Tales and Remedies est un duo parisien qui s’est formé en 2013, avec le compositeur,
arrangeur, producteur, multi-instrumentiste Guillaume Cousin et la
chanteuse britannique Joanna Kirk. Soak My Soul
Into The Sea est leur troisième album studio.Un album particulier, car il est
sorti en deux parties, une en juin 2022 et l’autre en octobre 2022, édition numérique sur la page Bandcamp. Cet album
en deux parties, tel le Yin et le Yang se différencie en premier lieu avec le
chant. Pour le Part 2 (sorti en premier), notre duo a invité Rue Horne
au chant. Joanna Kirk prenant le poste des chœurs. Pour le Part 1, c’est
l’inverse, Joanna Kirk est au chant et Rue Horne au chœur. Pour
accompagner ses voix, il y a de nombreux musiciens, avec trompette, trombone,
piano, synthétiseurs, basse, guitare, batterie et un quatuor à cordes. Tales
and Remedies compose une musique raffiné, avec des arrangements soignés. Il
y a de la délicatesse, de l’émotion. On y trouve de la pop, du rock 70, de l’électro,
du trip-hop. Pour l’esprit musical, on pence à Archive,
Antony and the Johnson, Arcade Five, GusGus, Sigur Rós, Kate Bush. Les compos de Tales and Remedies
étant très élaborés, c’est au fil des nombreuses écoutes qu’on découvre les
diverses couches de musiques, de voix. C’est un voyage, une exploration, un rêve éveillé que
nous inspire ce beau Soak My Soul Into
The Sea. Tentez l’expérience !
L’éditeur Sidonis-Calysta a
publié en décembre 2020 le combo Blu-ray/DVD + livre de 92 pages (écrit par Olivier
Père, plus deux reproductions d’interviews du réalisateur par Bertrand
Tavernier et Michel Ciment publiés dans la revue Positif) du film I Walk The Line (Le pays de la violence en VF) réalisé en 1970 par John
Frankenheimer (1930-2002). En ce moment, on trouve ce magnifique combo à
seulement 15 euros ou 10 euros pour l’opération "3 Blu-ray 30 euros". Le film est
en version intégrale restaurée, avec dans les bonus des interviews,
commentaires du journaliste Jean-Baptiste Thoret, Thierry Frémaux (délégué
général du festival de Cannes et de l’institut Lumière), deux morceaux live de Johnny Cash, plus la pépite pendant l'enregistrement en studio de la B.O. du film.
Affiches américaine et Française du film
I Walk The Line (Je marche droit en VF) est un
tube de Johnny Cash (1932-2003) qui date de 1956. Alors jeune marié, il
là écrite lors d’une tournée au Texas pour Vivian Liberto qu’il a épousé
le 7 août 1954. Pour le film de John Frankeinheimer, il va réenregistrer
ce morceau en studio, en regardant les images du film. On voit cette séquence
dans les bonus du combo. Les autres morceaux sont des créations originales pour
la B.O. A noter que le titre Walk The
Line sera également reprit pour le biopic sorti en salle en 2005, consacré à Johnny Cash,
interprété par Joaquin Phoenix. Pour rester dans les titres, Le
pays de la violence pour le marché français a été trouvé par Bertrand
Tavernier (1941-2021), alors attaché de presse et critique de cinéma pour
Télérama, Les Cahier du Cinéma, Positif. Son premier film, il le réalisera en
1974 : L’Horloger de Saint-Paul.
Pochette recto-verso du disque vinyle de la BO du film (1971) -
CBS
Synopsis :
"Henry Tawes (Gregory Peck) est le shérif
de la petite ville de Gainesboro dans le Tennessee. Il s'ennuie dans sa vie,
avec sa femme Ellen (Estelle Parsons). Henry rencontre alors la belle Alma
McCain (Tuesday Weld), bien plus jeune que lui. Par amour pour la jeune fille,
le shérif Henry Tawes va sacrifier non seulement sa famille mais aussi son
honneur en transgressant la loi qu'il s'était jusque-là juré de défendre. Carl
McCain (Ralph Meeker) le père d'Alma est ainsi un distillateur d'alcool
poursuivi par un agent de l'État."
Affiche italienne du film
En 1970, John Frankeinheimer qui a fait ses armes à la télévision dans les
années 50, a derrière lui quelques beaux succès sur le grand écran : L’ange de la violence avec Warren Beatty (1962), Le prisonnier d’Alcatraz (1962) et Le Train (1964) avec Burt Lancaster, Grand Prix avec Yves Montand
(1966), L’opération diabolique avec Rock Hudson (1966). I Walk The Line succède à Les
Parachutistes arrivent, un film avec un casting de choc : Burt
Lancaster, Deborah Kerr, Gene Hackman, Scott Wilson. Justement c’est Gene
Hackman auquel pense John Frankeinheimer pour tenir le rôle du chérif Henry Tawes, mais le studio de La Columbia, lui impose un acteur oscarisé (Du silence et des ombres en 1963). C’est ainsi le vétéran du cinéma hollywoodien,
Gregory Peck (1916-2003) qui va tenir ce rôle. A l’inverse de ses films à
succès de John Frankeinheimer sorties dans les années 60, I Walk The Line est a classer dans le
registre "film d’auteur", car ici, à l'inverse de l'action tape à l'oeil, la psychologie des personnages est en première
ligne, tout comme la photographie des habitants anonymes de cette petite ville
du Tennessee, qui donnent un aspect documentaire au film.
I
Walk The Line
a de nombreuses qualités. En un, le jeu d’acteur entre Gregory Peck alors âgé de 54 ans et la
jeune et pétillante Tuesday Weld
âgée de 27 ans, est émouvant et réserve de nombreuses surprises. Le semblant
d’innocence du personnage féminin, emporte le spectateur sur des chemins non balisés. Est-elle amoureuse du shérif, où est-ce juste un jeu, pour que le chérif ferme les yeux sur le trafic d'alcool de son père ? En deux, la
musique de Johnny Cash. C’est un moteur important pour la mise en scène
du film. Ces paroles donnent des éléments complémentaires au scénario adapté du
roman An Exile écrit en 1967 par Madison
Jones natif de Nashville dans le Tennessee. Son chant, sa musique sont
comme un guide qui nous rapproche des habitants, de la vie de cette petite
ville américaine en ce début des années 70. En trois, la mise en scène, la
photographie, le cinémascope qui montre l’étendu des paysages à la fois
magnifique et triste, On ressent l’ennui de ses habitants qui ne peuvent pas
faire grand-chose, à part travailler pour gagner quelques malheureux dollars à la sueur du front.
Ici pas de place à l’évasion, au rêve, juste le souci d’arriver a tout payer jusqu'à la fin du mois. Alma
McCain qui n’est que de passage dans ce bled paumé est la bouffé d’air,
d’évasion pour ce chérif qui a une vie de famille toute rangé, avec sa femme
qui lui est toute dévolu, et sa fille qui suivra le même chemin que sa mère en
finissant mère au foyer qui prépare le repas du soir pour son mari. Avec Alma,
c’est un monde qui s’ouvre, des projets à foison, fini la vie pépère et
routinière. C’est du moins ce qu’espère le chérif Henry Tawes.
John
Frankenheimer
a filmé avec justesse et sensibilité non tapageuse, ni voyeuriste, la vie de
cette petite ville. Donnant ainsi avec le temps, une photographie de l’Amérique
profonde du début des années 70, bien loin des rednecks beauf du film Délivrance de John Boorman (1972) qui donnera de par son énorme succès, une autre
façon de montrer les laisser pour compote de l’Amérique capitaliste, en
devenant des sorte de zombie sans foi ni loi, totalement à l’opposé I Walk The Line, un pur film Americana
porté par la voix et la musique du grand Johnny
Cash. A (re)découvrir au plus vite en HD !