Pour
cause des nouvelles mesures du Covid-19, le mois de novembre 2020 est
re-confiné. Les festival BBmix édition 2020 n'aura pas lieu.
Le festival BBmix
vient de nous dévoiler sa programmation. Une fois de plus, elle nous réserve de
belles rencontres live avec : CHLOÉ, AKSAK MABOUL, BEN SHEMIE, NOVA
MATERIA, PEOPLE LIKE US.
Alors on y croit ? Le festival aura-t-il bien
lieu, malgré cette période d’incertitude qui nous impose au fil des jours de nouvelles
règles à respecter pour la survie de notre communauté (notre humanité ?).
Ci-dessous le communiqué de presse du festival :
« En cette saison contrastée pour le monde du spectacle,
l’organisation d’un festival comme le BBmix
tient du miracle et d’une opiniâtreté à toute épreuve.
Forts de l’engagement de la municipalité de
Boulogne-Billancourt, de la souplesse des équipes du Carré Bellefeuille, de la patience de nos partenaires et nos
bénévoles, c’est peu dire que nous sommes fiers de nous tenir debout (mais
assis/masqués quand même) dans le cadre feutré du Carré Bellefeuille.
Cette année nous sommes heureux d’accueillir (enfin) CHLOÉ
pour un live Slow-Mo qui s’annonce d’une grande puissance et hypnotique,
magnifiquement accompagné par la talentueuse plume de LAFÉLINE
et les pérégrinations sonores de BEN SHEMIE (du groupe SUUNS). Le samedi sera parrainé par le
label belge Crammed Disc, Mark Hollander et son mythique AKSAK
MABOUL, Véronique Vincent, le post-punk
industriel des franco chiliens NOVA MATERIA, et une apparition très
attendue de la britannique Vicky Bennett avec son projet PEOPLE LIKE US
pour une pièce sonore et visuelle intitulée « The Mirror ».
Les plus jeunes spectateurs en prendront plein les mirettes
avec la création GABUZOMEU de GREGALDUR, une épopée visuelle
dadaïste sur des films de Piotr Kamler,
une cage bricolée avec la communauté Emmaüs de Hédé (35), des synthétiseurs
modulaires à foison… Cette année encore nous aurons le plaisir de vous proposer
un film, Felix in Wonderland, sur l’iconoclaste Felix Kubin (déjà accueilli au Bbmix)
et réalisé par Marie LOSIER.
Le visuel est cette année une création de Gwendoline
BLOSSE, artiste et illustratrice nantaise.
Une édition haute en couleurs donc, pour nous rassembler
une fois encore et rêver d’un monde futur enthousiasmant ! ».
On respire à fond, on garde son souffle,
on se pose le temps nécessaire et nous voilà en bonne condition physique pour
écouter la musique « entre ombre et lumière = une étincelle toute discrète »
d’Akira Kosemura. Le nouvel album de
ce pianiste et compositeur japonais est la bande originale du film True Mothers, réalisé par Naomi Kawase, une réalisatrice très
estimé au festival de Cannes (1). Elle a aussi reçu en 2010 à Berlin le prix FIPRESCI de
la Berlinale pour son film Genpin. True Mothers a fait parti de la Sélection Officielle Cannes 2020, mais
vue la conjoncture annuelle, on ne va pas vous faire un sourire en coin sous le
masque. Pour l’instant il n’y a pas de date de sortie de prévue dans les salles
de cinéma de France. Par contre la BO du film est disponible depuis le 23
octobre en CD, vinyle et digital.
Avant de parler de la musique, voici la synopsie du
film à classer dans le registre Drame : c’est « L'histoire d'un
jeune couple, Satoko et son mari Kiyokazu, qui, après une longue et
pénible expérience du traitement de l’infertilité, ont choisi de passer par
l'adoption pour avoir leur propre enfant. Six ans après avoir adopté un petit
garçon, ils reçoivent un appel téléphonique menaçant d'une femme nommée Hikari, qui prétend être la mère
biologique de l'enfant et qui est prête à leur extorquer de l'argent à tout
prix ».
Vu le sujet, on imagine par avance que la
musique ne sera n’y groovy, n’y ambiance film d’action ou d’horreur. C’est en
étroite collaboration avec la réalisatrice Naomi
Kawase, sur une durée d’un an, que le compositeur Akira Kosemura a mis en forme et en volupté sa musique au service
de l’image. C’est en filigrane, un peu dans la retenue, avec une touche de
romance et de mélancolie, que la musique classique/contemporaine avec une petite
touche symphonique (on entend du violon, violoncelle, clarinette) et électro (il y a du synthé et des programmations sonores) d’Akira
Kosemura nous berce avec une élégance fragile et touchante. La BO contient 19 "pastilles"
pour seulement 36 minutes de musique. Chaque son produit avec au piano est
comme une invitation à sortir au grand air. Comme je le disait au début de la chronique, "on respire".
Son style musical nous évoque les albums solos
de David Sylvian (ex Japan), Harold Budd, Max Richter, Peter Broderick, Ryuchi Sakamoto
(ex YMO) pour sa BO du film Furyo, les compilations This Mortal Coil (sur 4AD), l’esprit du label belge Crammed Discs avec sa série d’albums Made To Measure. La BO est éditée sur Schole, le
propre label d’Akira Kosemura, label
qu’il a créé en 2007. True Mothers
est sa première BO de film. Mais en 2018, il a réalisé la bande son de la série
américaine Love Is_ diffusé sur le câble.
Et bien entendu depuis 2006, il a composé en solo de nombreux disques.
Désolé
de vous réveiller, mais vous pouvez relancer sans faire trop de
bruit, l’écoute de la BO du film True
Mothers. On respire...
(1)Caméra d’or en 1997 pour Suzaku, en compétition pour la palme d’or
avec Shara en 2003, Grand Prix du
Jury lors de la 60ème édition (2007) pour La Forêt de Mogari, en compétition pour la palme d’or avec Hanezu, l’Esprit des Montagnes en 2011, membre
dujury en 2013 sous la présidence de
Steven Spielberg, en compétition pour la palme d’or avec Still the Water en 2014. En 2015, son film Les Délices de Tokyo est projeté en ouverture d’Un Certain Regard,
elle sera aussi présente au festival de Cannes en 2016 pour présider le jury de la Cinéfondation, en compétition pour la palme d’or avec Vers La Lumière en 2017 et enfin toujours
en sélection officielle 2020 pour son film True
Mother. Oui, ce festival lui a bien ouvert le tapi rouge !
Je profite de ce nouvel album d’Akira Kosemura, pour mettre en ligne ma
chronique de l’album Love Is_, sortie
en février 2020 sur Shole Records. La
chronique a été publiée sur foutraque.com.
Akira Kosemura est un pianiste japonais qui travaille en plus de ses
albums solo, pour le spectacle vivant, le cinéma, l’évènementiel, la publicité
et ici pour la TV avec la nouvelle série sentimentale américaine Love Is_,
le tout édité sur son label Schole Records. Le pitch de Love Is_
est : « Dans les années 90 à Los Angeles, le quotidien d'un couple formé par
deux personnes issues de milieux sociaux complètement différents. » La série «
explore les hauts et les bats d’un couple, la magie de tomber et de rester
amoureux ». Pour illustrer cette relation, Akira Kosemura compose au
piano une musique minimaliste (parfois complexe) et instrumentale qui mélange
mélancolie et sentiments nostalgiques du temps qui passe. L’arme à l’œil n’est
pas loin. Dans le style sonore on pense au piano solo de Philip Glass, Michael
Nyman et Max Richter pour l’aspect électro. Les pièces sont courtes
(2 minutes en moyenne) et des pastilles de quelques secondes encadrent les
morceaux, soit un total 39 titres pour plus de 70 minutes de musique. Les
compos d’Akira Kosemura nous installent dans une ambiance cotonneuse,
reposante et agréable à écouter. A l'image de la pochette, le confort d’un lit
douillet en charmante compagnie sera un plus pour entrer en communion avec les
mélodies de l’artiste.