tenue. Oui, Trust No One est un album électrique qui
accroche dès la première écoute, tant la sincérité, l’envie du groupe de faire
partager sa musique est communicative. Et surtout à l’avant-poste il y a la
tigresse Izzy qui peut à la fois
caresser ou griffer une peau lisse, tendre et fragile d’une personne qui passe près
d’elle. On dirait qu’à l’intérieur de la structure des compos, il y a de l’adrénaline
causée par l’instinct de survie. Le battement entre douleur et apaisement est
la force motrice de la musique d’Izzy
and The Black Trees. Petit plus, comme s’il y en avait besoin pour convaincre,
sur le morceau Strangers Allow il y a
quelques notes de saxophone qui donne une couleur bleuté du meilleur effet. L’apport
du saxo mérite d’être plus exploiter dans un album futur. Et pour clore cette
chronique, le 3ème morceau a pour titre After Dark. Justement que ce passe-t-il à la nuit tombé ? Izzy vient vous border ? Bref,
si le rock urbain vous parle, écouter rapidement ce Trust No One qui a des tripes et du charme dans le moteur électrique non pas "sans" mais "avec" du plomb.
Le label anglais Fire Records réédite Lovey,
le 4ème album du groupe de Boston Lemonheads sorti initialement en 1990, soit l’année du début du mouvement grunge
qui allait emporter tous les suffrages à travers les quatre coins du globe.
Juste avant la sortie de Lovey, Lemonheads avait déjà fait en 1989 un
petit buzz avec la reprise Luka de Suzanne Vega. Grace à ce succès d'estime, Lemonheads va quitter le label local indé Taaang !(Bullet Lavolta, Gang Green, Mission of Burma, Poison
Idea, Hard-Ons, Spacemen 3…) pour la major AtlanticRecords (Ray Charles, Sonny &
Cher, Led Zeppelin, AC/DC, Foreigner…).
Bon je suis à la huitième ligne de ma
chronique et je n’ai toujours pas évoqué le boss du groupe, qui est à la fois
le compositeur, musicien, chanteur et surtout le sex-appeal qui a
fait tomber de nombreuses filles, l’ange Evan
Dando. Ses textes et sa voix ont permis à Lemonheads d’évoluer d’un son rock, noise et hard core vers des
compos plus mélodiques et pop tout en gardant un pied dans le rock électrique.
La combinaison beauté des harmonies et énergie cruciale se marient chez eux avec
élégance. Lovey est l’album charnière
dans la transition et le mariage entre le rock et la pop. En 1990, la musique
de Lemonheads est dans la ligné du
groupe R.E.M., avec quelques riffs/sursauts à
la Dinosaur Jr. et Buffalo Tom (également de Boston). Par
la suite la carrière du groupe sera chaotique, avec de nombreux changements de
line up, car le boss Evan Dando a un
caractère pas facile à gérer au quotidien et la drogue n’arrangera pas les
choses. Mais ceci est une autre histoire qui dépasse la sortie de Lovey en
1990. Pour la réédition 2020, l’album est en double vinyle avec en bonus un
live de 1991 enregistré pendant la tournée australienne. Parmi les huit morceaux live il y
a Nightime, une reprise du groupe Big Star, sans oublier sur l’album
studio le morceau Brass Buttons de Gram Parson. Enfin un livret de 24
pages vient compléter l'édition du 30ème anniversaire. Vous voilà prêt a refaire un tour vers les années 90's.
L’éditeur Bach Films voit gros avec sa collection Cult Horror Movies. Soit 20 films et téléfilms d’horreur avec en
bonus 20 autres films. A la différence du Chat
qui Fume, BachFilms n’est pas très regardant sur la
qualité du rendu DVD. L’éditeur est plus dans l’optique de diffuser une rareté,
lui donner une seconde vie. Du
coup plutôt quantité rare à la qualité rare ? Disons, quand on a qualité
visuel et rareté de l’œuvre, c’est mieux. En tout cas, avant de visionner le
film on est prévenu par un bandeau qui indique : « Chers amis
cinéphiles, le film que vous allez voir est rare et inédit. Il souffre de l’usure
du temps et nous avons fait du mieux pour que le visionnage de celui-ci soit
agréable. Merci de votre compréhension et rendez-vous très vite pour de
nouvelles aventures ». Sur les deux films que j’ai vu dans la collection (Le
loup de la nuit et The velvet vampire), l’image est correct. On est pas certes
pas sur du Blu-ray et on n’est heureusement pas non plus sur de la VHS. Par contre, pour
les films en bonus, c’est limite regardable. Là on est plus dans l’archive qui
a traversé l’usure du temps avec des rides et la maladie dût à l’âge.
Dans un premier temps, Bach Films a publié 10 DVD avec des
films qui datent des années 40 aux années 70. Dans l’ensemble on est dans le genre horreur à petit budget, le film de série, parfois Z
destiné au second programme d'un drive-in ou une petite salle de cinéma de
quartier. Par contre ce qui est étonnant, c’est que l’on croise dans ses "oeuvres"
fauchés, des acteurs connus ou qui vont être connus, du moins sur le petit écran.
La sélection comprend de nombreux films de monstres avec en tête le loup garou.
Allez les titres déjà disponibles : Créature du diable (1943), Gila
le monstre géant (1959), La main du
démon (1973), Le créateur de monstres
(1943), Le cri du loup (1973), Le loup de la nuit (1972), Le monstre fou (1942), Les musaraignes tueuses (1959), The manster (1959) et The velvet vampire (1971). Les
illustrations sur fourreaux ont été réalisées par John Capone, ce qui donne une unité visuelle à la collection. Par
contre les jaquettes DVD reprennent le visuel des affiches originales.
Pour cette chronique, j’ai choisi d’écrire
quelques lignes sur le film The Velvet Vampire réalisé en 1971 par Stephanie
Rothman.
A l’occasion de l’exposition Vampires, de Dracula à Buffy le film a
été projeté le 10 janvier 2020 à La Cinémathèque de Paris. Voici le texte de
présentation du filmet plus particulière sur la réalisatrice, écris par la
Cinémathèque : « Stephanie Rothman, réalisatrice de The Velvet
Vampire, fut l’une des rares femmes (on peut ajouter Roberta Findlay et DorisWishman)
à travailler dans le milieu du petit film de série à budget réduit et à
destination essentielle des drive-in. Elle débute en 1966 en
co-dirigeant Blood Bath, petite bande d‘horreur qui, déjà, est un récit
vampirique. Pour la société New World de Roger
Corman, qu’elle considérera toujours comme son mentor, elle signera la
comédie The Student Nurse en 1970 et surtout, l’année suivante, ce Velvet
Vampire qui met en scène un couple d’Américains invité dans le désert de
Mojave par une mystérieuse jeune femme, qui se révèlera être un vampire de
plusieurs centaines d’années. Le film, dont Stéphanie Rothman avouera qu’il lui a été inspiré par Les Lèvres
rouges d’Harry Kümel sorti
l’année précédente, est une adaptation psychédélique et sensuelle du Carmilla
de Sheridan Le Fanu. Rothman ne tournera que sept films. En
voyant ce Velvet Vampire mais aussi son film de prison de femmes Terminal
Island (L’Île du non-retour) en 1973, on ne peut que le regretter. »
Synopsis du film : Lee Ritter (Michael Blodgett) et sa jolie femme Susan (Sherry Miles) acceptent l'invitation de la mystérieuse Diane Le Fanu
(Celeste Yarnall) à lui rendre
visite en plein désert dans sa propriété isolée. Des tensions surviennent entre
le couple. Diane est en réalité une femme vampire vieille de plusieurs siècles
et ils vont vite se rendre compte qu'ils sont tous les deux les objets de
séduction de la pâle tentatrice.
Avec peu de moyen, Stephanie Rothman a réussi à réaliser un magnifique film qui
mélange horreur et érotisme avec une touche psychédélique/hippie/surréaliste. A
noter que l’histoire se passe en 1970, on n’est pas à l’époque victorienne des
films de la Hammer. Comme précisé
dans le texte de la Cinémathèque, The Velvet Vampire est inspiré du film Les lèvres rouges sortie en 1970. L’intégralité de la BO de ce film composé par François de Roubaix, a été publiée en 2018. En 1971, Jess Franco a également réalisé un film
avec des femmes vampires, le cultisime Vampyros
Lesbos et la Hammer sort en salle The Vampire Lovers avec la
magnifique Ingrid Pitt. Sans oublier les films de Jean Rollin avec La vampire nue, Le frison des vampires et Requiem pour un vampire. A croire que
les années 70-71 sont dédiés aux femmes vampires !
Mais revenons Diane Le Fanu, la femme vampire
interprété par Celeste Yarnall. Elle
a également beaucoup de charme à dévoiler au spectateur. L’habit rouge et
légère lui va à ravi. Pendant la durée du repas à base de sang, elle marche, se déplace avec
élégance et surtout elle a un regard sensuel. On aimerait bien se laisser
croquer le cou par ce vampire si désirable. Les autres acteurs sont également très
beaux avec la blonde Sherry Miles
qui fait face à la brune Celeste Yarnall.
Alors qu’elle est hétéro, elle a bien du mal à ne pas être sous le charme de la
vampire assoiffé. Idem pour beau gosse Michael
Blodgett qui sera vite dans le lit de la prédatrice. A noter que cet acteur a
joué dans les films cultes The Trip
de Roger Corman et Beyond The Valley of the Dolls de Russ Meyer. C’est clair, on est séduit
par ce film malin dans sa mise en scène et qui aurait mérité d’avoir du succès. Les couleurs sont éclatantes
et le paysage lumineux du désert donne une touche de liberté d'espace à l’histoire. La
musique composée par Clancy B. Grass III & Roger Dollarhide
est également très intéressante pour son rock psychédélique sous acide. A ma
connaissance la BO n’a jamais été publié. Bref que des bonnes notes pour se "petit film de vampire" à découvrir au plus vite.