mercredi 27 septembre 2023

LAUDANUM "As black as my heart" (We Are Unique!) – 01 septembre 2023


Laudanum : teinture alcoolique d’opium très additive. Nous voilà prévenu, il y a de l’opium dans Laudanum, ce n’est pas innocent. Laudanum est un projet de Matthieu Malon, artiste qui a derrière lui six albums solo et cinq albums sous l’entité Laudanum, laissé en pause depuis 2009 pour mieux se consacrer à sa carrière solo. Son nouvel album est une vaste entreprise, car il est divisé en trois albums/chapitres/fresques dont les sorties sont espacées de deux mois : As black as my heart  le 1er septembre 2023, As red as your lips le 17 novembre 2023, As blue as my veins le 12 janvier 2024. Pour cette chronique on va se pencher sur le premier album disponible à ce jour. A travers les titres et les pochettes des trois albums, l’idée du concept rappelle les trois films de Krzysztof Kieslowski : Trois couleurs : Bleu (1993), Trois couleurs : Blanc (1994) et Trois couleurs : Rouge (1994). 

Les trois albums ont la particularité d’avoir des invités de renom. Sur As black as my heart, l’entrée en matière commence fort avec la présence de Scott McCloud (Girls Agains Boys) et Jim Johnson (Monk & Canatella). Bastien Crinon, Tim Farthing, Sarah Hum, Cavil, au poste de chanteur viennent compléter ce premier volume. Si Matthieu Malon a composé et produit les morceaux, il est loin d’être seul, en plus des nombreux chanteurs, il y a de nombreux musiciens pour l’accompagner. La musique de Laudanum est un mélange de trip hop, d’électro, d’ambient, de pop aquatique, de musique cinématique qui pourrait illustrer la bande son d’un film tel que Drive de Nicolas Winding Refn. Il y a ici une atmosphère à la fois tendue et aérienne (selon les morceaux), qui nous transporte dans des contrées futuristes où notre imaginaire se met en route. C’est étonnant d’entendre Scott McCloud chanter sur le tempo très électro indus de I Want the Horizon. Tempo actionné par DJ Need. Le morceau suivant, The Trophy room avec en guest Tim Farthing, change de rythme, en passant en mode mélancolique, façon This Mortal Coil (4 AD). Sur Cold Comfort on entend le saxophone de Craig Crofton, qui tranche avec les sons synthétiques. L’esprit Tuxedomoon n’est pas loin. Les neuf morceaux de As black as my heart ont chacun leur couleur sonore (dont la dominante est le noir) qui se dévoile plus profondément au fil des écoutes, au fil du voyage. Voyage qui va se poursuivre jusqu’au 17 novembre 2023 avec la sortie du deuxième volume avec d’autres invités : As red as your lips. A suivre...

https://laudanumfr.bandcamp.com/album/as-black-as-my-heart-volume-4-1

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mardi 26 septembre 2023

CHICKEN DIAMOND "Shadow City" (Beast Records/Cargo records) – 29 septembre 2023

On avait laissé en avril 2020 -mois horrible qui inaugure une trêve "bactérie" qu’on préfère oublier- Charles Diamond, aka Chicken Diamond sur le bord de la route bitumée avec l’album Bad Man (1). Trois ans plus tard, le voici de retour avec un 7ème album bien relevé, titré Shadow City. Notre « one man band » bucheron en lorraine (à Thionville pour être précis), poursuit avec inspiration et force la route du blues poisseux qui respire le vécu, sent des pieds avec style. L’album contient 10 morceaux, dont deux reprises : Proud Mary de Creedence Clearwater Revival et Running Shoes de Willie Dixon. En reprenant un morceau de Creedence, impossible de ne pas penser à Gun Club avec Jeffrey Lee Pierce pour la reprise Run Through the Jungle sur l’album Miami (1982). Lee Pierce étant lui aussi un fan de blues bien écorché. Multi instrumentiste (guitares, basse, synthétiseur, pédale d’effets sans retenue), chanteur caverneux, compositeur, producteur, dessinateur (le recto de la magnifique pochette, comme si Nosferatu s’invitait dans La Nuit du chasseur), Chicken Diamond gère sa petite entreprise avec brio. Chicken Diamond est à tous les postes, malgré tout il a laissé le mastering de Shadow City à l’Australien Loki Lockwood et au label rennais Beast Records le soin d’éditer l’album. Notre bonhomme connait bien son affaire, le blues teinté de boogie, de rock parfois heavy est chez lui magnifiquement bien agencé, les riffs d’AC/DC et ZZ Top sont dans les parages. Dès Siren Call qui ouvre le bal, on est dans l’ambiance: heavy rock juste à point, avec un riff assoiffé, une voix en rut qui sent l’alcool, -ambiance road movie avec un couple en fuite-, et blues crasseux dans nos bottes, Siren Call arrache nos tripes sans faire de quartier. Le blues moins crasseux va apparaitre plus tard sur le magnifique Burning like a Fever. Tout aussi rythmique, la version accélérée de Proud Mary qui ne fait pas dans la dentelle. Le bayou est en plein remue-ménage, pas le temps d’aller chasser l’alligator. Il y a ici de la sueur et des confettis, tant l’envie de faire la fête, de danser démange nos jambes. Tous les morceaux possèdent une source d’adrénaline bien communicative. Impossible de rester de marbre, stoïque face au plaisir de Chicken Diamond à nous faire entrer dans son blues rock festif.

(1): Chronique de l’album Bad Man ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2020/05/chicken-diamond-bad-man-beast.html

TOP 10 musique de Chicken Diamond ici : https://paskallarsen.blogspot.com/2023/09/chicken-diamond-top-10-musique.html

http://www.chickendiamond.com/

https://www.facebook.com/ChickenDiamondOMB/?locale=fr_FR

https://www.beast-records.com/bands/chicken-diamond/